Qu’est-ce que la pureté familiale ? Brièvement, pendant toute la durée des menstruations ainsi que les sept jours qui suivent, les époux s’abstiennent de tout contact physique. À l’issue de cette période - environ douze jours -, la femme s’immerge dans un Mikvé. C’est suite à cela que les époux pourront retrouver leur intimité conjugale.
Pourquoi une femme moderne du XXIème siècle, ainsi que son époux, s’imposeraient-ils un tel mode de vie ? Réduire l’intimité physique semble, de prime abord, restrictif, voire contre-productif pour une vie de couple, n’est-ce pas ? Et pourtant…
1. Avec le Mikvé, la relation entre mari et femme s’inscrit dans un mode de coupure et de retrouvailles perpétuelles
Le Mikvé constitue un rempart contre l’un des ennemis les plus redoutables du couple : la lassitude. En effet, une vie conjugale ininterrompue conduit de façon quasi-inévitable à une certaine lassitude, voire un désintérêt total. Bien que cela puisse sembler inoffensif, ce phénomène risque d’affaiblir le couple au point de le détruire. Le désir humain est en effet incapable de jouir sur le long terme des expériences les plus exaltantes : le désir le plus puissant se consume peu à peu à force d’accoutumance, et, dès l’instant où l’objet du désir est facilement accessible, il perd son charme et son attrait.
Chez le couple juif, chaque mois, on se sépare l’un de l’autre. Ce n’est pas toujours ni pratique, ni même facile. Mais cette coupure mensuelle conduit les époux à ressentir mutuellement le manque de la présence physique de l’autre, et, ainsi, à grandement affectionner leurs retrouvailles. Comme le Talmud déclare (Nidda 31b) : “La femme sera interdite à son époux afin qu’il la chérisse autant que le jour de leur ’Houppa”. Ainsi, ils attendent impatiemment le moment où ils se retrouveront et, chaque mois, ils revivent cette rencontre sous un jour nouveau.
2. La séparation nous permet de découvrir l’aspect amical et fraternel de la relation avec notre conjoint
Il est indéniable qu’une relation uniquement basée sur la dimension physique serait d‘une pauvreté accablante. La période de séparation représente le moment pour le couple de refaire connaissance l’un avec l’autre. Discuter de leurs rêves, leurs ambitions, leurs secrets les plus profonds est l’apanage de la période d’éloignement physique. En d’autres termes, l’éloignement des corps permet le rapprochement des esprits et la fusion mentale du couple.
Comme le dit Dr Elie Yossef Shussheim : “Le judaïsme considère les relations conjugales comme un domaine fondamental et sacré, qu’il n’est pas question d’empêcher sous prétexte qu’elles seraient intrinsèquement négatives, comme d’autres religions le prêchent. Mais elles ne sont pas l’unique base dans l’élaboration du lien qui unit le couple. Elles prennent tout leur sens lorsqu’elles s’insèrent dans une relation de compréhension et d’amour. Or, la période d’abstention est précisément destinée à la découverte de la personne qu'est le conjoint ; au lieu qu’il reste simplement le partenaire indispensable de son propre plaisir”.
3. Les restrictions imposées par la pureté famille nous inculquent l’auto-discipline qui se transmet naturellement à nos enfants
De prime abord, le processus du Mikvé implique des limitations, des contraintes – une perte de liberté. Pourtant, la liberté vient toujours des restrictions et non pas du chaos. Par exemple, dans une famille, c’est la discipline et le cadre qui vont permettre aux enfants de se sentir en sécurité et en confiance. Ce sont également les règles du code civil qui vont permettre aux habitants d’un pays d’évoluer dans une ambiance sereine et paisible.
Or, lorsque les parents sont maîtres d’eux-mêmes dans le domaine de l’intimité - qui est le siège des émotions les plus impulsives -, ils vont développer une auto-discipline qui va se propager dans toute la maison. C’est ce qu’on appelle “l’éducation silencieuse” : les traits de caractère que je développe en moi vont se transmettre de façon inconsciente à mes enfants sans que je n’ai même besoin de les expliciter. Par exemple, je dis bonjour à la voisine, je souris à la caissière au supermarché etc., je n’ai pas besoin de dire à mon enfant d’être poli ! Je leur transmets ces notions de façon naturelle, à tel point qu’elles vont devenir chez eux une seconde nature.
Lorsque les parents sont capables d’une telle retenue dans le domaine intime, il seront tout d’un coup capables d’affronter tous les autres travers de leur personnalité : la colère, la jalousie, l’impatience, l’inconstance, la mesquinerie… Ils sauront se surpasser grâce à l’abnégation qu’ils auront développer dans la Mitsva de pureté familiale ! C’est ce que les enfants "absorberont" de leurs parents ; et c’est qui leur permettra d’accumuler toute la force nécessaire pour surmonter les différents obstacles de la vie.
4. Les lois de Nidda sont en parfaite adéquation avec le métabolisme physique de la femme
La Torah étant l’expression de la volonté Divine, elle se passe bien de l’approbation de la médecine. Néanmoins, il est flagrant de constater à quel point la science et la médecine ne font qu’éclairer le bien-fondé de ce commandement. En effet, la période correspondant au soir du Mikvé jusqu’aux menstruations suivantes est, médicalement parlant, la plus appropriée aux relations intimes.
En effet, on distingue dans le cycle de la femme deux phases bien distinctes.
Dans la première phase, la plaie utérine est une “plaie ouverte” et représente un grand risque d’infection ; le col de l’utérus s’ouvre, ce qui permet l’ascension de germes, le pH du vagin est basique (et non pas acide comme le reste du cycle) et ne permet donc pas une protection efficace contre les bactéries. On constate également une baisse générale du système immunitaire de la femme pendant cette période : plus de 75% des virus poliomyélitiques parviennent à pénétrer le corps de la femme pendant cette partie du cycle. Enfin, la congestion du bassin est maximale pendant cette période, donc le risque infectieux est augmenté.
En seconde partie du cycle, qui démarre le soir du Mikvé, donc à la reprise des rapports intimes, la plaie utérine va se réparer progressivement après les règles. Le col de l’utérus va sécréter une glaire qui va jouer le rôle de filtre anti-microbien. L’acidité vaginale - qui permet une protection extrêmement efficace contre les bactéries - se restaure. Le système immunitaire général de la femme se renforce et la congestion du bassin régresse.
Ceci explique certainement certaines statistiques dans le domaine du cancer du col de l’utérus qui touche particulièrement la femme. La mortalité par cancer du col est de 1% en Israël, tandis qu’elle est de 14% dans certains pays comme le Danemark. En 1968, les chercheurs observaient 20 fois moins de cancer du col parmi la population juive par rapport au reste du monde.
C’est ce qui a conduit le docteur Karfild de Londres à se lever et déclarer devant tout le corps médical participant au Congrès Mondial de la Santé qu’il serait souhaitable que toute l’humanité respecte les lois de pureté familiale !
5. Des enfants conçus dans la pureté familiale sont dotés d’une force morale inégalée
Une femme qui se sanctifie par l’accomplissement de la Mitsva de pureté famille, et en laquelle se forme et se développe l’embryon, reçoit un enfant doté d’une âme pure. Vraiment ? Cela se voit-il ? N’y a-t-il pas des enfants conçus hors de la pureté familiale et qui sont beaux, forts et intelligents ?
La réponse est que cela n’a rien à voir avec les facultés physiques ou mentales, mais avec les aptitudes spirituelles. L’âme d’un enfant dont la mère a été capable d’abnégation pour l’accomplissement de cette Mitsva sera dotée d’une force morale inégalée. C’est ce qui lui permettra d’affronter les obstacles et les difficultés spirituelles avec la même force et la même abnégation dont sa mère aura fait preuve pour aller au Mikvé.
6. Garder la pureté familiale ne concerne que la bonne volonté du couple, et aucun autre facteur extérieur
Peu importe le milieu culturel et social d’où nous venons, nous pouvons garder les lois de pureté familiale de la façon la plus pure possible. En effet, notre vie intime ne concerne que nous-mêmes et personne d’autre, ni les parents, ni les amis, ni la famille.
Si, parfois, le fait de progresser dans certains domaines comme la Cacheroute ou le Chabbath demande des efforts particuliers avec la famille et les amis, en ce qui concerne la pureté familiale, notre couple peut atteindre le niveau de nos ancêtres Avraham et Sarah et des plus grands Sages de toutes les générations. Cela ne dépend que de notre volonté.
7. Un mode de vie qui s’impose à nous par le simple fait de l’expérimenter
Enfin, les lois de la pureté familiale sont une injonction Divine faisant partie des ’Houkim, c’est-à-dire les lois qui ne sont pas compréhensibles par l’esprit humain.
Tout comme la Cacheroute, par exemple, ces lois ne se comprennent pas par la logique, mais par l’expérience. Une personne, ayant mangé de la nourriture Cachère toute sa vie durant, ne comprendra peut-être jamais les véritables fondements de la Cacheroute, mais sera littéralement incapable de manger une tranche de jambon, quand bien même vous lui démontreriez par A + B que la nourriture non-Cachère n’est pas nocive.
Le verset des Psaumes dit (Téhilim 34, 9) : « Goûtez et vous comprendrez ». On ne peut comprendre le bien-fondé de la pureté familiale qu’après l’avoir goûtée et après l’avoir expérimentée. Cela constitue une expérience que l’on accepte et que l’on intègre après coup, et qui, petit à petit, fait littéralement partie de nous. Jusqu’à s’imposer à nous de la manière la plus naturelle possible, au point que l’on ne pourrait plus jamais concevoir la vie autrement. Il n’y a pas de meilleure raison, plus légitime, plus logique, plus essentielle pour l’observer.
Loin de représenter une volonté de frustrer le désir naturel, les lois de pureté familiale redonnent au couple une véritable authenticité, fondée sur des sentiments d’intérêts communs, leur offrant la possibilité d’éprouver de la nostalgie l'un pour l’autre dans l’attente de retrouvailles qui ne seront que plus vraies, plus élevées, et plus réussies à tous les niveaux.
Essayez... et vous comprendrez.