Depuis quelques années, le mot “féminisme” a envahi les réseaux sociaux et les médias. Le sujet de la condition de la femme s’invite dans les débats et les projets de lois se multiplient. Alors que tout change, est-ce que le statut de la femme juive devrait bouger lui aussi ? Décryptons ensemble la tendance.
Féminisme et société
Depuis l’émergence en 2017 d’un mouvement sur les réseaux sociaux, dénonçant toute les formes de violences envers les femmes, le sujet du droit et de la défense des femmes n’a cessé d’être au centre des actualités. Le nombre de témoignages de victimes prouve qu’aucun milieu n’est épargné. Dans les rues, les actions et revendications se multiplient.
Par ailleurs, dans les cercles de pouvoir, les femmes tentent aussi de faire reculer les inégalités. Dans la plupart des nations, aujourd'hui, on modifie les textes de loi pour aller vers une plus grande égalité.
Quelle est la vision de la Torah sur ces sujets si actuels ?
Masculin et féminin
Revenons aux bases : selon la Torah (en particulier selon l’approche ‘hassidique et kabbalistique), les êtres humains ont été créés en deux catégories : hommes et femmes. Pourtant, ces catégories font plus souvent référence en réalité à des « traits masculins » et des « traits féminins ». Et ces traits se retrouvent aussi bien chez les hommes que les femmes. Seules les proportions varient.
On trouve, en effet, l'idée que l'homme et la femme ont, non pas plus ou moins d'intelligence, mais des formes différentes d'intelligences. Selon certains textes, les femmes auraient beaucoup de Bina. C’est ce raisonnement un peu intuitif qui domine la femme, une compréhension intérieure des choses. Et pour l’homme, la 'Hokhma (la sagesse), un certain pragmatisme et aussi une volonté de conquérir l'extérieur, est en général plus dominante.
Des responsabilités importantes
On a souvent tendance à reprocher aux religions d’être trop arriérées, surtout vis-à-vis des femmes. Mais c’est ici une grande erreur : le Judaïsme est tout sauf une simple "religion" ! C’est un mode de vie d’après la Torah.
Il faut bien comprendre que l'esprit de la Halakha (la loi de la Torah qui indique comment se comporter dans une situation donnée) n’interdit pas à la femme de travailler ou bien de sortir de chez elle. Au contraire ! Aujourd'hui, elles continuent de concilier vie professionnelle et vie familiale. Les technologies innovent... mais le fond reste le même.
Dans le judaïsme, on se fie également entièrement à la femme pour toutes les questions d'interdits, très importantes puisqu'elles concernent la cacheroute, la vie conjugale, etc.
En clair, tous les domaines de la vie du foyer juif sont sous sa responsabilité. Ce qui est la base même du judaïsme. Faut-il rappeler qu’on “hérite” de son judaïsme par sa mère uniquement. On ne peut donc pas parler d'un manque de considération !
La protection de la femme
Et la Torah n’a pas attendu les réseaux sociaux pour protéger son trésor le plus précieux : il est interdit de faire subir une quelconque forme de violence à une femme.
Par exemple, on ne peut pas marier une fille de force (précisé dans le traité talmudique Kiddouchin, 2b), son accord au préalable est indispensable. Depuis toujours une femme peut se rendre au tribunal rabbinique pour demander le divorce pour raison grave (brutalité du mari, adultère…).
Lorsque les hommes étudient la Torah, on leur enseigne à honorer leur femme plus que tout, car c’est par elle que provient la bénédiction d’Hachem.
La clé du futur : la complémentarité
Il n’y a donc aucune infériorité de la femme. Mais cela ne signifie pas que les hommes et les femmes ont des rôles équivalents : ils sont complémentaires. Chacun doit assumer son destin avec des fonctions différentes. Parce que la place de la femme est unique. Et c’est pour cela que dans le judaïsme, son rôle est au contraire primordial !