Comme promis, je vous écris quelques idées susceptibles de vous aider à traverser ces semaines de deuil, ces semaines où l’on déplore la perte du Beth Hamikdach. Donnons du sens à ces journées et agissons pour hâter la délivrance finale, la Guéoula ! Pour construire, il nous faut d’abord être conscients de ce qui nous empêche de construire…
Osons demander la délivrance !
En l'occurrence, je pense que nous n'avons pas assez conscience de notre capacité à pouvoir hâter la délivrance. Nous voyons cette dernière comme un futur incertain, nous concernant à peine, et nos préoccupations premières tournent essentiellement autour de notre quotidien.
Cela me rappelle la parabole de cet homme tombé dans un fossé et qui, après s’être égosillé pour qu'on l'aide à en sortir, commence à s'installer et à s'habituer. À tel point que lorsque des personnes passeront au-dessus du fossé, il leur demandera des victuailles, des habits et le nécessaire pour sa survie, oubliant de leur demander de l'aider à sortir de ce fossé…
Comme cet homme, nous prions pour la subsistance, les enfants, le couple, la santé etc., et oublions que LA solution à tous nos problèmes est la venue du Machia'h et le total dévoilement d'Hachem.
Nous avons devant nous trois semaines, pendant lesquelles notre devoir est de mettre le focus sur notre désir d'agir pour hâter la Rédemption ! Que D.ieu nous aide !
Espérer et attendre la délivrance…
Nos Sages nous enseignent que lors de la sortie d'Égypte, les femmes ont joué un rôle essentiel. De même, ces dernières auront également le mérite de rapprocher la rédemption finale.
Nous avons abordé la notion de désirer cette délivrance, de cesser de prier uniquement pour nos soucis personnels, et de comprendre que nous devons voir en grand. Lorsque nous demandons la Guéoula, la solution à nos problèmes y est incluse. Mais une telle prière, nous relie au peuple juif tout entier, et à l'éternité. Inclure dans nos prières la Rédemption finale est censé faire partie de notre quotidien puisque cela apparaît à plusieurs reprises dans nos prières journalières, mais de nouveau, le manque de concentration et de prise de conscience nous font oublier l'importance de celle-ci.
Ces trois semaines sont une occasion d'accomplir la Mitsva de “Tsipia Lichou’a”, “l'attente de la délivrance”, à travers les mots que déjà nous prononçons dans la ‘Amida ou dans le Birkat Hamazone.
Le Pélé Yoets explique que cette Mitsva concerne bien sûr l'attente de Machia'h, mais également l'attente de notre délivrance personnelle.
C’est-à-dire qu'il existe une Mitsva d'espérer et d'attendre que D.ieu nous envoie le 3ème Temple avec Machia'h tout comme nous espérons que D.ieu nous délivre de nos tourments personnels. Et le Pélé Yoets nous dévoile que cette attente et cette croyance auront la force d'attirer sur nous le salut tant attendu.
Nous cherchons souvent des Ségoulot, ces fameux “raccourcis’’ nous permettant d'obtenir ce que nous désirons. Et bien, le Pélé Yoets parle justement de Ségoula : croire en la force de D.ieu de nous libérer, attendre et espérer cette libération a le pouvoir d'attirer celle-ci !
Alors allons-y, tentons, pendant le temps qu’il nous reste, de mettre l'accent sur cette Mitsva, que nous sommes censés accomplir toute l'année ! Et nous pourrons répondre à 120 ans, lorsqu'on nous demandera : “Tsipita Lichou’a ? Avons-nous espéré en la délivrance ? Oh que oui, nous l'avons attendue !''