Une des plus belles notions à enseigner à un être humain est la demande de pardon. Sans pardon, la vie est animée d’amertume et de ressentiment.

L’individu recherche par le mariage à faire don de soi, en particulier à ses enfants. Il est prêt à tout donner, même son caractère… Aussi doit-il essayer de l’arranger ! Il faut arriver à mieux se connaître, cette compréhension de soi vise à mieux vivre sa vie familiale.

Examen de conscience

Un des facteurs des plus destructeurs dans un couple est la colère. C’est un des plus grands défauts, enseignent nos Sages et la société n’accepte pas avec sympathie le coléreux. Beaucoup d’enfants souffrent durement de parents coléreux. Ceux qui grandissent dans une telle famille auront toutes les chances d’être aussi coléreux. Quel spectacle pour un enfant de voir son parent perdre son contrôle, exploser et dire des mots vulgaires etc… Témoin de ces scènes répétées, l’enfant s’autorisera, lui aussi, quand quelque chose le dérangera, à ne pas freiner ses pulsions. À son tour, il s’emportera et se révoltera, tel un cercle sans fin !

Des fautes et des erreurs envers autrui, qui n’en commet pas ? Mais combien d’entre nous les reconnaissent-ils ? Difficile en effet, n’est-ce-pas ? Combien d’entre nous arrivent-ils à se réconcilier, et à demander pardon ? Encore plus compliqué ! L’orgueil et les pulsions non maîtrisées sont autant de barrières à notre vie relationnelle et freinent souvent le retour et l’acceptation du pardon. 

Comme il est dur de faire un bilan sur les événements de notre vie ! Pourtant regarder nos faiblesses, même si cela met l’accent sur quelque chose de douloureux, nous aide à comprendre, à nous juger, à devenir plus matures et à changer. La conscience de ses manquements, imperfections, permet à l’individu d’avancer et de s’améliorer. Ainsi donc, la reconnaissance de nos maladresses participe grandement au développement de notre personnalité. Elle conduit à la demande de pardon qui concrétise, elle, un constat d’humilité et un désir de réparer son caractère et la situation. Nous devons constamment chercher à arranger les situations. 

La vie de couple est un éternel travail sur soi, sur son égoïsme, son amour-propre, son individualisme, ses rancunes… Le couple représente le creuset dans lequel l’individu est le plus amené à trébucher d’une part, et le plus conduit à construire d’autre part.

Demande de pardon

Chacun connaît les affres de la demande de pardon. Fierté mal placée, désir d’avoir le dernier mot, refus d’accepter de s’être trompé, peur de l’autre… se mêlent et entravent notre jugement. D’ailleurs, très souvent, pour ne pas avoir à affronter notre culpabilité, soit nous restons avec notre malaise intérieur, soit nous projetons la faute sur l’autre. L’autre a tort, un point c’est tout ! 

Reconnaître nos fautes et demander pardon, c’est confesser combien nous sommes faillibles, imparfaits et incorrects. Sommes-nous prêts à de tels aveux ? Vraiment difficile de se mesurer avec ces sentiments d’amour-propre, de remise en cause et de légitimité ! 

Celui qui demande pardon franchit une étape importante. 

Dans le couple, la recherche de l’harmonie et d’une atmosphère agréable doit nous guider, plus encore que la recherche de vaincre ou de vérité ! 

Nous pouvons aussi restaurer la situation et se réconcilier même si on n’a pas forcément tort ! Et croyez bien, que c’est le plus intelligent qui revient le premier ! … Car si, de toute façon, nous allons nous réconcilier, alors pourquoi attendre trop longtemps et faire que les choses s’enveniment davantage ?!

Responsabilité

Un jour un enfant s’est plaint : « Je ne comprends pas ma mère. Une fois, j’ai posé un verre sur le coin de la table. Quand elle est passée à proximité, elle a fait tomber le verre sans prêter attention. Elle me gronda durement, invoquant mon manque d’attention. Bien que je me défendais de ne pas l’avoir renversé, elle insista sur le fait que j’étais coupable d’avoir laissé traîner ce verre. Une autre fois, ma mère posa un verre sur le coin de la table. En passant à côté, je le fis tomber. De nouveau ma mère se mit en colère et me reprocha mon inattention. J’essayais de lui faire remarquer que peut-être je n’étais pas responsable, car ce n’était pas moi qui l’avais mal posé. Mais elle me répondit avec irritation que moi seul était responsable de mon inadvertance ! C’est franchement injuste ! » 

Quel exemple donnons-nous à nos enfants ? Ils voient, comprennent, et attendent de notre part une reconnaissance de nos fautes. Si cela n’a pas lieu, quoi de plus étonnant s’ils reproduisent la même conduite ? Après, comment s’étonner de les voir s’entêter et refuser de demander pardon, après leurs forfaits, auprès de leurs frères et sœurs, de leurs parents ou amis. Généralement, un enfant veut ressembler à ses parents et se conduire comme eux. Même s’il ne recherche pas à copier leurs attitudes, celles-ci s’imprègnent en lui et malgré lui. Aussi, soyons vigilants !

Notre exemple constitue un point de repère important pour nos enfants ! 

S’ils nous voient demander pardon quand cela est nécessaire, nous leur transmettrons l’habitude de reconnaître ses erreurs et de demander pardon. À leur tour, ils pourront réaliser les mêmes démarches.

S’il est nécessaire de demander pardon à un enfant, il faudra veiller à ce que cela ne soit pas l’expression d’une faiblesse mais au contraire d’une grandeur d’âme.

Ouverture et réconciliation

La demande de pardon entraîne un bienfait dans la personnalité des enfants. L’enfant éprouve une satisfaction de voir les parents se réconcilier et ainsi ne pas faire grand cas de la dispute. Cela donne confiance à l’enfant de voir que le parent peut pardonner. 

Il est important que les enfants remarquent que les parents soient justes et disposés à recevoir la demande de pardon des enfants. Cela crée une atmosphère d’écoute qui autorise à l’explication et au repentir. Très souvent quand l’enfant fait une bêtise, il essaye de s’expliquer, mais la colère des parents voile toute écoute. L’épreuve pour l’enfant est d’exprimer que : « même si je suis responsable, je ne le suis pas au niveau auquel vous, parents, vous voulez me l'infliger ! » Si nous n’écoutons pas les plaintes de l’enfant, cela l’entraînera dans un manque de respect ! Aussi, vaut-il mieux le laisser s’expliquer et après, exprimer pourquoi nous ne justifions pas son comportement. Cette attitude de communication et de compréhension favorise un rapprochement entre parents et enfants.

Et cette même attitude d’ouverture, d’écoute, de désir de compréhension, envers son/sa conjoint(e) favorise une atmosphère agréable dans notre maison, que nous cherchons à faire exister comme un havre de paix, de repos et de bien-être.

Le sourire

De façon générale, une communication positive favorise une bonne atmosphère dans la maison. 

Qui ne recherche pas à être aimé ? Chacun d’entre nous scrute chez l’autre ce regard bienveillant, positif. 

Nous devons aider l’autre à demander pardon. Bien sûr son enfant, mais aussi son conjoint ou sa conjointe ! Et s’il n’est pas facile de trouver des mots, alors ayons recours au sourire, c’est un moyen infaillible. Car au-delà des mots, un visage ouvert renvoie à une ouverture et inversement. Et quoi de plus stimulant et encourageant qu’un sourire ?

Le sourire a de multiple vertus, en particulier de panser les plaies et de raviver le bien de chacun ; il ne faut pas craindre d’en abuser !

Hachem, dans Ta Grande Miséricorde, accorde-nous Ton Pardon, et sachons, nous aussi, à notre tour, l’accorder à notre mari, nos enfants et nos proches !