Dimanche matin, il est 9 heures, Paris s’éveille… et moi aussi.
Je bois mon café sur la table de la cuisine tout en étant plongée dans mes pensées…
Cela va faire bientôt un an que nous sommes mariés, Benjamin et moi. J’ai appris tellement de choses au cours de cette année. Le mariage, c’est vraiment l’école de la vie.
Aucune école, ni aucune institution autre que celle du mariage m’aurait permis d’apprendre autant.
J’ai appris à m’ouvrir, à être à l’écoute, à m’exprimer positivement, à patienter, à ne pas juger, à mettre en valeur le bien, à encourager, à concéder, à être tolérante, à accepter mes erreurs, à recevoir, mais aussi à donner…
Malgré toute la joie que je ressens à l’approche de cette année passée ensemble, je dois avouer que j’ai comme un pincement au coeur. C’est beau de donner à deux.
Mais ça serait encore plus beau de donner à trois, à quatre, à cinq... et encore plus si affinité !
Mois après mois, depuis que nous sommes passés sous la ‘Houppa il y a environ un an, j’ai été de déception en déception.
Ou, pour être plus honnête, au début, je me disais que si Hachem avait décidé que ça n’était pas encore le moment de tomber enceinte, c’est que nous avions encore beaucoup à découvrir l’un sur l’autre; mais aussi sur nous-mêmes. Et je suis heureuse qu’Il nous ait laissé le temps de de faire nos premières erreurs de parcours et de mieux nous connaître, Benjamin et moi, afin de consolider notre couple.
Mais là, dernièrement, l’angoisse est montée en moi : vais-je un jour mériter d’être une maman ?
Pendant que je suis plongée dans mes pensées, Benjamin me dit tout haut : “Emma, je me suis réveillé avec une forte migraine, je vais aller à la pharmacie. Peux-tu me préparer un café en attendant ?”
“Bien sûr, à tout à l’heure.”
Je sais que Benjamin est aussi un peu préoccupé par cela, et nous préférons ne pas en parler tous les deux. Je profite de son absence pour appeler ‘Hanna et épancher mon coeur auprès d’elle.
- Allo ‘Hanna ? C’est Emma.
- Chavou’a Tov !
- Euh oui… Chava Tov, chava bien et toi ?
- Ahah ! Je n’ai pas demandé si “cha va bien” ! Je t’ai dit “Chavou’a Tov”, je te souhaite une bonne semaine remplie de bonnes nouvelles
- Ah, bah oui justement, en parlant de bonnes nouvelles. Voilà, c’est aussi un peu pour cela que je t’appelais. En fait, j’ai un petit problème et je pense que tu peux peut-être m’aider.
- C’est très bien d’avoir des problèmes.
- Comment ça ?
- Il est écrit que “Hachem envoie toujours la solution avant d’envoyer le problème”, donc si tu as un problème, c’est le signe que tu as déjà une solution qui t’attend !
- Tu as toujours une façon positive de voir les choses, c’est extraordinaire… Bon, en tout cas, Benjamin et moi allons bientôt fêter nos un an de mariage et… j’attends toujours une bonne nouvelle, mais elle n’est pas encore arrivée…
- Ah… je comprends. Emma, je suis désolée de te décevoir, mais je ne peux rien pour toi.
- Ah… c’est bizarre, c’est la première fois que tu réagis comme cela. Normalement, quand je suis face à une question, tu me donnes la réponse de la Torah.
- Justement, cette fois-ci, la réponse, tu vas devoir la trouver ailleurs. Tu vas devoir la trouver chez Hachem directement.
- Euh… ok… Tu as son numéro de téléphone ? Je plaisante ! Mais bon, je plaisante à moitié, parce que qui suis-je pour parler à Hachem ? Il a bien d’autres choses à s’occuper… la géopolitique, les maladies, la situation en Israël, l’effet de serre…
- Qui tu es ?? Tu es une Bat Israël ! Une descendante d’Avraham, Its’hak et Ya’acov ! Hachem se préoccupe de chacun de Ses enfants, et veille à leur prodiguer un bien qui est infini, et dans chaque détail ! Ça serait réduire Son infinie grandeur que de Le limiter à certains sujets soit-disant importants. Sache que la peine que ressent une Bat Israël est plus importante que toutes les rencontres au sommet des Nations-Unies…
- C’est vrai…? Je n’avais jamais vu les choses sous cet angle-là. Mais attends ‘Hanna, s’Il veut me prodiguer un bien infini comme tu dis, pourquoi je n’ai rien reçu ?
- Comment ça tu n’as rien reçu ? Remercie-Le déjà de t’avoir donné la vie, de l’amour de tes parents, la bonne santé, un ‘Hatan merveilleux, une large Parnassa et bien d’autres choses encore. Remercie-Le aussi de t’avoir donné la chance de découvrir Sa Torah au cours de cette dernière année. Tout ce que tu as reçu ne va pas de soi, tout provient d’Hachem, même les choses qui te paraissent les plus “évidentes” : tout est un cadeau !
Pourquoi tu n’as pas encore reçu une bonne nouvelle concernant la naissance d’un enfant…? Peut-être justement car Hachem n’attend qu’une seule chose : ce sont tes prières.
- Ok… alors peux-tu me dire ce que je dois réciter comme prière ?
- Réciter ??? Mais on n’exprime pas une prière comme on réciterait sa leçon !!!! Ecoute, c’est vrai qu'il existe certaines prières toutes prêtes, rédigées par nos Sages, par exemple pour la paix dans son couple, pour guérir, ou même certains objectifs qui pourraient paraître anodins comme trouver un appartement ou avoir des amis. Mais figure-toi qu’il n’en existe pas pour avoir un enfant. Ce n’est pas sans raison. En effet, les Sages qui ont compilé toutes ces prières se sont dit que cela ne servirait à rien d’en rédiger une toute prête pour avoir des enfants, car, de base, les femmes prient de tout leur coeur. Leur émotion est tellement intense quand elles prient qu’ils estimaient ne rien avoir à ajouter. Leurs larmes sont la meilleure des prières. Donc maintenant, tu sais ce qu’il te reste à faire…
- J’ai compris… Merci ‘Hanna de ne pas m’avoir donné de solution, pour une fois. A moi de jouer…
Je raccrochais, et la première chose que j’ai faite fut de prier pour que Benjamin n’ai plus de migraine. Avant, je n’aurais jamais osé “déranger” D.ieu pour de telles considérations, mais maintenant que j’ai compris qu’Il nous envoie des petites difficultés afin que l’on se tourne vers Lui, j’ose !
“Hachem, s’il-Te-plaît, guéris mon mari, que j’ai le plaisir d’aller me promener avec lui aujourd’hui ! Et non pas de le voir passer toute la journée allongé dans son lit et dans le noir.”
Un quart d’heure après, Benjamin était de retour tout joyeux. Il me dit : “Je suis parti à la pharmacie vraiment en souffrant, et c’est fou, tu ne vas pas croire ce qui est arrivé ! Tout d’un coup sur le chemin du retour, d’un coup, la migraine est partie. C’est la première fois qu’elle s’en va sans que j’ai besoin de prendre mes médicaments. Un vrai miracle !”
“Oui… un vrai miracle…”
J’ai préféré ne pas lui raconter toute ma conversation avec ‘Hanna de peur qu’il me prenne pour une illuminée, lui qui est tellement rationnel…
Est-ce vraiment ma prière qui lui a permis de lui enlever sa migraine ? Je n’en sais rien, et je n’ai aucun moyen de le savoir… mais ce qui est sûr, c’est qu’au moment où je l’ai prononcée, j’ai eu le sentiment de recevoir le plus beau cadeau, quelque chose de complètement nouveau était né en moi.
La joie de créer une relation vraie avec Hachem.
Au moment où j’étais plongée dans mes pensées, Benjamin me tendit quelque chose.
“J’en ai profité pour ramener un test de grossesse…”
“Merci Benjamin, mais je ne sais pas si j’ai encore la force d’affronter une mauvaise nouvelle…”
“Le mari ne ‘Hanna dit toujours Il ne faut jamais désespérer ! Et moi, j’ai le sentiment que, pour une fois, c’est la bonne…”
“Ok, laisse-moi un peu de temps s’il-te-plaît...”
A ce moment-là, je partis m’isoler quelques minutes, et pour le première fois de ma vie, je commencais à parler avec Hachem, comme s'Il était présent, qu’Il m’écoutait, et je ressentais le sentiment d’être Sa fille chérie qu’Il aimait et dont Il attendait depuis des années les paroles prononcées pourtant avec simplicité, mais avec beaucoup d’amour… Les larmes commençaient à couler sur mon visage...
“Hachem, je sais que je n’ai pas appris vraiment à m’adresser à Toi, mais je T’en prie, ne me laisse pas repasser un autre mois dans la déception ! Je veux être une maman pour pouvoir donner, et je veux faire de Benjamin un papa, car je sais qu’il sera un papa extraordinaire. Je veux mettre au monde un enfant et le faire grandir dans notre maison pour qu’il nous procure de la joie, de la satisfaction et de l’amour.
Hachem, sache que si Tu me confies un enfant, je lui apprendrai aussi à connaître Ta Torah, à T’aimer, à Te parler, et à créer une relation d’amour avec Toi et avec tous les autres juifs…
Hachem, sache que Tu peux compter sur moi…”
Sur ce, je rentrai dans la salle de bains. Quelques minutes plus tard, je ressortais et je mis le test sur le rebord de la fenêtre.
“Alors ?”, me demande-t-il.
“Je n’ai pas le courage de regarder, je ne supporte plus d’être déçue…”
“Ok, je vais regarder moi…” Benjamin se leva et voulait se montrer vaillant, mais en vérité, il était aussi très anxieux. Puis, il alla vers la fenêtre, et tourna sa tête vers moi.
Son regard était étrange.
“Benjamin, dis-moi, je ne supporte plus cette tension… Je t’en prie…”
“Je préfère que tu viennes regarder par toi-même…”
Je me levais, et cette question résonnait sans cesse dans ma tête : Vais-je enfin avoir le mérite d’être maman…?
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