Pour pouvoir se maîtriser, le Ramban nous indique la marche à suivre dans sa lettre : « Toutes tes paroles devront être prononcées calmement. Ainsi, tu vaincras la colère. Ton cœur sera empli de modestie qui est la plus louable des qualités. »
Il nous donne deux conseils :
- « Toutes tes paroles devront être prononcées calmement », à savoir : il ne faut jamais élever la voix ! Lorsque la colère est désarmée, elle est moins puissante et moins dangereuse. Essayez de crier en silence. Vous constaterez immédiatement que c’est impossible !
- « La modestie est la plus louable des qualités. », car on sent que l’on ne dirige pas le monde. On croit ainsi que les forces, les traits de caractère, la richesse, la maison et ce qui nous entoure, tout appartient au Créateur. Lorsque l’on intériorise que Celui qui a créé toutes les situations de notre vie n’est autre que le Maître du monde qui dirige tout, rien ne pourra perturber notre tranquillité d’esprit ni nous atteindre.
David Hamélèkh s’enfuit de son fils Avchalom avec une poignée d’hommes… Il était particulièrement douloureux et triste pour ce père, qui craignait pour sa vie, de savoir que son fils, sa chair et son sang, cherchait à le tuer.
C’est alors que Chim’i ben Guéra arriva à sa rencontre. Au lieu de le recevoir avec respect et lui proposer le gîte et le couvert, il le maudit sérieusement.
Ses hommes demandèrent à David la permission de le faire taire (il méritait effectivement la mort pour cet acte de lèse-majesté), mais il refusa et déclara sereinement : « C’estD.ieu qui lui a dit de maudire ! » C’est à cet instant, nous révèlent nos Sages, que David eut le mérite d’être le « quatrième pied » du char céleste !
Lorsque tu vis une situation délicate et très contrariante et que tu l’acceptes paisiblement, tu n’imagines pas quelle sera ta récompense !
Par sa modestie, Hillel l’ancien est parvenu à garder son sang-froid devant cet homme qui vint la veille de Chabbath le harceler de questions. Il a atteint le niveau d’annuler ses propres désirs et de se comporter gentiment et sereinement avec n’importe quel individu.
« La Présence divine disparaît d’une maison où disputes et colères se succèdent », écrit le ’Hida dans son ouvrage « Moré Béètsba’ ».
Répondre doucement, parler avec sérénité, se comporter avec noblesse et respect sont les directives d’un foyer qui vit avec D.ieu !
Au moment de conduire à sa dernière demeure la Rabbanite Auerbach, l’épouse du Gaon Rav Auerbach, ce dernier s’exclama : « Je ne dois pas lui demander pardon, nous avons vécu toute notre vie selon la Torah ! »