Dans les moments difficiles, on a tendance à oublier une chose très importante : l'amour d'Hachem envers nous est incommensurable, et nous ne pouvons pas imaginer à quel point nos souffrances l'affectent.
Parfois, on pourrait se dire : "Si Hachem m'aime, Il a cas ne pas me faire souffrir !". Mais en vérité, lorsqu'Hachem nous fait souffrir, c'est pour notre bien à nous. Pour nous nettoyer de nos avérot (celles que nous avons faites dans cette vie, ou dans une vie antérieure).
De même qu'un père qui aime son fils ferait tout pour le soigner s'il est malade (y compris des opérations douloureuses si nécessaire), lorsqu'Hachem nous envoie des souffrances, Il le fait par amour pour nous, et pour notre bien.
La première fois où Hachem est apparu à Moché Rabbénou, c'était au buisson ardent. Dans un endroit qui pique, qui fait mal. Il nous rappelle ainsi le fait qu'Il est avec nous dans nos difficultés, et qu'Il souffre lui aussi de ces dernières.
Au pied de Son trône, Hachem a mis une évène sapir. Selon le Midrash, il s'agit d'une évène shapir, c'est-à-dire d'une brique contenant un fœtus. Lors de l'esclavage en Egypte, une femme enceinte a perdu son bébé, à cause de la dureté de l'esclavage. Et les Egyptiens l'ont obligé à prendre ce fœtus, et à le mettre dans une des briques qu'elle devait construire. La femme, en pleurs et de ses propres mains, a dû mettre son propre enfant au milieu de l'argile ; et Hachem a pris cette brique, et l'a gardée près de Lui. Ceci nous montre qu'Il voit la souffrance de Son peuple. Ce n'est pas seulement qu'Il la connait. Il la ressent.
Il est difficile d'imaginer à quel point Hachem est sensible à la souffrance de Ses enfants. Et pour nous donner une idée de cela, Rav Lugassy explique que si une femme a attendu pendant des années de pouvoir avoir un enfant, elle sera certainement très dévouée pour lui le jour où elle l'aura. Cependant, si elle s'inquiétait énormément pour lui parce qu'il a dû faire un "effort" tel que mettre la main dans une de ses poches parce qu'il n'a pas trouvé l'argent qu'il cherchait dans l'autre, elle nous semblerait très certainement bizarre... Et pourtant, Hachem considère même des contrariétés aussi petites comme des souffrances qui rachètent nos fautes (cf. Guemara Arakhine). Il est sensible même à des souffrances aussi petites.
Avant de nous envoyer en exil, Il nous a rappelé qu'Il serait avec nous dans la difficulté, à travers un miracle qu'Il a fait : lorsque Titus est entré au Beth Hamikdash pour le détruire, il a donné un coup d'épée dans la parokhète (le rideau) qui était dans le Kodesh Hakodashim. Du sang a coulé de celle-ci, et Titus s'est exclamé : "J'ai tué le D.ieu d'Israël !". Il est évident que si Hachem a fait ce miracle (du sang qui coulait), ce n'est pas pour satisfaire les ambitions complètement folles d'un racha (qui s'est imaginé avoir gagné Hachem), mais pour nous rappeler à nous, peuple juif, qu'Il nous accompagne même dans les difficultés.
Nous avons une mitsva de véhalakhta bidrakhav, qui consiste à ressembler à Hachem dans Ses qualités : être miséricordieux de même qu'Il l'est, avoir pitié de même qu'Il a de la pitié etc... De même qu'Hachem a de l'empathie pour son peuple, nous ne devons pas rester indifférent à la souffrance de notre prochain.
Alors que Rav Avrahamsky était très âgé, il devait marcher pour des raisons de santé, tout en faisant attention à ne pas faire trop d'efforts. Pourtant, un jour où il a vu une fillette en train de pleurer, il a insisté (auprès de la personne qui l'aidait à marcher) pour traverser la rue (malgré l'effort que cela lui demandait), pour aller lui parler. Il lui a demandé pourquoi elle pleurait. Et la petite, sans parvenir à sécher ses larmes, lui a dit : "Parce que ma copine m'a dit que ma robe est moche !". Le Rav n'a pas sourit en entendant cela, ni considéré qu'il était ridicule de pleurer pour si peu. Il a réconforté la petite fille, et a expliqué à la personne qui l'accompagnait : "Lorsqu'un Juif souffre, Hachem souffre (et un juif, c'est même un jeune enfant). Je me devais de la rassurer".
Lorsque Moché Rabbénou a vu la souffrance des Béné Israël esclaves en Egypte, il n'est pas resté assis confortablement dans son palais. Il est sorti la nuit, déguisé en Juif, pour aider ses frères. Il a pris des coups pour eux... Plus tard, lorsqu'il s'est enfuit à Midyane et que les bergers embêtaient les filles de Yitro, il les a défendues. Lorsqu'un animal s'est enfuit du troupeau, il lui a couru après pendant une semaine. Et lorsqu'il l'a rattrapé, il ne s'est pas énervé contre lui (pour tout le temps "perdu" à le chercher). Il l'a ramené sur ses épaules, en se disant qu'après une telle course, l'animal devait sûrement être fatigué. Lorsque les Béné Israël ont fait le veau d'or, Moché a supplié Hachem de leur pardonner. Et il même été prêt à donner sa vie pour cela (comme l'indiquent les mots "mé'héni na misifrékha acher katavta"). Avant de quitter ce monde, Moché Rabbénou aurait pu demander énormément de choses à Hachem. Mais il lui a demandé : "Ne laisse pas ce peuple sans berger".
Hachem va rendre à Moché le bien qu'il a fait. A ce propos, le Midrash dit qu'Hachem a dit à Moché :
- parce que tu as mis des gouttes dans les yeux des Juifs souffrants, tu ne perdras jamais la vue ;
- parce que tu as porté des briques avec tes frères juifs, tu ne seras jamais courbé ;
- parce que tu as eu la force d'aider les autres, ta force ne faiblira jamais ;
- parce que tu as enterré des juifs de tes propres mains (pour ne pas que leurs corps soient mangés), Je t'enterrerai Moi-même.
Lorsqu'on soutient les autres, Hachem ne nous oublie pas.
Un jour, des bandits s'attaquaient à une fille, et un garçon juif s'est interposé entre eux pour la sauver. La fille a pu s'enfuir, mais le garçon s'est pris un coup de couteau au visage. Et suite à cela, il s'est fait opéré et a gardé une grande cicatrice. Lorsqu'il est arrivé en âge de se marier, les jeunes filles qu'on lui proposait en chiddoukh étaient repoussées par ce "défaut", et il n'arrivait donc pas à se marier... Il est allé parler de sa situation à Rav Haïm Kaniewsky, qui lui a dit : "La prochaine fois qu'on te propose une jeune fille en chiddoukh, explique lui pourquoi tu as cette cicatrice". C'est ce qu'il fit. La jeune fille, intéressée par cette histoire, lui demanda quelques précisions. Et lorsqu'il les lui donna, elle lui dit : "La fille que tu as sauvée, c'était moi !" ; et elle accepta évidemment de se marier avec celui qui lui avait sauvé la vie. En fin de compte, en aidant cette fille, ce garçon a en fait sauvé sa propre femme.
Lorsqu'on fait du bien aux autres, Hachem nous le rend.
Plusieurs rescapés de la Shoa sont allés voir le Hazone Ich. Parfois, ils avaient carrément perdu toute leur famille, et n'avaient plus de goût à la vie... Mais le Rav, avec beaucoup de patience, prenait tout le temps qu'il fallait pour les écouter et les aider. Un jour, il est même arrivé très en retard à une importante réunion de Rabbanim, car il était occupé à soutenir l'un de ces rescapés. Et il a expliqué à l'homme qui l'accompagnait : "En m'attendant, toutes les personnes présentes à la réunion auront aussi le mérite d'avoir soutenu cet homme".
Une fois, un homme est venu voir Rabbi Yoël de Satmar, et l'a supplié de lui donner de l'argent, pour sa famille qui en avait "vraiment besoin". Le Rav lui a donné une importante somme de tsédaka, l'homme l'a remercié et s'en est allé. Mais à peine est-il parti de chez le Rav que le chamach de ce dernier est entré et, après s'être renseigné sur ce qu'il s'était passé, a dit au Rav que l'homme qui avait "vraiment besoin d'argent" était en vérité un imposteur : sa famille allait très bien, tant du point de vue de la santé que de celui de la situation financière. Il n'avait aucunement besoin d'argent supplémentaire, mais faisait juste semblant d'en avoir besoin, pour en prendre encore plus aux gens ! Lorsque le Rav étendit cela, au lieu d'être peiné ou énervé qu'on l'ait arnaqué, il fut très heureux, et dit : "Baroukh Hachem ! Je suis tellement heureux pour lui de savoir que lui et sa famille vont bien ! Merci de me l'avoir dit ! Tu m'as enlevé un gros poids du cœur !".
Un jour, Rav Ovadia Yossef est arrivé à une brit mila, et le mohel a voulu lui embrasser la main (en signe de respect). Lorsqu'il l'a fait, Rav Ovadia Yossef lui a demandé d'aller se réchauffer les mains avant de faire la brit mila. Car cette dernière était déjà une épreuve pour le bébé, qui n'avait pas besoin de supporter en plus l'inconfort d'être manipulé par des mains trop froides !
Toutes ces histoires montrent à quel point les grands tsadikim sont sensibles à la souffrance de chaque juif, même lorsqu'elle semble minime (et a fortiori lorsqu'elle est grande) et nous encouragent à, nous aussi, progresser dans cette voie.
Le Arizal disait souvent que, dans les mitsvot de l'homme envers son prochain, notre famille proche (mari ou femme, et enfants) passe avant toute autre personne.
L'une des trois mitsvot dont la Torah nous parle dans le livre de Béréchit est l'interdiction de manger le nerf sciatique. Depuis que l'ange de Essav a déboité la hanche de Yaacov Avinou, nous n'avons plus le droit de manger le nerf sciatique. Qu'est-ce que cela signifie ? Si Yaacov Avinou avait eu mal au genou, aurait-on eu une mitsva de ne pas manger la patte d'un animal ?! Les commentateurs expliquent que c'est parce que Yaacov Avinou est allé seul dans la nuit (chercher les petites fioles qu'il avait oublié) que l'ange de Essav a pu l'attaquer. Si quelqu'un l'avait accompagné, ne l'avait pas laissé partir seul, l'ange de Essav ne lui aurait pas fait de mal. A travers l'interdiction de manger le nerf sciatique, la Torah rappelle à toutes les générations l'importance d'aider les gens autour de nous ; de les accompagner.
Lorsque les Romains ont voulu tuer Rabbi Chimon bar Yo'haï, celui-ci s'est caché dans une grotte. Pendant plusieurs années, il y a vécu, dans des conditions matérielles très inconfortables. Son fils, Rabbi Elazar, a enduré les mêmes souffrances que lui. Pourtant, n'étant pas lui-même poursuivi par les Romains, Rabbi Elazar aurait très bien pu, s'il l'avait voulu, continué à vivre normalement. Mais il a choisi d'accompagner son père dans la grotte, pour ne pas le laisser seul dans sa souffrance.
Le Taz (Touré Zahav) est l'un des plus grands commentateurs du Choul'hane Aroukh. Mais il voulait être un tsadik nistar (tsadik caché). Il avait déjà écrit son commentaire sur le Choul'hane Aroukh, et les gens connaissaient la grandeur de ses écrits. Mais ils ne le connaissaient pas forcément son apparence : à l'époque, les photos n'existaient pas ; et comme le Taz allait souvent de villes en villes et était habillé simplement, on ne savait pas forcément qu'il était Rav (et encore moins qu'il était précisément le Taz). Les gens qui ne le connaissait pas pouvaient même le prendre pour un mendiant.
Une fois, le Taz a vu une petite fille qui pleurait dans la rue. Il lui a demandé ce qu'il se passait. Et elle lui a raconté que sa famille était très pauvre et que, depuis des semaines, sa maman lui avait promis un poulet. Mais lorsque la petite fille était allée demander au Rav de la ville si son poulet était cachère, il lui avait répondu que non. Du coup, elle ne pouvait pas manger cette viande qu'elle avait tant attendue, et si difficilement acquise... Le Taz lui demanda s'il pouvait voir le poulet (la petite fille l'avait, à ce moment-là, en main). Il l'examina, et ne voyait pas de problème de cacherout sur l'animal. Il demanda à la petite fille pourquoi le Rav lui avait dit que ce poulet n'était pas cachère, et elle le lui expliqua. Il rééxamina l'animal, et se rendit compte qu'effectivement, certains décisionnaires en interdisait la consommation à cause du problème de cacherout dont la petite fille avait parlé ; mais que, lui-même, le Taz, tranchait la halakha différemment, et autorisait la consommation de l'animal malgré ce problème-là. Il dit à la petite fille : "Retourne chez le Rav de la ville, et dis-lui qu'il regarde, dans le Choul'hane Aroukh, le commentaire du Taz sur le problème de cacherout dont il a parlé ; et il verra que le Taz autorise la consommation de ton poulet". Lorsque la fille rapporta cela au Rav de la ville, il constata qu'effectivement, ce qu'elle disait était juste ; et il voulu savoir qui lui avait dit cela. La petite fille répondit "C'est le mendiant qui est dans la rue !". Elle conduisit le Rav jusqu'à ce "mendiant" (qui était en fait le Taz lui-même), et le Rav insista pour que cet homme lui révèle son identité. Le Taz lui révéla qui il était. Et à propos de cette histoire, il a lui-même dit : "Être un tsadik caché, c'est important. Mais ça ne vaut pas les pleurs d'une petite fille".
Dans la vie quotidienne, chaque parent a l'occasion d'aider ses enfants à surmonter leurs difficultés (même s'il s'agit de difficultés aussi "banales" que des devoirs scolaires). Si déjà la Torah nous ordonne d'aider notre prochain à décharger son âne s'il croule sous sa charge, à plus forte raison nous devons aider les enfants à porter leur propre fardeau. Les aider à comprendre ce qu'ils ne comprennent pas, au lieu de s'impatienter et s'énerver, sous prétexte que "ça fait dix fois qu'on leur explique, et ils ne comprennent rien !". Les aider à trouver ce qu'ils ne trouvent pas, au lieu de considérer "qu'ils n'ont cas se débrouiller !".
Après la Shoa, Rav Kahaneman (qui a fondé la Yéchiva de Ponevezh) est allé dans tous les couvents d'Europe, pour y chercher les enfants juifs qui y avait été cachés. Et il les amenait en Israël, dans un orphelinat qu'il avait construit, et dont il s'occupait avec beaucoup de dévouement. Un jour, il y accueillit un jeune garçon, et lui dit : "Voici ton pyjama. Tu peux aller te doucher". Mais il constata que, pendant plusieurs semaines, le garçon refusait de mettre son pyjama et d'aller se doucher. Il gardait en permanence les mêmes habits sur lui ! Rav Kahaneman proposa alors à l'enfant de l'amener chez le Hazone Ich et ce dernier dit à l'enfant : "S'il te plaît, n'aie pas peur et dis-moi la vérité : pourquoi est-ce que tu gardes tes habits sur toi ? Pourquoi est-ce que tu ne veux pas mettre ton pyjama ?". L'enfant se mit à pleurer et répondit : "Parce que la dernière fois où on m'a dit de mettre mon pyjama, je n'ai plus jamais revu mes habits...". L'enfant faisait ici allusion au pyjama que les Nazis l'ont obligé à mettre, et aux habits qu'ils lui ont volés. Le Hazone Ich proposa au jeune garçon : "Ce soir, tu vas dormir chez moi, et je te garderai tes habits. Je te les laverai, et personne ne te les volera". Le garçon accepta ; et le Hazone Ich et Rav Kahaneman lui lavèrent ses habits. La grandeur en Torah de ces Rabbanim ne les empêchait pas d'être sensible à la moindre souffrance d'un juif, et de faire tout leur possible pour la soulager.
Dans une famille (pour des parents envers leurs enfants ou vice versa ; pour un mari envers sa femme, ou vice versa), combien il est important d'avoir cette qualité ! De faire tout ce qu'on peut pour aider les autres (de bon cœur, et sans jamais considérer cela comme une corvée) ! De les soutenir en partageant leurs difficultés, et pas seulement en trouvant des solutions "techniques" à leurs problèmes.
Lorsque le Hafets Haïm recevait une personne, il refermait les nombreux livres de Torah qui recouvraient sa table, et l'écoutait attentivement. Il faisait cela à chaque fois qu'une personne venait lui parler : lorsqu'elle entrait, il fermait les livres et l'écoutait ; et dès qu'elle partait, il les rouvrait. Parfois, une personne venait le voir très peu de temps après qu'une autre soit partie de chez lui. Et il pouvait donc être contraignant d'ouvrir et fermer ces nombreux livres tellement de fois. Mais le Hafets Haïm tenait à le faire, pour ne pas que la personne qui était venue lui parlait ait l'impression d'avoir été écoutée à moitié...
Dans une famille, combiens de problème pourraient être évités si chacun écoutait l'autre pleinement (sans se laisser distraire, ni par le téléphone, ni par quoi que ce soit d'autre) ! Si chacun était vraiment sensible à la souffrance de l'autre, sans se dire : "De toute manière, c'est trop compliqué. Je ne peux rien y faire !". Lorsque Myriam a surveillé Moché Rabbénou sur le Nil, elle n'aurait certes pas pu le défendre si un animal dangereux l'avait attaqué. Mais elle a fait ce qu'elle pouvait pour ne pas l'abandonner ; pour ne pas rester indifférente à sa difficulté : elle l'a surveillé de loin, jusqu'à ce qu'il soit hors de danger ; puis elle a proposé de chercher une femme juive qui pourrait le nourrir. Même lorsque des situations sont compliquées, il y a toujours au moins une chose que l'on peut faire pour les arranger : prier.
La Guemara dit que celui qui a l'occasion d'implorer la ra'hamim (miséricorde) pour son prochain et qui ne le fait pas est appelé fauteur. Il faute parce qu'il transgresse la mitsva d'aller dans les chemins d'Hachem ; de Lui ressembler dans Ses qualités. Hachem est sensible à la moindre souffrance de chaque juif ; par conséquent, nous n'avons nous-mêmes pas le droit d'y être indifférent.
L'indifférence est le drame de notre génération. De nos jours, nous sommes tellement inondés d'informations, qu'il est quasiment impossible d'accorder de l'importance à chacune d'elles (en priant, par exemple, pour la guérison de chaque malade dont on reçoit le nom).
Dans la Amida, nous prions au pluriel, pour prier pour tout le peuple juif. Si nous avons baroukh Hachem nous-mêmes guéri du Corona, nous ne devons pas pour autant oublier ceux qui l'ont encore. Nous devons prier pour qu'ils puissent bientôt sortir de l'hôpital, et retrouver une parfaite santé.
Si chacun prenait à cœur les difficultés de l'autre et priait pour qu'elles s'arrangent, combien de souffrances pourraient être évitées !
Au sujet des mots de Téhilim "Michpété Hachem émète tsadékou ya'hdav", le Hafets Haïm explique qu'Hachem n'agit pas comme un juge humain : lorsqu'un juge humain décide par exemple qu'un homme doit aller en prison (parce qu'il a fait une chose très grave), il ne prend pas en compte la souffrance que cela pourrait causer à ses enfants (qui, eux, peuvent être complètement innocents). Par contre, lorsqu'Hachem décrète une chose sur une personne, Il prend aussi en compte les effets que cela a sur tout son entourage. Et, par conséquent, une personne peut être sauvée d'un mauvais décret (même si elle-même l'aurait mérité) si une personne de son entourage souffrirait de la réalisation de ce décret, alors qu'elle ne mérite pas, elle-même, une telle souffrance.
C'est en cela que les tsadikim protègent leur génération : par leur mérite, de nombreuses souffrances sont évitées dans le monde, et en particulier à ceux qui sont proches d'eux. Car même si ces derniers ne sont pas à un niveau spirituel suffisamment élevé pour éviter les mauvais décrets, Hachem ne les leur enverra pas, par le mérite du tsadik qui souffrirait trop si ce décret était réalisé (et qui, lui, ne mérite pas une telle souffrance).
Dans la vie, on pourrait souvent se dire "J'ai moi-même déjà tellement de difficultés. Devrais-je aussi m'occuper de celles des autres ?!". Mais en vérité, c'est justement lorsqu'on aide les autres qu'Hachem nous aide. Lorsqu'on les soulage de leurs difficultés, Hachem nous soulage des nôtres. Et lorsqu'on prie pour eux alors qu'on a besoin de la même chose, Hachem nous répond en premier.
Retranscrit par Léa Marciano
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