Naomi et Chlomo (dont nous tairons ici le nom de famille), un couple pratiquant qui habite le quartier de Beit Israël à Jérusalem, ont essayé d’avoir des enfants pendant cinq ans. Ils ont couru de médecin en médecin, ont essayé les traitements les plus sophistiqués ainsi que toutes les Ségoulot liées à la fertilité, mais sans résultat. Jusqu’au jour où Naomi a décidé de se rendre sur la tombe du Rav Ovadia Yossef, et d’y retourner jusqu’à ce que ses prières soient exaucées. Trois semaines après son premier pèlerinage, elle a enfin reçu la nouvelle qu’elle attendait tellement : elle était enceinte !
Cette semaine sera célébré le premier anniversaire de leur petite fille Chira. En l’honneur de cet heureux évènement, le couple a souhaité remercier le Créateur du cadeau qu’Il leur a accordé et faire partager le miracle dont ils ont bénéficié. L'équipe Torah-Box vous le retransmet en français :
« Nous nous sommes mariés il y a de cela cinq ans, raconte Naomi. Comme tout jeune couple, nous souhaitions fonder une famille et nous étions très optimistes à ce sujet. Mais le temps passait et je ne tombais toujours pas enceinte. On a patienté, mais deux ans, puis trois ans se sont écoulés. Entre temps, tous nos amis avaient eu des enfants, tandis que nous en étions au même point. Nous avons compris qu’il y avait un souci.
Plus le temps passait et plus je devenais triste. Ce fut la pire période de ma vie. Je ne peux même pas décrire combien je souffrais. Tout me rappelait que je n’avais pas d’enfant. Toutes mes copines parlaient de leurs enfants, lors des fêtes familiales tout le monde s’inquiétait de moi et me souhaitait d’avoir rapidement un bébé. Même quand je marchais dans la rue je faisais attention aux enfants ou aux femmes enceintes. Je n’arrivais pas à gérer cette épreuve. Tout me renvoyait à ma souffrance. »
De traitements en Ségoulot...
Naomi et son mari ont beaucoup prié, sont allés chercher des bénédictions auprès des Rabbanim, se sont recueillis sur les tombes des Tsadikim, et ont essayé toutes les Ségoulot possibles, tout en se faisant suivre médicalement en parallèle. « Cela a commencé avec des traitements basiques. Quand ils ont échoué, nous sommes passés à des traitements plus compliqués et plus douloureux. Mais j’étais prête à souffrir pour pouvoir être enceinte. J’ai subi beaucoup de choses, mais malheureusement rien n’a porté ses fruits. Mon mari m’a beaucoup soutenue pendant toute cette période et pensait toujours qu’on allait réussir. Mais au bout de cinq ans, il était découragé. Je continuais à consulter, mais en mon for intérieur, j’avais perdu espoir d’être un jour maman… »
C’est là qu’a eu lieu le tournant dans la vie de Naomi et Chlomo. « Un jour, une de mes voisines m’a proposé d’organiser chez nous un cours pour les femmes du quartier. Elle me l’a justement proposé à moi parce que j’étais la seule de l’immeuble qui n’avait pas d’enfants susceptibles de déranger le cours… J’ai bien entendu accepté et j’ai invité mes voisines et mes amies. La Rabbanite a beaucoup insisté dans son cours sur l’importance de la Tsniout (pudeur) des femmes juives, en particulier de nos jours.
Tsniout
A la fin de son cours, la Rabbanite s’est enquit de mon problème. Elle m’a dit une chose que je n’oublierai jamais : "Ma chère, Hachem dirige le monde selon le principe de "Mida Kénéguèd Mida", c’est-à-dire qu’Il "calque" Ses actions sur les nôtres. Si tu veux que le Créateur t’accorde une chose qui est au-delà de la "nature", alors tu dois toi-même t’élever au-dessus de ta propre nature. C’est comme ça que ça marche." Elle m’a dit que des dizaines de femmes qu’elle connaissait ont été miraculeusement exaucées après avoir été pointilleuses sur le respect de la pudeur vestimentaire selon les lois juives. »
« La Rabbanite avait très précisément évoqué mon point faible. Je savais très bien que je pouvais encore largement améliorer la discrétion de mon habillement. J’ai pris mon courage à deux mains et j’ai décidé de me travailler sur ce point. Le jour-même, j’ai décidé de ne plus porter que des jupes longues jusqu’à la cheville. »
« Lorsque je regarde en arrière et que je regroupe tous les éléments, je comprends que cela a été un point déterminant pour moi. A partir de ce moment, j’ai été connectée à ma véritable nature et les choses ont pu progresser de façon très différente. »
Sur la tombe de "Maran"
Quelques jours après ce cours, à la date du 9 Kislev, une collègue de travail dit à Naomi que c’était un jour très propice à la prière, et qu’il était fortement recommandé de prier ce jour-là, le neuvième jour du neuvième mois, notamment à la neuvième heure. Elle lui dit aussi qu’une grande prière collective était organisée autour de la tombe de Rav Ovadia Yossef.
Naomi a alors cherché une remplaçante au travail, et s’est rendue au cimetière de Sanhédria. « Je me suis toujours sentie proche du Rav Ovadia Yossef. Il était le guide spirituel de la maison de mon enfance. Nous vivions selon ses décisions et ses Halakhot. Il était comme un père pour moi. Quand il est décédé, j’ai vraiment pleuré, cela m’a fait beaucoup de peine. Malheureusement, je n’ai pas eu le mérite de recevoir sa bénédiction personnelle de son vivant pour tomber enceinte. C’était donc pour moi l’occasion de prier sur son tombeau. Je voulais lui dire adieu personnellement et demander son aide.
Quand je suis arrivée au cimetière, je fus surprise de découvrir autant de monde. C’était environ un mois après son décès, et beaucoup étaient venus pour prier à l’heure dite, y compris des grands Rabbanim. Je suis allée dans la partie réservée aux dames, j’ai caché mon visage dans mon Siddour et j’ai commencé à prier. Sans préparation particulière. J’ai simplement laissé parler mon cœur.
Ce fut une prière résolument différente de toutes celles que j’avais faites jusqu’à ce jour. Comme si quelque chose en moi s’était libéré grâce aux bonnes résolutions que j’avais prises. J’ai réussi à sortir du plus profond de moi un long cri, même si je priais à voix basse. J’ai pleuré de tout mon cœur pendant de longues minutes. J’avais confiance dans la grandeur et le prestige du Rav, et je l’ai supplié de m’aider et d’intercéder en ma faveur dans les cieux. Je lui ai confié que je n’en pouvais plus de tous ces traitements et que je souffrais. Je lui ai dit que j’ai besoin de son aide, que je VOULAIS être maman. Je me suis vraiment sentie proche de lui. Cela a été la prière la plus puissante de ma vie. »
Ensuite, Naomi est rentrée chez elle et a repris ses activités comme à son habitude. Apparemment.
« Une nuit, j’ai rêvé que j’étais dans la célèbre synagogue Yazdim de Jérusalem, dans laquelle Rav Ovadia donnait ses cours du samedi soir. J’étais donc en train de dormir, mais je me sentais incroyablement réveillée. Ce n’était vraiment pas un rêve comme les autres : il était clair et précis. Il y avait un évènement festif dans la synagogue, et le Rav Ovadia était présent. Il était assis à la table d’honneur et portait sa tunique dorée. Il disait des paroles de Torah aux fidèles. Je me souviens de tous les détails, même des visages des femmes qui étaient à mes côtés dans la partie réservée aux dames.
J’eus soudain envie de m’adresser au Rav pour lui demander sa bénédiction, mais j’ai eu honte car il se trouvait bien entendu dans la partie des hommes. A un moment donné, je n’ai plus pu me retenir. Il fallait que je laisse libre cours à ma souffrance. J’ai caché mes yeux et j’ai couru en direction du Rav sans regarder. Je suis arrivée auprès de lui toute émue pour lui demander sa bénédiction. Il m’a demandé dans quel domaine je souhaitais être bénie. Sa question m’a étonnée ; je me sentais tellement proche du Rav que je pensais qu’il savait… "Je veux des enfants", ai-je répondu.
"D'ici 20 jours, tu seras enceinte !"
Rav Ovadia m’a écoutée et a dit : "Je décrète que d’ici 20 jours, tu seras enceinte". Et je me suis réveillée à ce moment-là ».
Quand Naomi s’est réveillée, elle a immédiatement raconté le rêve à son mari. « Ce rêve m’a beaucoup renforcée. Il était clair pour nous deux que quelque chose de spécial s’était passé, parce que je ne suis pas du genre à rêver souvent. Cela nous a donné un nouvel espoir, d’autant que nous étions à la veille du dernier soin de notre série de traitement en cours ».
« Je suis allée consulter l’agenda – Et je n’en suis pas revenue ! »
Mais quand Naomi et son mari sont arrivés à l’hôpital, des difficultés inattendues sont apparues. « Le médecin nous a soudain annoncé qu’il ne conseillait pas de réaliser le traitement final, malgré toutes les étapes que j’avais subies pendant le mois pour m’y préparer. En fait, il a dit que la situation était critique. En d’autres mots, il m’annonçait que j’avais enduré toutes les souffrances durant ce mois-là pour rien. La déception fut amère. J’ai essayé de le convaincre, mais il était inébranlable. Il me dit qu’il m’était interdit de continuer en raison de risques majeurs sur ma santé, et que l’hôpital refusait d’en prendre la responsabilité. Nous ne comprenions pas pourquoi un tel coup nous tombait sur la tête soudain.
Comme à notre habitude, nous avons pris conseil auprès de Rav Schlésinger de l'association "Péri 'Haïm", qui fournit gracieusement des conseils d'experts sur les questions de fertilité. Nous lui avons exposé la situation, et il a dit de ne pas nous inquiéter. Il nous a même fortement conseillé de réaliser le traitement final, malgré les recommandations des médecins. »
Naomi et Chlomo se sont entretenus avec le médecin et lui ont fait savoir qu'ils souhaitaient effectuer le traitement malgré tout. « Il n'a pas beaucoup aimé ça, mais nous étions tellement confiants. Nous lui avons dit : "Si le Rav a dit que nous pouvons le faire, alors nous le faisons". Nous avons donc fait le dernier traitement. Il ne restait plus qu'à attendre les résultats. »
Deux semaines après le traitement, Naomi est allée faire une prise de sang qui devait lui dire si elle était enceinte ou pas. « Quand je suis rentrée à la maison, j'avais une bonne impression. Je sentais que cette fois serait la bonne. L'infirmière principale m'a appelé en plein milieu du déjeuner. Elle suivait notre aventure depuis un bon moment et me connaissait désormais de façon personnelle. Elle me dit tout de go : "Vous êtes enceinte !" A cette annonce, il n'y avait pas de femme plus heureuse que moi au monde.
Dès que j'ai raccroché avec elle, je me suis assise pour réciter le Birkat Hamazone. J'étais en larmes. Je pense que ce fut le Birkat Hamazone le plus émouvant de ma vie. Je n'arrêtais pas de remercier le Créateur. Quand j'ai réussi à me calmer, je suis allée consulter l'agenda et j'ai été effarée de découvrir qu'il s'était écoulé tout juste 20 jours depuis la nuit où j'avais rêvé que le Rav me bénissait. J'ai tout de suite appelé mon mari et j'ai crié de joie : "Je suis enceinte ! La bénédiction a porté ses fruits !" »
« Finalement, tout s'est très bien passé, grâce à D.ieu. Au deuxième mois de grossesse, j'ai fait des analyses qui ont indiqué que je me portais parfaitement bien. A ce moment-là, j'ai compris que le fait que l'hôpital refuse le traitement était une épreuve précisément envoyée par la Providence. J'aurais pu me tromper et laisser l'intelligence des hommes décider de la réussite de la grossesse. Mais j'ai compris que tous ces empêchements n'avaient eu cours que pour nous enseigner que seul le Créateur du monde nous a donnés notre fille. Qu'Il était à mes côtés pendant tout ce temps et qu'Il ne m'a pas oubliée une seule seconde. Je n'ai plus aucun doute. Je sais qu’Hachem a entendu ma prière. »
Après six ans d'attente, Naomi et Chlomo ont pu prendre leur petite fille dans leurs bras. « Ce fut le plus beau jour de ma vie. Je n'arrêtai pas de pleurer. J'étais pleine de reconnaissance envers le Créateur. Je l'ai attendue pendant six ans. J'ai eu le temps de comprendre que rien ne va de soi. »
« C'était en fait un cadeau pour moi. J'ai beaucoup appris. Malgré toutes les difficultés et les souffrances, je n'étais pas prête à renoncer. Aujourd'hui je sais profondément que ma fille n'est qu'un "prêt" que m'a accordé D.ieu et je l'apprécie à sa juste valeur. Je prends avec beaucoup de joie et de sérénité les difficultés liées à son éducation.
Tout ce processus m'a aussi amené à comprendre combien la pudeur est une chose importante aux yeux d'Hachem. Cela m'a aussi permis de renforcer ma Emouna et de réaliser qu'Hachem prend soin de nous à chaque instant.
Aujourd'hui, il me parait évident que tout ce que D.ieu fait est pour le bien. Même dans les moments les plus difficiles, Il est là et Il nous guide. Avant, je pensais que le mal existait. Aujourd'hui, je sais que ce que je considérais comme mauvais est en fait aussi du bien. Car Hachem sait très bien ce qui est bon pour moi et ce dont j'ai besoin : c'est d'avoir confiance en Lui, et de dire merci dans toutes les situations. »