"Né en 1890 à Tafilalet (Maroc), il est décédé en 1984 en Israël. La famille Abi'hssira était une dynastie de rabbins très connus. Il avait de grandes qualités dans l'interprétation du Talmud, et nombreuses de ses décisions halakhiques étaient acceptées et furent suivies par ses disciples. Il était considéré comme possédant le roua'h ha-kodech (l'esprit divin). Très jeune, les gens se rassemblaient autour de lui pour prendre toutes sortes de bénédictions. Ainsi, il devint ""Baba Salé"" (notre père) de part les prières qu'il invoquait pour ceux qui venaient lui demander conseil. Il était un maître en Kabale et un grand Sage en Torah. Il prit la position de son père comme responsable de la Yéchiva et Rabbin de la communauté.
À 19 ans, après le décès de son père, il devient Roch-Yéchiva. Après une année prolongée en Israël, il retourna et fut contraint de prendre la position de Rav de la communauté après le meurtre de son frère par un arabe. Il donnait des cours journaliers, et était juge au Beth Din (tribunal rabbinique). La communauté appréciait que rien n'échappait de sa sainteté ni de ses yeux pénétrants. Dans tout le Maroc, les gens se dirigeaient vers sa maison pour prendre ses bénédictions, ses conseils et ses encouragements. En 1964, quand Baba Salé s'est aperçu qu'une grande partie des juifs marocains avaient immigré en Israël, il les suivit pour réaliser son rêve et s'installer là-bas. Baba Salé choisit Yavné comme lieu de résidence, car beaucoup de ses disciples s'y étaient installés. En 1970, il déménagea à Nétivot où ses 'hassidim, ashkénazes et séfarades, lui rendirent visite régulièrement."
La Famille Abi'hssira
Rabbi Israël Abi'hssira descend d'une illustre famille séfarade. Son ancêtre, Rav Chémouel Abi'hssira, était connu pour sa piété et son érudition. Bien que Rav Chémouel soit né en Erets Israël, il a vécu à Damas pendant un certain temps, où il a étudié auprès de Rabbi 'Haïm Vital. Le 'Hida, dans son livre « Chem Haguédolim », parle de Rav Chémouel comme un « Ich Elokim Kadoch », un homme de D.ieu saint.
Les Abi'hssira vont par la suite se rendre au Maroc, dans le Tafilalet, où le fils de Rav Chémouel, Ya'acov, connu sous le nom de « Abir Ya'acov », va succéder à son père en tant que Rav du Tafilalet. Rabbi Ya'acov fut un grand érudit et un homme connu pour réaliser de grands prodiges. Le fils aîné du Abir Ya'acov, Messaoud, va suivre les traces de la famille et devenir Av Beth-Din du Tafilalet. C'est là que son fils, Rabbi Israël, appelé Baba Salé, va naître. Il naquit en 1890 (5650), le jour de Roch Hachana, à Rissani, dans le Tafilalet. Sa famille a vécu dans une grande maison. Dans une partie de la maison, se trouvait une Yéchiva. Le Beth-Din de Rabbi Messaoud se trouvait dans une autre partie de la maison, et le frère aîné de Rabbi Israël, David, étudiait dans une salle de l'autre côté de la maison.
Garde ta langue
L'un des principaux enseignements qu'a reçus Rabbi Israël de ses parents est que l'on doit garder sa langue et n'utiliser son pouvoir de la parole que pour le service d'Hachem. Lorsque Rabbi Israël avait 10 ans, il a rencontré un groupe d'enfants qui se battaient, et il a dénoncé l'enfant qui a commencé la dispute. Plus tard dans la journée, il a raconté l'incident à son père. "J'étais tellement en colère contre ces enfants, a-t-il dit, que j'ai presque maudit l'instigateur." Rabbi Messaoud écouta attentivement son fils, puis il lui dit : "Mon fils, tu es destiné à la grandeur, tu ne dois que bénir et parler bien d'autrui, et ne jamais maudire". Cette phrase de son père allait devenir une règle de vie de Rabbi Israël. Depuis ce jour, Rabbi Israël faisait attention à chacune de ses paroles.
Rabbi Messaoud a non seulement éduqué ses enfants sur l'importance de la parole, mais aussi à faire attention à ce qu'ils regardent. Les rares fois où Rabbi Messaoud sortait, il couvrait ses yeux avec son manteau.
Baba Salé apaise une mer déchaînée
Une fois, Baba Salé était sur un bateau avec son élève, en voyage pour Erets Israël. Un vendredi soir, alors qu'il était dans sa cabine et qu'il chantait Chalom Alékhem, il commença à y avoir des turbulences.
Le bateau commença à chavirer dangereusement et le capitaine demanda aux passagers de monter sur les barques de sauvetage. L'élève alla donc avertir Baba Salé, mais le Tsadik continua à recevoir le Chabbath avec plein de Kédoucha. Il enchaîna sur le Kiddouch qu'il but, puis il demanda à son élève de verser le reste de vin du Kiddouch dans la mer. L'élève monta sur le pont et, aux yeux de tous, versa le vin. Aussitôt, à la surprise générale, la mer s'apaisa.
Le capitaine demanda ce qu'il avait fait de spécial, mais l'élève répondit que c'était son maître qui l'avait envoyé verser le reste du vin du Kiddouch.
Le capitaine alla voir Baba Salé et le remercia, mais Baba Salé répondit comme Yossef avait répondit à Pharaon : « Ce n'est pas moi, c'est Hachem ! »
Remarquant la sainteté et la modestie du Tsadik, le capitaine demanda à tout l'équipage de remercier Baba Salé. Cependant, Baba Salé demanda à son élève de fermer la cabine et de dire à l'équipage de faire des louanges à Hachem !
Les Mitsvot que nous accomplissons sont les meilleurs boucliers face aux épreuves de la vie ! En vivant avec Kédoucha et modestie, nous pourrons nous aussi sanctifier le Nom d'Hachem et apporter les bénédictions autour de nous !
La synagogue de Ari Zal
En 5693 (1933), Rav Israël fait un autre voyage pour Erets Israël, en laissant la direction de la communauté de Bodniv entre les mains de son fils, Rabbi Meïr Chalom. Cette fois-ci, il demeura dans la Yéchiva Porat Yossef, passant l'essentiel de son temps avec les Raché Yéchiva, Rav Ezra Attia, Rav Ya'acov Ades et Rav Aharon Harari Raful. Après un certain temps, il a visité Tsfat où un incident remarquable se produisit. Après une immersion dans le Mikvé du Ari zal, il se rendit dans la synagogue du Ari zal. On lui expliqua que cette synagogue avait été fermée, car tous ceux qui avaient essayé d'y entrer ces dernières années avaient trouvé la mort. Rav Israël demanda qu'on lui donne quand même la clé. Le Chamach de la synagogue était terrifié à l'idée d'entrer dans la synagogue, mais Rabbi Israël le rassura et lui dit de lui tenir son manteau ; ainsi, il n'aurait rien à craindre. Rabbi Israël ouvrit l'arche sainte et lut dans l'un des Sifré Torah. Puis, il déclara que le danger était terminé, car il avait effectué la réparation nécessaire. La synagogue du Ari zal est ainsi redevenue accessible à tous.