Ce soir commence le jeûne de Ticha' Béav. Une bonne occasion de faire un tour des règles relatives à la veille du 9 av, de la prière du matin jusqu'au début du Ta'anit :

Le Vidouï

Le 9 Av est qualifié par le verset de « Mo'èd », « célébration » (Ekha 1, vers .15). Pour cette raison, l’on n’entamera pas de Vidouï ce jour-là, car le Saint béni soit-Il transformera dans un futur proche ce douloureux évènement en réjouissance.

Il en est de même pour l’office de Min’ha à la veille du 9 Av, durant lequel on ne prononcera pas de Vidouï, la Halakha statuant en effet que chaque jour où l’on ne dira pas de Vidouï, l’on adoptera une conduite similaire la veille, lors de l’office de Min’ha.

L’étude de la Torah

L’étude de la Torah le jour du 9 Av n’étant permise dans le seul cas où il s’agirait de sujets traitant de deuil ou d’évènements affligeants, il sera par conséquent souhaitable de mettre fin à son étude la veille du 9 Av à partir de la moitié de la journée (environ vers 12h45), car l’homme, à son habitude, poursuit la réflexion de son étude bien après avoir cessé d’étudier. Ainsi, cet état de fait est susceptible de conduire la personne à aborder ce jour de deuil collectif dans une certaine joie que lui aura procuré le plaisir de l’étude. L’on devra donc se contenter d’étudier uniquement les sujets autorisés ce jour-là.

Promenades

Il est interdit de se promener pour se promener, la veille de Ticha' Béav...

Séoudat Hamafséket ou "repas de clôture avant le jeûne"

La veille du 9 Av, lors de la Séoudat Hamafséket, qui est le dernier repas que l’on mange avant l’entrée du jeûne (repas qui ne peut se prendre qu’après 'Hatsot Hayom – la moitié de la journée comme nous allons l’expliquer), nos maîtres nous ont interdit de consommer de la viande et du vin, et nous avons également l’habitude de ne pas consommer du poisson lors de ce repas. De même, nous avons l’habitude de ne pas consommer de la bière ou d’autres boissons alcoolisées lors de ce repas.
Cependant, une personne habituée à prendre un digestif en fin de repas, comme du Whisky par exemple, cette personne a un appui Halakhique pour le faire même lors de la Séoudat Hamafséket.

Nos maîtres ont également interdit de consommer 2 plats différents lors de la Séoudat Hamafséket.
1 œuf « dur » et 1 œuf « sur le plat » sont considérés comme 2 plats différents sur ce point.
Par contre, 2 mets différents cuisinés dans une seule marmite, et c’est l’usage habituel de les cuisiner ensemble, comme une soupe de légumes, ou bien un poivron farci au riz par exemple sont considérés comme un seul plat, et il est donc permis de les manger lors de la Séoudat Hamafséket.

De même, nos maîtres n’ont interdit que 2 sortes de plats différents, mais le pain ou ce qui lui ressemble ne sont pas considérés comme un plat sur ce point.

Il est également permis de consommer lors de ce repas plusieurs sortes de fruits ou de légumes à la condition qu’ils soient crus, mais s’ils sont cuits ou en conserve et qu’ils ne se consomment pas à l’état cru, ils sont considérés comme un plat sur ce point.

Nous avons l’habitude de nous assoir par terre lors de la Séoudat Hamafséket.
Cependant, il est souhaitable de ne pas s’assoir à même le sol, mais de poser d’abord une couverture ou un tapis ou un tissu, puisque selon l’opinion des Kabbalistes, il n’est pas bon de s’asseoir à même le sol.

Il ne faut pas consommer la Séoudat Hamafséket en groupe de 3 hommes pour ne pas avoir à dire le Zimoun (phrases d’invitations à dire le Birkat Hamazon, que l’on prononce lorsque l’on est au moins 3 hommes), mais chacun s’assiéra dans un coin différent.

Tous les Dinim qui viennent d’être donnés ne concernent qu’un repas que l’on prend après 'Hatsot Hayom (la moitié de la journée), et qui est ce que l’on appelle Séoudat Hamafséket, le dernier repas avant le jeûne.

Mais si l’on envisage de manger encore un autre repas ensuite, même si le 1er repas a lieu après 'Hatsot Hayom, il n’est pas considéré comme Séoudat Hamafséket , puisque l’on a l’intention de consommer encore un autre repas. De même, si l’on mange avant 'Hatsot Hayom, même avec l’intention explicite de ne plus rien manger jusqu’au jeûne, ce repas n’est pas considéré comme Séoudat Hamafséket.