Destruction du Temple
Destruction du premier Temple
Lorsque Nabuchodonosor se hissa au sommet du pouvoir, une voix céleste se fit entendre dans son palais et lui insuffla en ces termes : « Serviteur maléfique ! Va et détruis le saint Temple dont les fils rebelles ne témoignent que dédain à la parole de D.ieu ! »
Vers la conquête de Jérusalem
Nabuchodonosor, en proie à l’hésitation, ne sut vers quelle décision s’orienter.
Désireux d’une part d’affirmer sa puissance et conquérir Jérusalem ville fortifiée, et d’autre part saisi d’une crainte paralysante, il tenta de trouver des signes précurseurs qui lui révèleraient des indices de réussite.
Il tira une flèche au nom de Rome, mais celle-ci ne poursuivit pas sa course. Il fit une nouvelle tentative mais au nom d’Alexandrie cette fois, qui échoua à nouveau.
Un autre essai au nom de Jérusalem abouti cette fois : la flèche tirée pris son envole et poursuivit sa course sans interruption. Il élabora un signe supplémentaire : il sema des graines dans un champ au nom de Rome sans résultat. Il fit de même au nom d’Alexandrie, mais celle-ci échoua de la même façon. Lorsqu’il sema au nom de Jérusalem, les graines cette fois, se mirent à pousser. Poursuivant ce même procédé, il tenta d’allumer une torche au nom de Rome sans succès. Il en fut de même pour Alexandrie. Lorsqu’il renouvela sa tentative au nom de Jérusalem, la torche s’enflamma immédiatement.
Traduisant ces signes, Nabuchodonosor déduisit que la conquête de Jérusalem devenait désormais accessible.
Ainsi, au cours de la deuxième année de son règne (l’an 3321 après la création du monde), Nabuchodonosor assiège et fait capituler Jérusalem ainsi que son roi Joachim.
Ses habitants ne seront pourtant pas exilés, mais asservis et soumis aux paiements d’impôts.
En termes pratiques, Joachim continua de régner sur Jérusalem tout en étant inféodé à Nabuchodonosor. Cette situation perdurera pendant trois années. Au terme de la troisième année, Joachim décida de recouvrer l’indépendance du royaume de Juda en soumettant à son autorité les ministres nommés par Nabuchodonosor afin d’administrer le royaume de Judée. Joachim parvint à assoir sa rébellion en annulant les diverses impositions, et durant trois années le royaume de Juda recouvra son indépendance et ses libertés de décisions. Engagé dans d’autres campagnes militaires, Nabuchodonosor semblait indifférent face à la nouvelle situation qui s’établit en dépit de son autorité. Cependant, au terme de cette troisième année, il décida de venger son honneur défait.
Accompagné d’une armée puissante, il monta de nouveau vers Jérusalem où il écrasa la révolte. Dans sa fureur, il décida d’emprisonner Joachim et s’appropria une partie des ustensiles du Beth Hamikdach. Joachim, affaiblit par de nombreuses guerres, ne put surmonter cette épreuve et décéda dans les geôles de Nabuchodonosor. Celui-ci intronisa un nouveau roi en la personne de Jéoachim, fils du roi défunt.
Le siège de Jérusalem
Les prophéties de Jérémie commençaient à se réaliser graduellement. Vers la neuvième année du règne de Tsidkiyahou, Nabuchodonosor rassembla ses armées et se dirigea vers Jérusalem avec la ferme intension d’écraser la révolte.
Atteignant la ville de Ribla, il y établit ses campements. De nouveau, l’hésitation s’installa. L’idée qu’Hachem puisse lui réserver le même sort qu’à San'hérive évoqua en lui un sentiment de peur difficilement maîtrisable. Il décida finalement de déléguer à sa place le chef de ses armées Névouzardan, à qui il ordonna d’investir Jérusalem, muni de trois cent mille ânes chargés de barres de fer afin d’enfoncer les portes de Jérusalem.
Le 10 Tévet, Névouzardan assiégea Jérusalem, en encerclant la ville par son armée afin d’empêcher quiconque de prendre la fuite, où dans une autre mesure, de tenter un approvisionnement en matériel ou en nourriture.
Parallèlement, il tenta d’enfoncer les murailles de Jérusalem, mais sans succès. En effet, la destruction de la ville n’étant pas encore scellée par le décret divin, toutes les tentatives de Névouzardan allant dans ce sens restèrent vaines. L’immense quantité de barres de fer fournies par Nabuchodonosor se révéla être inefficace. Les barres se brisèrent au contact des portes lors de toutes les tentatives entreprises. Les soldats, dans une autre démarche visant à semer la destruction au sein-même de la ville, tirèrent leurs flèches et projetèrent des blocs de pierre, mais sans résultat. Il devenait dès lors évident que cette protection divine avait pour but de renforcer le peuple dans sa foi afin de l’amener à se repentir. Une multitude de grands guerriers composait la population de Jérusalem. Ils livrèrent une lutte sans merci aux Kassdim (Babyloniens) leur administrant des pertes importantes.
Parmi eux se trouvait 'Avika fils de Guivetari, un guerrier doté d’une force surhumaine.
En effet, lorsque les soldats de Nabuchodonosor catapultaient d’énormes blocs de pierre au-delà des murailles, 'Avika les interceptaient et les renvoyaient à nouveau sur les soldats, causant la mort d’un nombre important d’entre eux. Lorsque les attaques se multipliaient ainsi que le nombre de projectiles, il faisait alors usage de ses pieds afin de les récupérer.
Hélas, le poids des fautes scella son sort d’une mort tragique. Un vent violent le propulsa du haut des murailles provoquant une chute qui lui fut fatale.
Les atrocités du siège
Jérusalem fut sous l’emprise du siège durant un an et demi. Peu à peu les réserves de denrées alimentaires s’amenuisèrent, jour après jour la faim s’établie générant avec elle son lot de souffrances insoutenables. Bon nombre d’habitants ne supportèrent pas cette situation et moururent de faim. Lorsque les filles de Sion se rencontraient dans les allées du marché de la ville chacune d’entre elles posait la même question à sa conjointe : « Quelle est la raison de ta présence en ces lieux ? De tout temps, tu ne t’y es jamais rendu ! »
L’autre répondit : « La faim sévit cruellement, cela m’est insupportable ; je me suis donc rendue au marché dans l’espoir d’y trouver quelque nourriture ». De telles scènes devenaient désormais courantes, les femmes en quête de nourriture se tenaient par le bras, chancelantes et affaiblies par la faim elles achevaient leur parcours en s’effondrant sur des piliers, avant de décéder. Rejoignant leur mère afin de recevoir d’elle de la nourriture, les jeunes enfants, en bas âge, n’ayant pour réponse que le silence, s’éteignirent à leur tour en s’effondrant sur les cadavres de leur mère. Une des atrocités de cette époque peut s’illustrer parfaitement par l’évènement suivant : une mère de trois enfants, dont les deux plus âgés furent enrôlés au combat, accomplit un acte abominable. Se voyant condamnée à mourir de faim ainsi que ses deux grands enfants, elle fit cuire dans une marmite son bébé afin de sauver les ainés d’une mort certaine. Lorsqu’ils commencèrent à manger, les frères distinguèrent qu’il s’agissait là de la main de leur jeune frère. Terrassés par la douleur et l’effroi, ils se jetèrent du haut du toit de leur demeure mettant ainsi fin à leurs jours. Dans sa douleur, la mère hurla : « Celui qui récolte dans les champs y maintient les plans, de même celui qui vendange sa vigne y maintient les ceps ; mais moi il ne me reste plus rien ! J’ai été livrée aux mains de Nabuchodonosor comme un agneau destiné à l’abattoir ! »
C’est l’objet du verset que nous récitons lors des lamentations, dans la Méguila Èkha : « De leurs propres mains, de tendres femmes ont fait cuire leurs enfants pour s’en nourrir » (Lamentations Chap. 2, vers. 10).
Jérusalem s’effondre
Durant la période du siège qui dura une année et demie, Névouzardan échoua dans sa tentative de conquérir Jérusalem. Miné par l’échec et cédant au désespoir, il se prépara à lever le siège de la ville envisageant le retour vers Babel. Mais la providence divine en décida autrement. Celle-ci fit en sorte que Névouzardan décida de mesurer la muraille de la ville, qui, à son grand étonnement, présenta une inclinaison de deux Téfa’h et demi (environ 20 cm). Il renouvela chaque jour le même procédé ; le résulta s’avéra identique que les fois précédentes. L’imposant édifice devenait chancelant. En effet, quelques jours plus tard la muraille s’affaissa permettant à la myriade de soldats de Nabuchodonosor, de pénétrer dans la ville. Le neuf Tamouz, correspondant à la onzième année du règne du roi Tsidkiyahou, une voix céleste ordonna à Névouzardan en ces termes : « Sors et prends possession de Jérusalem, car voici venu le moment de sa destruction ; rien n’y échappera, ni le Beth Hamikdach ni même le Hékhal, que les flammes consumeront ».
Il ne resta à Nevouzardan de l’infime quantité de barres de fer qu’une pièce unique. Cette fois, dès le premier coup, la muraille s’effondra permettant ainsi à la meute de soldats ennemis de pénétrer au centre de la ville.
Lorsque le Beth Hamikdach devient la proie des flammes
Au moment où devait s’accomplir le décret divin scellant le sort du Beth Hamikdach entre désolation et dévastation, Hachem ne désirait maintenir la présence du prophète Jérémie à Jérusalem et l’enjoignit à se rendre dans sa ville, 'Anatote. Peu de temps après, un ange descendît des cieux et déposa ses pieds sur les murailles les réduisant en un amoncellement de pierres. Il lança l’appel suivant : « Que les ennemis prennent place au sein de la demeure délaissée par son gardien »
La date du 7 Av marquera un tournant décisif pour le peuple juif. En effet, dès lors, l’ennemi pénétra dans le Hékhal du Temple, profanant et dévastant systématiquement, durant trois jours entiers. Ils installèrent sur le mont du Temple le siège de leur assemblée, et se rendirent au lieu où le roi Salomon tenait conseil avec les sages de la grande assemblée quant aux façons de parer le Beth Hamikdach. Sur cette place même, l’ennemi se réunit débattant des moyens à mettre en œuvre afin de dévaster par les flammes le saint Temple.
Échangeant des suggestions diverses, il furent soudainement interrompus dans leur réflexion à la vue de quatre anges descendant du ciel portant quatre torches qu’ils déposèrent aux quatre coins du Temple qui devint aussitôt la proie des flammes. Ce dernier épisode, qui venait de consacrer la perte de la valeur suprême du peuple d’Israël, allait devenir l’un des évènements central pour les générations à venir. Il se déroula le jour du 9 Av avant la tombée de la nuit et se prolongea toute la journée du 10 Av. Une euphorie empreinte d’un sentiment d’orgueil saisit Névouzardan ; finalement, le cœur du peuple juif, en l’occurrence le saint Temple, venait d’être réduit en un amoncellement de cendres. Une voix céleste lui déclara à cet instant précis : « Un peuple agonisant tu as annihilé, un Hékhal consumé tu as incendié, et de la farine moulue tu as concassé. En d’autres termes, tu te dois de réaliser que cette situation n’est que la conséquence du décret divin et non pas celle de ton action. »
Car pour toi nous avons été sacrifiés
Lorsque le Cohen Gadol vit le Temple se consumer, il tenta de prendre la fuite, mais les soldats postés à l’extérieur le saisir et l’égorgèrent sur l’autel des sacrifices. Devant cette scène effroyable qui s’offrit à elle, laissant place à la douleur, la fille du Cohen Gadol s’écria : « Ah mon cher père, prunelle de mes yeux ! » Ils se saisirent d’elle également et l’égorgèrent sur l’autel, son sang se mélangeant avec celui de son père.
Par la suite, un groupe de jeunes Cohanim se rassemblèrent, avec en leur possession les clés du Hékhal. Ils montèrent sur le toit du Hékhal et s’adressèrent à Hachem en ces termes : « Maître du monde, étant donné que nous n’avons pas eut le mérite d’être les représentants fidèles de Ta parole, puissent ces clefs être reprises par Toi ! » Ils lancèrent les clefs en direction des cieux, et à ce moment-là une main sortit du ciel afin d’en prendre possession. Ils se jetèrent ensuite dans les flammes, sanctifiant ainsi le nom divin.
La scène du Beth Hamikdach ployant sous un feu dévastateur fut insoutenable pour les Cohanim et les Léviim. Saisissant leur harpe ainsi que leur trompe, ils se jetèrent également dans les flammes. Suivant le même exemple, de nombreuses filles vierges d’Israël sacrifièrent leur vie échappant ainsi aux tortures de l’ennemi.
Destruction du second Temple
L’édification du Beth Hamikdach
Cinquante deux années s’écoulèrent sonnant le glas de la désolation en terre d’Israël.
La promesse du Saint béni soit-Il de rebâtir Son saint Temple finit par s’accomplir.
La providence fit en sorte que le roi Koresh (dominant l’ensemble de la région à cette époque) décréta l’expulsion de l’ensemble de la population juive vers Jérusalem.
Dix-huit ans après (soit 70 ans après la destruction du premier Temple), sous la direction de Darius roi de perse (fils de la reine Esther), fut bâti le second Temple.
Une immense joie accompagna le déroulement de son édification jusqu’à l’ultime instant de son inauguration le 3 Adar où les Léviim, prenant place sur les estrades du Temple, galvanisés, entonnèrent le cantique de la dédicace du Temple, repris à l’unisson par l’ensemble du peuple. Sur le conseil des prophètes, les enfants d’Israël célébrèrent les 7 jours de Milouïm institués par Moché le jour de l’édification du sanctuaire divin. Dès lors fut restauré le service des Cohanim ; quant aux Léviim, ils continuèrent d’entonner leurs cantiques et de jouer leurs mélodies sans interruption.
Pourtant, cette allégresse restait empreinte d’une tristesse relative car le degré d’élévation du second Temple ne semblait correspondre à celui de son prédécesseur. En effet, cinq attributs majeurs lui faisaient défaut : l’esprit divin n’y résidait pas, l’arche sainte était absente, elle fut effectivement dissimulée par le prophète Jérémie sur le mont Nébo peu avant la destruction du premier Temple. A sa place, l’on déposa une grande pierre sanctifiée à l’époque du roi David et du prophète Samuel. Sur elle reposa l’arche durant le règne du roi Salomon ; elle fut surnommée Even hachtia (pierre de Fondation). Les Ourim Vetoumim (le pectoral du Cohen Gadol) ne transmettaient plus la parole divine comme lors du premier Temple. Le feu divin présent sur l’autel ne consumait plus les sacrifices, si n’y étaient pas préalablement déposés des bois qui assuraient leur embrasement. Tel procédé n’avait aucunement lieu d’être lors du premier Temple. Enfin, l’huile d’onction fut le dernier élément manquant. Cette huile préparée par Moché Rabbénou servit pour l’onction de l’arche sainte et de ses ustensiles, et pour les fils d’Aharon le grand prêtre, durant les 7 jours de Milouïm, aux cours desquels furent oints de grands prêtres et rois. Cette même huile d’onction restera d’usage dans le futur à venir.
Tes destructeurs et tes dévastateurs naquirent en ton sein
Vespasien entama le siège de Jérusalem. Néanmoins, un élément qu’il n’avait pas pris en compte vint entraver ses visées expansionnistes. En effet, la solidité des murailles ainsi que la complexité de leur assemblage constituaient autant de facteurs dissuadant toute attaque.
Désabusé, il entreprit d’encercler la ville dans sa totalité dans l’espoir de briser ainsi tout élan de résistance de la part de la population. Tel était donc le bilan d’une pareille situation : la ville se voyait assiégée, les allées et venues anéanties.
Les Sages de la Torah siégeant à Jérusalem envisagèrent une solution pacifique afin d’éviter le pire. Ils déclarèrent ainsi : « Sortons et concluons un accord de paix avec les romains ! » Mais Jérusalem comptait en son sein quelques factions composées d’éléments aux imposantes carrures qui n’envisageaient en aucun cas quelque reddition que ce fut. « Sortons et livrons combat aux romains ! » proclamèrent-ils. Les sages d’Israël, avec à leur tête Yo'hanane ben Zakaï, étaient opposés à une telle démarche. Les contingences actuelles s’avéraient défavorables à une quelconque résistance armée. Les sages comprenaient parfaitement que toute tentative de lutte était vouée à l’échec et n’entrainerait qu’un bain de sang inutile. Les opposants abusés par leur attitude rebelle placèrent le long des murailles une imposante garde afin de dissuader toute personne tentée de sortir et de nouer un pacte de paix avec les romains.
Cependant, lorsque cette situation perdura, ils décidèrent de franchir une étape nouvelle dans leur stratégie de résistance à l’ennemi : ils incendièrent tous les entrepôts de blé et d’orge, afin de pousser les habitants de Jérusalem à l’insurrection. Cet acte précipité n’eut que pour unique conséquence l’instauration d’un état de famine aux proportions démesurées.
Les murailles de Jérusalem s’effondrent
Vespasien, en devant se rendre à Rome pour prendre possession du pouvoir, désigna son fils Titus afin de conquérir Jérusalem. Le lendemain de la fête de Pessa’h, la troisième année ... débuta l’invasion romaine. Titus entreprit dans un premier temps l’enfoncement des murailles à l’aide de béliers en acier constitués à partir de poutres de bois dont l’extrémité était enduite d’acier épais. La puissance de leurs coups désagrégeait peu à peu la solidité des murailles. Sur les côtés, étaient disposées de redoutables catapultes qui projetaient des rochers d’un poids de 35 kg sur une distance de 300 mètres. Titus utilisa également une sorte de « perceuse de murailles », engin en acier qu’il était possible de faire graviter à vive allure dans la roche, et qui devait percer les murailles.
Néanmoins, Titus ainsi que ses soldats étaient pleinement conscients que par voies naturelles toutes ces machines de guerre restaient totalement obsolètes. Mais le poids des fautes entraîna la destruction de la ville. Ainsi, le 7 Iyar Titus parvint à fendre la muraille extérieure (surnommée la « troisième muraille ») de Jérusalem. Lorsque la muraille s’éventra il s’exclama : « D.ieu guerroie pour nous, seule la main redoutable de D.ieu a expulsé les juifs de ces murailles imprenables. Que peuvent tenter de faire les mains de l’homme ainsi que ses machines de guerre face à de telles forteresses ?! »
Les jours qui suivirent, Titus ainsi que ses généraux élaboraient un nouveau plan concernant la deuxième muraille ; ainsi, quelques jours après, celle-ci céda également.
Une seule muraille demeurait imprenable et continuait d’assurer la protection du mont du Temple. Celle-ci étant davantage renforcée, servit de socle pour l’édification du « fortin Antonia », qui se distinguait par sa robustesse et se situait entre le nord et l’ouest du mont du Temple servant ainsi de rempart protecteur pour l’ensemble de la ville.
Vers le début du mois de Tamouz, les romains entamèrent la conquête de la dernière muraille. Ils devaient faire face à une résistance farouche. Les dissensions qui jadis minaient le peuple s’effacèrent devant l’union à la résistance. Les habitants livrèrent un combat sans merci, mais le sort de Jérusalem était définitivement scellé ; le 17 Tamouz le rempart d’Antonia fut totalement détruit, libérant la voie vers le mont du Temple.
La maison de D.ieu devient la proie des flammes
Néanmoins, il n’est point de sagesse, ni de conseil, et ni de bravoure face aux décrets divins.
Un soldat romain s’approchant des ailes situées sur le flan nord du Temple réussit à s’élever sur l’une des fenêtres et à projeter une torche qui embrasa très rapidement l’ensemble du Beth Hamikdach. Les tentatives les plus audacieuses visant à éteindre le feu échouèrent, et cela au prix même de leurs vies ; le décret était désormais scellé.
Le 9 et 10 Av de gigantesques flammes déployaient leurs tentacules vers les cieux, emportant avec elles les cris des enfants de Sion dont le cœur ne pouvait supporter la vue d’un pareil opprobre fait à la maison de D.ieu ; ainsi, une multitude d’entre eux préférant la mort à un tel supplice moral se jetèrent au travers des flammes.
Les romains parvenant finalement à pénétrer au sein du Temple, passèrent par le glaive les premières victimes se trouvant sur leur passage ; tout en impurifiant le sanctuaire de D.ieu, ils s’acharnèrent à propager le feu aux moindres recoins. Jérusalem fut détruite jusqu’à ses fondements ; une population en grande partie décimée par la férocité de l’ogre romain ainsi que des survivants que l’on acheminait vers les geôles de César, autant d’éléments qui traduisaient l’ampleur d’une situation où le néant régnait en maître. Ni l’amoncellement de ruines, ni les tunnels souterrains n’offrirent de caches suffisamment fiables à la population ; les romains parvinrent à débusquer la quasi-totalité des fuyards.
Les chefs de la rébellion périrent également lors des combats ; Yo'hanane de Gouch 'Halav brisé et en proie à l’épuisement dû à la faim ainsi qu’à l’usure d’une guerre qui semblait ne jamais s’achever, sortit de sa grotte pour tomber entre les mains de l’ennemi. Shimon Bar Guiora tenta lui de fuir par un tunnel aboutissant à l’extrême opposée de la ville mais fut également fait prisonnier. Ces deux symboles de la rébellion juive devaient connaître le même sort que leurs concitoyens ; ils furent embarqués à bords de vaisseaux en direction de Rome.