Bonjour,
J'ai entendu qu'il y a deux sortes de Yétser Hara' : le Yétser Hara' de la Taava (envie) qui vient avant que l'enfant naisse, et celui de la Gaava (orgueil) qui vient à la naissance.
Pourtant, lorsque Ya'acov a attrapé le talon d'Essav pour sortir en premier c'était de la Gaava.
Comment expliquer cela ?
Merci d'avance.
Bonjour,
Puisque vous parlez de Ya'acov Avinou dans le ventre de sa mère, permettez-moi de vous parler d’Essav et de ses actes de violence dans ce même endroit.
Nos Sages disent : « Essav essaya d’empêcher Ya'acov de venir au monde en détruisant la matrice de sa mère. Il réussit si bien à l’endommager qu’elle saigna abondamment et ne parvint plus à avoir d’enfant jusqu’à la fin de ses jours »...
L’action de Ya'acov Avinou n’était absolument pas une action d’orgueil.
Rachi, sur Béréchit, chapitre 25, verset 26 explique [très brièvement] :
Le désir de Ya'acov Avinou d’être le premier-né était parfaitement légitime, car il avait été conçu avant Essav et aurait donc dû être le premier-né.
Il désirait, en fait, poursuivre la mission spirituelle entreprise par Avraham et Its’hak et voulait recevoir les bénédictions de son père.
Il était animé par le désir ardent de faire partie de ceux qui vont servir le Maître du monde et de ceux qui vont propager Sa connaissance à toute l’humanité.
Le Zohar nous livre une explication extraordinaire. Elle est rapportée par le Rav Munk dans son commentaire sur Béréchit, chapitre 25, verset 26.
Chaque mot vaut son pesant d’or !
« Peux-tu concevoir que la main du bébé tenait réellement le pied de son frère ?
Certainement non !
Mais elle saisit celui qui refoule Ya'acov du talon.
Essav est à comparer au serpent du Gan Eden.
Tout comme le serpent, Essav agit avec malice et ruse et ses voies sont tortueuses.
Ce caractère d’Essav commandera l’attitude de Ya'acov durant toute sa vie :
Face à son frère, il saisira son talon, c'est-à-dire, les mêmes armes que lui […]. Il sera ingénieux, habile et astucieux, et il tentera de prévenir les mauvais desseins et de déjouer les ruses de son frère, en vue de l’empêcher de souiller le sanctuaire d’Israël.
Toute la future conduite de Ya'acov à l’égard d’Essav s’explique dans cette perspective ».
Les paroles du Zohar sont assez profondes, mais il en ressort une conclusion claire et nette :
Ya'acov Avinou n’avait aucune opinion trop avantageuse de sa propre valeur, bien au contraire, il était dans la nécessité de se défendre d’une manière absolument légitime et s’appuyait sur le droit de la légitime défense.
Qu’Hachem vous protège et vous bénisse.