Chalom,
Il y a une controverse entre les décisionnaires des derniers siècles (A'haronim) et les contemporains au sujet de la propriété intellectuelle.
Le Choel Ouméchiv (A, 44) considère cela comme un acte de vol, même si cela ne porte pas préjudice à l'auteur, car la sagesse est propriété de celui qui le produit. Le Nétsiv (Méchiv Davar 24) partage cet avis, ainsi que le Rav Eliachiv.
D'autre part, certains décisionnaires ne considèrent pas la production artistique ou autre comme une propriété, car elle est virtuelle.
C'est ce qu'il est donné de comprendre du Rama lorsqu'il interdit d'acheter un livre de Rambam qui ne serait pas publié par untel, en arguant l'avis d'Aviassaf (rapporté par le Beth Yossef 156), selon lequel on ne pourra ouvrir un magasin dans une ruelle où il y en a un autre. C'est donc qu'il n'y a pas de propriété, mais plutôt des lois de concurrence.
C’est aussi l'avis du 'Hatam Sofer ('Hochen 69) qui interdit cette forme de copiage en menaçant d'excommunions etc.
Il semblerait que ce soit l'avis de beaucoup de décisionnaires si l'on se réfère à leurs lettres d'approbation aux livres de leurs contemporains. En effet, ils interdisent le copiage par la force d'excommunions etc., et non par souci d'éviter le vol de la propriété intellectuelle (voir la préface de 'Havot Yaïr dans laquelle les préfaciers interdisent de publier son livre durant une période de 10 ans).
C’est l'avis que retiennent le Rav Bentsion Abba-Chaoul, le Rav Chlomo Zalman Auerbach, et le Tsits Eliezer (18, 80).
Face à cette controverse entre les grands du monde de la Halakha, il est donc évident qu'il est décent de s'abstenir de copier et de voler une propriété intellectuelle. D’autant plus que la production intellectuelle est aujourd'hui une forme de Parnassa, et que les artistes investissent beaucoup de fonds et d'efforts.
Kol Touv.