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Tout lui pardonner car elle est veuve ?!

Rédigé le Mardi 1er Novembre 2016
La question de Sarah J.

Chalom,

J'ai une question particulière à vous poser : le titre de "veuve" immunise-t-il une personne contre tout ?

Je m'explique.

Nous vivons dans le même bâtiment qu'une veuve, qui se comporte mal avec nous; elle nous méprise quand elle n'a pas besoin d'aide, ne se gêne pas de réveiller un membre de la famille malade pour parler, elle ne vient que pour parler et se plaindre (et nous faire entendre tout et n'importe quoi sur les gens), elle s'est même "amusée" à nous faire une mauvaise réputation, en répandant des histoires fausses à notre sujet (ça arrive souvent quand elle n'a pas ce qu'elle veut, on n'en tient plus compte). Ce comportement là, ça fait des années qu'il dure (environ 10), bien avant donc la mort de son mari il y a moins de deux ans.

Est-ce une faute que de lui dire de ne plus venir ? De s'arrêter à un "bonjour" / "au revoir" devant la porte ? Ne devons-nous rien dire ni rien faire parce qu'elle porte son titre de veuve ?

Elle n'est pas seule, elle a une dame de compagnie, et ses enfants et petits-enfants viennent sans cesse la voir, sans compter les coups de fils qu'elle reçoit. Quand personne ne vient ou appelle, elle vient chez nous, entre deux et trois heures par jour, Chabbath inclus (elle ne respecte pas les lois du Chabbath, et ça ne la gêne pas de téléphoner devant nous, on sent vraiment l'atmosphère de ce jour diminuer...).

Je peux paraître cruelle, mais ça a été la cause de tension à la maison entre les membres de ma famille. Moi-même, quand j'étais ado et que ces situations-là se produisaient, je souffrais car j'avais besoin de soutien dans cette période trouble et que je n'avais pas où me poser, vu qu'elle était toujours là.

Avez-vous une solution à nous proposer ? Même si elle est difficile, on le fera, car plus personne ne supporte cette situation.

Merci.

La réponse de Rav Gabriel DAYAN
Rav Gabriel DAYAN
39027 réponses

Bonjour,

La réponse à vos questions se trouve dans trois versets de la Torah.

Voir Chémot, chapitre 22, versets 21-23.

Je pense que si vous lisez ces versets avec leur traduction, votre optique sur les questions mentionnées dans votre message changera quelque peu.

Il est évident que si la veuve se dirige vers un Rav pour lui demander si son comportement [que vous décrivez] est conforme à la Halakha, il lui dira que certains de ses agissements ne sont pas permis.

Quelle est votre conduite à avoir ?

Puisque le respect de la veuve est une Mitsva d’importance majeure et que la blesser est une faute « Mine Hatorah » [d’ordre Toraïque] d’une très grande gravité, il faut accomplir ces Mitsvot jusqu’au moment où cela devient v-r-a-i-m-e-n-t  i-n-s-u-p-p-o-r-t-a-b-l-e.

Chaque situation que vous décrivez mérite une réponse précise, mais, puisqu’il est assez difficile de marquer les limites de l’insupportable, il est préférable d’adopter, à chaque fois, une attitude rigoureuse.

Vous écrivez :

« Est-ce une faute que de lui dire de ne plus venir ? »

Réponse :

Oui, c’est une faute très grave. Qu’Hachem nous en préserve !

Vous écrivez :

« De s'arrêter à un "bonjour" / "au revoir" devant la porte ? »

Réponse :

Non !

Il faut lui parler et l’inviter [tant que possible] avec douceur et le sourire aux lèvres. Pas de sourire forcé.

Hachem promet de bénir ceux qui s’occupent des « Siens » - les orphelins et les veuves.

Vous écrivez :

« Ne devons-nous rien dire rien ni faire parce qu'elle porte son titre de veuve ? »

Réponse :

Il est absolument permis de ne pas lui ouvrir la porte ou de lui fixer, aimablement, des heures de visite.

Si elle ne les respecte pas, soyez indulgents [dans la mesure du possible].

Vous avez une immense Mitsva "entre les mains", il faut être vigilent.

Lorsqu’elle se trouve chez vous, vous n’avez pas l’obligation de rester près d’elle. Il est absolument permis de vous livrer à vos occupations tout en lui parlant de temps à autres avec un sourire qui illuminera votre visage.

Vous écrivez :

« Elle n'est pas seule, elle a une dame de compagnie, et ses enfants et petits-enfants viennent sans cesse la voir, sans compter les coups de fils qu'elle reçoit ».

Réponse :

Vous ne pouvez pas ressentir sa profonde solitude.

Qu’Hachem vous protège et vous bénisse.

Vous écrivez :

« Quand personne ne vient ou appelle, elle vient chez nous, entre deux et trois heures par jour, Chabbath inclus (elle ne respecte pas les lois du Chabbath et ça ne la gêne pas de téléphoner devant nous, on sent vraiment l'atmosphère de ce jour diminuer...) »

Réponse :

Il est absolument permis de ne pas lui ouvrir la porte ou de lui fixer, aimablement, des heures de visite.

Lorsqu’elle se trouve chez vous, vous n’avez pas l’obligation de rester près d’elle. Il est absolument permis de vous livrer à vos occupations tout en lui parlant de temps à autres avec un sourire qui illuminera votre visage.

Si elle utilise son téléphone durant Chabbath en étant chez vous, expliquez-lui agréablement et amicalement que « cela ne vous dérange absolument pas, mais que Chabbath est la source de toutes les bénédictions. Qu’elle se retienne, au moins, lorsqu’elle se trouve en votre présence et elle verra des merveilles ».

Si elle s’entête, n’insistez plus.

Je suis à votre disposition, Bé’ézrat Hachem, pour toute question supplémentaire.

Qu’Hachem vous protège et vous bénisse.

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