Bonjour,
Quand on dit que tout est pour le bien, est-ce aussi le cas pour les décisions que nous prenons nous-mêmes par notre libre arbitre ?
Si jamais nous prenons une décision sur quelque chose d'important, et que cela s'avère être une mauvaise décision sans que nous le sachions, dans ce cas, Hachem remettra les choses en ordre de Lui-même et cela reviendra au fait que tout est pour notre bien ?
Je vous remercie d'avance pour votre réponse.
Chalom,
Dans le Talmud, l'expression "tout est pour le bien" concerne ce que fait Hachem : "Tout ce que fait Hakadoch Baroukh Hou, Hakol Létova (tout est pour le bien)" [Cf. Brakhot 60b-61a]. L'idée est que tout ce qui se passe dans nos vies doit se percevoir à la lumière de la Hachga'ha Pratit (Providence Divine). Bien que les circonstances peuvent paraître négatives, il ne faut jamais perdre de vue que, finalement, ce qui se passera dépend d'Hachem. Or, s'Il décide que tout doit bien se passer, ce sera alors le cas, même si les prévisions humaines prédisaient l'inverse.
Néanmoins, on constate dans le 'Houmach que le principe de "tout est pour le bien" peut aussi s'appliquer aux décisions humaines :
Lorsque Yossef retrouve ses frères en Egypte et que ces derniers découvrent qu'il est encore vivant, ils n'osent rien dire. Yossef prend alors la parole pour les rassurer : "Et maintenant, ne soyez pas triste et ne vous mettez pas en colère contre vous-mêmes car vous m'avez vendu ici ; car c'est pour la subsistance que Elokim m'a envoyé devant vous" [Béréchit 45, 5]. Le Rachbam explicite l'intention de Yossef : "Hakadoch Baroukh Hou a fait tout cela pour votre bien" [Ibid.].
Il est donc possible qu'une mauvais décision soit prise et qu'Hachem fasse en sorte que ses conséquences soient positives.
Cependant, il y a deux nuances à apporter :
1. Il est possible qu'Hachem fasse sortir du bon d'une mauvaise décision, mais ce n'est en aucun cas automatique,
2. Dans le cas des frères de Yossef, bien que la décision de le vendre a entraîné à court terme qu'ils puissent être nourris durant la famine, elle a entraîné également des catastrophes. Par exemple, le Midrash enseigne qu'Hachem a dit aux tribus : "Vous l'avez vendu comme esclave ! Par votre vie que vous lirez chaque année : nous étions esclaves de Pharo en Egypte" [Midrash Téhilim 10, 3 ; le Rav Elie Munk z''l (La Voix de la Torah) cite d'autres exemples de conséquences désastreuses dans son commentaire sur Béréchit 37, 28]. Ainsi, ce n'est pas car une mauvaise décision peut entraîner indirectement un bienfait, que cela épargne nécessairement des problèmes.
A votre disposition pour plus de précisions.
Kol Touv.