Kavod Harav,
D'où vient la tendance à se lasser très rapidement ? Comment travailler dessus ?
Merci infiniment.
Bonjour,
Votre question est bien la chose qui revient souvent.
En toute honnêteté, n’avons-nous pas tous, le même problème ? Nous prions 3 fois par jour, avons-nous la même intensité chaque jour ?
Je vais encore plus loin, à chaque respiration, avons-nous conscience du miracle incroyable et de la reconnaissance infinie que nous devons au Créateur ?
Le verset (Lévitique chap. 5, versets 2-3) nous apprend : "Ou si quelqu’un touche à un objet impur, soit au cadavre d’une bête sauvage impure, soit à celui d’un animal du petit bétail impur, etc., et que, sans s’en apercevoir, se trouve ainsi souillé et coupable". La Guémara dans le traité Chevou'ot (14b) nous apprend que le terme "sans s’en apercevoir" est écrit à deux reprises (aussi dans le verset 3), pour nous enseigner une fois son oublie sur le statut de l’impureté, et la deuxième fois, son oublie qu’il se trouve dans l’enceinte du Beth Hamikdach.
Sur ce, le Gaon Harav Elyashiv zatsal pose une question évidente : comment peut-on oublier que nous sommes dans un endroit si saint et si extraordinaire tel que le Beth Hamikdach ? Si ce n’est "l’habitude" qui vient engendrer cela. Si la personne ne se force pas à ressentir à chaque fois la même sensation que la première fois, elle va vite se lasser.
C’est bien sur cela d’ailleurs que le roi David prie dans les Psaumes (chap.27, verset 4) : "Il est une chose que je demande à Hachem, que je réclame instamment, c’est de séjourner dans la maison d’Hachem tous les jours de ma vie, de contempler la splendeur d’Hachem et de visiter son sanctuaire". Les commentaires expliquent que sa présence à chaque instant de sa vie dans la maison d’Hachem pourrait créer une certaine lassitude. Ainsi, David Hamélèkh demande que sa présence au sanctuaire soit ressentie comme "une visite", comme la toute première fois.
Ainsi, pour répondre à votre question, la lassitude, dans n’importe quel cas de figure, est un manque de prise de conscience.
Dans certains cas plus accentués, il faudra mettre en évidence la chance de votre situation, et ressentir de la joie à chaque fois que la chose en question se représente.
Personnellement, j’ai la chance d’être proche du Grand-Rabbin d’Israël, le Rav Its'hak Yossef chlita. Il n’y a pas une fois où j’ai pu ressentir une quelconque lassitude. A chaque fois que je suis avec lui, je suis tout aussi émue que la première fois. Il faut prendre conscience du cadeau que l’on a. De même pour nos prières quotidiennes, il nous faut prendre quelques instants avant notre Tefila et prendre conscience de la chance que l’on a de pouvoir prier Celui qui à créé le monde.
En espérant avoir répondu à vos attentes.
Une grande Hatsla'ha.