Bonjour Rav,
Vous avez parlé dans une précédente réponse du temps d'attente entre la viande et lait.
J'aurais voulu savoir si ce temps était identique si l'on a consommé du poulet.
Merci.
Chalom,
Comme nous l’avons dit dans une précédente réponse, le temps d’attente entre la viande et le lait est de 6 heures, ceci à cause de la viande qui reste entre les dents, ainsi que le goût de viande permanent dans la bouche pendant ces 6 heures.
Le Rambam a écrit dans les Halakhot d’aliments interdits, chap.9 : Celui qui a mangé de la viande ou de la volaille devra attendre environ 6 heures pour consommer des laitages. Ainsi ont tranché le Kol Bo et le Or'hot Haim.
Notre maître Rav Ovadia Yossef déduit des paroles du Rambam (Kémo = environ) qu’il n’est pas nécessaire d’attendre vraiment 6 heures, mais que 5h30 suffisent, car dans le langage de la Halakha, le Samoukh (= Kémo) correspond à 30 minutes. Cette déduction est confirmée par les paroles du Méiri : "6 heures, ou bien approximativement".
Seulement dans le livre "Guinat Vradim", il est rapporté qu’il faut attendre 6 heures pleines, et ainsi ressort-il des autres décisionnaires. C’est pourquoi Rav Ovadia Yossef a tranché qu’a priori il fallait attendre 6 heures précises, mais qu’en cas de nécessité, 5h30 suffisaient, particulièrement si l’on a consommé du poulet.
Rabbi Chlomo Klugen a tranché que si l’on goûte de la viande sans la mâcher et sans l’avaler, il n’est pas nécessaire d’attendre 6 heures. Ainsi ont tranché le Kapé Aharon et le Kaf Ha’haïm. La raison est que si on ne mâche pas, il n’y aura pas de viande entre les dents, et si on n’avale pas, il n’y aura pas de goût. Donc aucune raison d’attendre 6 heures.
C’est pourquoi, la veille de Chabbath Kodech, on pourra goûter des sauces de viandes (sans les avaler évidemment), puis consommer immédiatement des laitages ; on veillera cependant à se rincer la bouche et à se laver les mains.
Maran Rav Ovadia Yossef a écrit en 5714 (53 ans) que pour les enfants de bas âge, il n’était pas nécessaire d’attendre 6 heures, mais qu’une heure suffisait dès lors où l’on avait débarrassé la première table (quand l’enfant grandira et comprendra le sens des interdictions, on l’initiera à attendre 6 heures).
Si une personne veut déguster un bon gâteau au fromage mais ne sait pas si 6 heures se sont écoulées depuis sa consommation de Dafina au bœuf, Rav Its’hak Yossef a écrit que dans le doute, il y a lieu d’être indulgent et permettre le délicieux gâteau au fromage.
Kol Touv.