Bonjour Rav,
Je suis dans une situation très compliquée.
Je viens d'une famille pas religieuse, mais il y a 2 ans j'ai fait Téchouva et cette année je suis parti à la Yéchiva à Jérusalem dans le quartier de Méa Ché'arim.
Maintenant, j'ai eu une overdose de Torah, je ne fais pratiquement plus rien, et ça me désespère parce que je n'ai même plus l'envie de faire quoi que ce soit à part Chabbath.
C'était trop haut pour moi et je ne sais plus quoi faire.
Si vous pouvez m'aider ou me donner un conseil.
Merci beaucoup.
Bonjour,
Le phénomène que vous décrivez n'est pas sans retour. Pour trouver une solution, il faut analyser le fond du problème. Il arrive souvent qu'après avoir découvert la vérité de la Torah, on essaye rapidement de se transformer, des fois trop rapidement. En effet, on ne peut démarrer une voiture quand on a la troisième vitesse enclenchée, on est obligé de commencer en première, puis d'embrayer, de passer la deuxième, encore une fois d'embrayer etc.
Vous connaissez bien sûr le proverbe qui dit rien ne sert de courir, il faut partir à point. Cette phrase est vraie pour n'importe quel changement à opérer dans sa vie, et à plus forte raison quand on essaye de faire Téchouva. En effet, faire Téchouva implique des changements tout au long de la journée, tout au long de la semaine, changer d'ambiance, changer d'amis, se confronter avec la famille etc. Pour cela, il faut donc aller pas à pas.
Je vous propose donc, aujourd'hui, de ne pas essayer de retourner à la Yéchiva, mais plutôt d'essayer de prendre une Mitsva que vous avez la possibilité de faire, et de vouos habituer à l'accomplir dans n'importe quel contexte, jusqu'à ce qu'elle soit acquise. Après que cette Mitsva soit acquise, essayez de trouver une autre Mitsva à portée de main et d’en faire de même, c'est-à-dire l'accomplir dans n'importe quel contexte, de façon à ce qu'elle soit aussi acquise. Ainsi, après quelques mois, vous aurez déjà l'habitude de faire deux Mitsvot. Petit à petit, vous verrez qu'il vous est plus facile d'accomplir les Mitsvot.
Cependant, étant donné que l'on n'accomplit pas toutes les autres Mitsvot, il est vrai que l'on peut avoir le sentiment d'être considéré aux yeux de D.ieu comme un mécréant. Mais il faut savoir que le Yetser Hara' mise tout sur ce sentiment : en effet, grâce à lui, les gens restent enfermés dans leurs mauvaises habitudes. On peut tomber dans la boue, mais est-ce qu'il faut rester dedans ?
De plus, il faut savoir que Rabbénou Yona, dans son livre Cha'aré Téchouva, nous enseigne qu'à partir du moment où une personne prend conscience qu'elle doit changer et qu'elle décide de le faire, même si elle n'a pas eu la possibilité de le faire, cette personne est considérée comme un Tsaddik.
Je vous souhaite beaucoup de Hatsla'ha. Commencez doucement doucement, et vous réussirez.
