Bonjour Rav,
Comment faire Téchouva d'une 'Avéra commise avec les yeux ?
Bonjour,
Vous faites apparemment allusion à l’injonction décrite dans le verset de Bamidbar (15, 39), à savoir l’interdiction de détourner son regard envers des visions indécentes.
Avant de répondre à votre question, j’aimerais introduire quelques précisions concernant la position que nous devons entretenir envers et après la "chute", car beaucoup s’engouffrent dans le désespoir ou la déprime à cause de ce genre de faute dont la tentation est omniprésente.
Le Sforno (Béréchit 4, 6) écrit que puisque la faute est réparable (par le repentir et une amélioration de conduite), il n’est pas convenable de s’attrister sur le passé, mais juste s’efforcer de s’améliorer à l’avenir. De même, la Gaon de Vilna explique à partir d'un verset de Kohélèt (10, 4), que si l’homme trébuche, il ne doit surtout pas désespérer et abandonner le niveau spirituel où il se trouvait avant la faute, mais plutôt persévérer dans le bon chemin auquel il avait l’habitude (Torah et Mitsvot) ; et c’est dans le même ordre d’idée qu’écrit le Beth Halévi (dans son introduction à la Torah).
Le Rav Chlomo Hoffman ("Si'hot 'Im Harav Hoffman" page 104) orientait aussi les étudiants en Yéchiva dans cette optique ; à savoir que la faute ne doit pas leur briser le moral au point d’interrompre leur étude et opérer des quelconques mortifications, il faut seulement se remettre à son étude sérieusement comme auparavant !
L’obsession à vouloir se défaire de la faute peut engendrer une nouvelle fois de fauter !
Après avoir introduit ces quelques lignes, je peux à présent répondre à votre question :
Le Rambam (Hilkhot Téchouva 2, 2) préconise que le repentir (sur n’importe quelle faute) s’effectue en 3 étapes :
1) Décider et prendre sur soi de ne plus récidiver sur la faute en question (il va sans dire que cela inclut le rejet et l’éloignement de toute situation ou appareil entraînant la faute),
2) Regretter sincèrement la faute,
3) L’avouer oralement et exprimer sa décision de tourner une nouvelle page.
C’est tout !
Pour finir, je conclurai avec les propos du Rambam (ibid. chap.7, Halakha 6-7) décrivant la force du repentir : "Après s’être repenti, l’homme est considéré comme bien-aimé, agréé, ami, et proche d’Hachem" !
Pour plus de précisions sur la Téchouva, je vous invite à étudier les propos du Rambam (Hilkhot Téchouva).
'Hazak Véémats !