Bonjour Rav,
Si le jour de Ticha' Béav nous ne faisons pas de Ta'hanounim, en raison du fait qu'après la Guéoula ce jour sera considéré comme un Mo'èd (fête), pourquoi récitons-nous les Ta'hanounim durant les autres jours de jeûne qui seront eux aussi appelés des Mo'adim (sauf le jour de Yom Kippour) ?
Merci.
Chalom Ouvrakha,
Il y a un point essentiel et spécifique au jour de Ticha' Béav : ce jour même renferme la clef de la délivrance. Ce point est mis en relief par le fait que Machia'h nait le jour de Ticha' Béav, le troisième Beth Hamikdach se reconstruit des pleurs des Bné Israël, de génération en génération, qui s'endeuillent sur sa destruction le jour de Ticha' Béav.
Cela pourrait sembler paradoxal, car, en général, le deuil ne fait pas revivre le défunt, mais, au contraire, il consiste plutôt à accepter sa disparition. Pour le Beth Hamikdach, c'est différent, car il est toujours vivant, et on ne peut pas se consoler de la disparition d'une réalité qui est toujours vivante, comme nous le voyons pour Ya'acov qui était inconsolable après la disparition de son fils Yossef.
En bref, nous ne faisons pas de Ta'hanoun le jour de Ticha' Béav, car le deuil que nous observons ce jour-là renferme la délivrance, nous sommes tristes d'avoir perdu le Beth Hamikdach, mais, en même temps, joyeux et plein d'espoir car nos larmes sont en train de le reconstruire.
Kol Touv.
