Bonsoir Rav,
Une personne a perdu son père.
Avons-nous le droit de lui souhaiter joyeux anniversaire, et comment le fêter ?
Merci, et Kol Touv.
Chalom Ouvrakha,
Ce cas n'est pas explicite, mais nous pouvons le déduire de l'interdiction de saluer un endeuillé dans l'année (Choul'han Aroukh Yoré Déa 385-1 ainsi que Chakh 1 et 2).
Néanmoins, beaucoup ne se l'interdisent pas (voir Rama et Baèr Hétèv, ainsi que Guilyone Maharcha sur place), car ils considèrent notre salutation comme une simple marque de politesse, et le fait que l'on ne mentionne pas le nom de D.ieu ("Chalom") le rend permis.
Il en sera donc de même dans notre cas, et l'on pourrait permettre de souhaiter un joyeux anniversaire à un endeuillé car il ne s'agit que d'une simple marque de politesse et que nous ne faisons pas mention du nom de D.ieu.
Cependant, il y a une différence car, dans notre cas, on ne souhaite pas uniquement une "bonne" journée, mais un "joyeux" anniversaire, et nous savons par ailleurs que toute festivité est interdite à l'endeuillé, et on ne pourra donc pas souhaiter "joyeux" anniversaire à un endeuillé, mais plutôt "bon" anniversaire.
Cela peut également être comparé à l'interdiction d'envoyer des Michloa'h Manot à un endeuillé (Choul'han Aroukh Ora'h 'Haïm 696-6), et, bien que certains le permettent, c'est pour Pourim, mais, en dehors de Pourim, cela doit certainement être interdit.
Pour répondre à votre deuxième question, dans l'année de deuil de ses parents, l'endeuillé ne peut réaliser aucune festivité, même sans repas (Taz Yoré Déa 385-1, voir aussi responsa Binyan 'Olam 62), et ce n'est que pour des Sé'oudot comme une Bar Mitsva etc. que l'on permet à l'endeuillé de se trouver en présence de plusieurs amis, et sous certaines conditions, mais il n'y a pas de dérogation pour un anniversaire.
En conclusion : il vaut mieux éviter de souhaiter "joyeux anniversaire" et préférer souhaiter "bon anniversaire", et l'endeuillé ne pourra pas fêter son anniversaire en présence de ses amis.
Kol Touv.