Bonjour Rav,
Je viens de lire que le fruit défendu au Gan Eden était le Etrog.
Pourtant, "Ein Katégore Na'assé Sanégore", alors commet peut-on l'utiliser à Souccot ?
Merci.
Bonjour,
Toutes mes félicitations pour cette belle question. Elle a été posée par le Ramban dans son commentaire sur Vayikra 23, verset 40 ainsi que par de nombreux autres commentateurs.
Il est à noter que la question se pose uniquement selon l'opinion affirmant que le fruit défendu était le Etrog. Il y a d'autres avis à ce sujet : blé, raisin, figue. Talmud Brakhot 40a.
Etant donné que le Etrog n'est pas utilisé seul mais accompagné des trois autres espèces, le fait qu'il soit "accusateur" et évoquant la faute originelle, ne pose pas de problème. C'est, d'ailleurs, l'une des raisons expliquant pourquoi la Brakha des 4 espèces est 'Al Nétilat Loulav et non 'Al Nétilat Etrog.
Seconde réponse
Etant donné que le Etrog fait partie d'un ensemble faisant allusion aux quatre catégories de Bné Israël faisant la paix, résidant côte à côte et se respectant l'un l'autre, il ne rappelle plus la faute étant donné que lorsqu'ils s'unissent et se respectent, la plus grave des fautes n'est pas prise en considération. Ramban, édition Mossad Harav Kook, note de bas de page 159.
Troisième réponse
L'interdiction "Ein Katégore Na'assé Sanégore" est d'ordre rabbinique [Midérabanane] mais dans la Torah, il n'existe pas une telle restriction. Donc, le Etrog peut être utilisé et à plus forte raison pour l'accomplissement d'une Mitsva. Nos Sages, les 'Hakhamim, n'ont pas jugé nécessaire de l'interdire étant donné qu'il prouve notre envie de "réparer la faute" originelle. Tsva Aharon - Drachot Léchabbath Chouva [Rav Aharon Vider], page 213.
Quatrième réponse
Dans le Talmud Roch Hachana 26a, nos Sages, les 'Hakhamim, affirment qu'un élément "accusateur" ne peut pas être utilisé pour "défendre" [Ein Katégore Na'assé Sanégore] UNIQUEMENT lorsqu'il est utilisé dans le Kodech Hakodachim du Beth Hamikdach - le Saint des saints mais à un autre endroit du Beth Hamikdach et à plus forte raison en ville, cela n'est pas un problème.
Cinquième réponse
Dans le Talmud Chabbath 146a, nos Sages, les 'Hakhamim, affirment qu'au pied du mont Sinaï, la faute originelle fut complètement pardonnée. Donc, le Etrog n'est plus considéré comme un élément évoquant la faute.
Nous sommes à votre disposition, Bé’ézrat Hachem, pour toute question supplémentaire.
Qu’Hachem vous protège et vous bénisse.