J'ai entendu que les Séfaradim ne se prosternaient pas à "Barékhou" et "Hachem Hamévorah", est-ce exact ?
Car depuis je suis dans le doute et donc je ne sais pas si je dois m'incliner.
Chalom,
Je voudrais soulever deux points importants concernant les Halakhot sur Barékhou.
1) Y a-t-il une obligation de se lever pour répondre à Barékhou ?
Dans le Darké Moché (chap. 56, alinéa 5), le Rav Moché Isserlech (Rama) rapporte que Eglon le roi de Moav s’était levé lorsque le juge Ehoud était venu lui transmettre la parole divine. De là, le Yérouchalmi déduit qu’on doit se lever lorsqu’on répond au Kaddich, à Barékhou et à la Kedoucha. Sur cela se base la coutume des Ashkénazim de se lever pour le Kaddich et Barékhou.
Les Séfaradim ont, quant à eux, pour habitude de rester assis. Ils s’appuient sur les paroles du Ari Zal dans Cha'ar Hakavanot (Darouch Hakadich p. 16, colonne 4) qui explique qu’il y a une erreur dans le Yérouchalmi et qu’un élève aurait fait un ajout.
De plus, de nombreux décisionnaires Séfarades (’Hida - Kecher Goudal chap. 8, alinéa 14; Ben Ich ’Haï - Paracha Vayé’hi par. 8; et d’autres) témoignent d’une coutume claire que les Séfaradim ne se lèvent pas pour le Kaddich et Barékhou.
Cependant, le vendredi soir on se lèvera pour le Kaddich et Barékhou de 'Arvit pour recevoir le supplément de Néchama (Ben Ich ’Haï).
D’autre part, il sera préférable pour celui qui prie dans une synagogue avec des Ashkénazim, de se lever avec l’assemblée pendant le Kaddich pour ne pas se différencier.
2) Est-il permis de se prosterner ?
Dans le traité Brakhot 34b, nous apprenons que celui qui se prosterne dans le Hallel (à "Hodou lHachem") et dans le Birkat Hamazone (à "'al hakol anou modim lakh") sera méprisable. De là, le Choul'han Aroukh (Ora’h ’Haïm chap. 113, par. 3) nous enseigne qu’on devra se prosterner uniquement dans les passages où nos Sages l’ont institué (comme dans la 'Amida).
On ne devra donc pas se prosterner à Barékhou, et tel est l’avis de nombreux décisionnaires (Or Létsion, tome 2, page 48, Choul'han Hatahor chap. 51, par. 1, Rabbénou Zalman Torah Or chap. 7, et telle était l’habitude du Rav Ovadia zatsal).
Cependant, d’autres décisionnaires ('Aroukh Hachoul'han chap. 113, par. 6, Téhila Lédavid chap. 90) permettent de se prosterner si telle est la coutume ou si de par son enthousiasme dans la Téfila on viendrait à se prosterner.
De plus, le Michna Broura (Biour Halakha chap. 113) rapporte que cette coutume s’appuie sur un verset des Chroniques 1 (chap. 29, verset 2) "Et David dit au peuple : "Benissez Hachem" et le peuple bénissa Hachem et se prosterna".
En conclusion, la coutume de nombreuses communautés Séfarades est de ne pas se prosterner à Barékhou.
Ceux qui ont l’habitude de se prosterner ou de se soulever auront sur qui se baser (Halikhot 'Olam tome 1, p. 92).
L’officiant devra se prosterner à Barékhou et se lever avant de dire "Hachem Hamévorakh".
Kol Touv.