Bonjour Rav,
J'ai commencé à lire un livre d'éducation non-juif qui s'appelle "La discipline positive", et je voudrais vous faire part d'une interrogation qui m'est venue à l'esprit en lisant ce livre.
Il explique que, avant tout, lorsque l'enfant a un comportement négatif, il faut tout d'abord le comprendre et lui faire sentir un partage d'expérience similaire pour le mettre en relation de confiance (comme lui raconter un cas similaire qui nous est arrivé dans notre jeunesse), puis lui dire notre point de vue d'adulte, et, enfin, chercher ensemble une solution pour ne plus arriver à la même situation.
D'autre part j'ai lu dans le livre "Un cœur plein d'amour" de Rav Matityahou Salomon qu'il parlait des parcs d'attractions qu'il déconseillait de manière générale pour plusieurs raisons. Une des raisons c'est que, lorsque le père monte avec ses enfants dans ces jeux d'attractions, il diminue l'image de respect que ses enfants ont de lui. Il dit que, même si cette image diminue ne serait-ce que d'une infinité, le jeu n'en vaut pas la chandelle...
Ma question est donc : si on reprend ce qu'a dit le Rav Salomon, comme quoi un parent doit garder aux yeux de ses enfants une image INTACTE, alors le fait de raconter à ses enfants leurs propres erreurs n'amoindrit-il pas l'image des parents aux yeux de leurs enfants ?
Merci d'avoir pris la peine de lire ma question et d'y répondre.
Bonjour,
Il est vrai que les parents ne doivent jamais se montrer à leurs enfants dans une apparence dépourvue de dignité, mais le fait de « jouer avec les enfants » ou « en leur présence » ne doit pas constituer un problème. Bien au contraire.
Le Rav Mattityahou Salomon parle uniquement des parcs d’attractions aux Etats-Unis [et ailleurs dans le monde], où la jeunesse met en pratique sa « folie » et son « inconscience ».
Parler à ses enfants de ses [anciennes] imperfections ou de ses [anciennes] fautes n’est ni conseillé ni constructif.
Explications :
Le livre « D’un cœur plein d’amour », basé sur une série de conférences données par Rav Mattityahou Salomon est un ouvrage d’une qualité exceptionnelle.
Il est vivement conseillé et recommandé à tout un chacun de le lire plusieurs fois afin de s’investir des enseignements qui y sont rapportés et d’appliquer « à la lettre » les conseils qui s’y trouvent.
Voici ce que nous enseigne Rav Mattityahou Salomon :
« Beaucoup de livres traitent de psychologie et les opinions qui y sont rapportées sont souvent étrangères à nos convictions et à nos valeurs. Une fois qu’ils sont entrés dans ces livres, les lecteurs se forgent une idée entièrement différente de la famille, du mariage et de la vie en général ». D’un cœur plein d’amour, page 238.
En ce qui concerne votre question :
Comme je l’ai mentionné précédemment, je suis en total désaccord avec ce qui est rapporté dans le premier livre mentionné dans votre question.
A la page 64 du livre « D’un cœur plein d’amour », il est écrit : « L’image du père nécessite que son enfant le voie toujours dans un état de dignité parfaite.
Même dans le cadre intime de sa famille, il doit faire en sorte que ses enfants ne le voient pas dans un état dépourvu de dignité ».
Page 65 : « Les parents ne doivent jamais se montrer à leurs enfants dans une apparence dépourvue de dignité ».
« L’objectif du Kavod est de favoriser l’influence des parents afin qu’ils puissent les initier à l’étude de la Torah et à l’accomplissement des Mitsvot. Et ils ne peuvent y parvenir si leurs enfants ne les considèrent pas avec un respect absolu ».
Page 67 : « Un enfant se doit de penser que son père est une personne très spéciale ; un être humain de valeur, digne d’être universellement estimé ».
Page 69 : « Ceux-ci [les enfants] doivent le percevoir comme un prince, un individu d’une dimension extrêmement élevée, qui ne s’abaisserait jamais à commettre quelque chose d’interdit ou même de peu raffiné ».
Tout ceci est vrai. Mais, à mon humble avis, « le mettre en relation de confiance » ["lui raconter un cas similaire qui nous est arrivé dans notre jeunesse"], n’est vraiment pas conseillé. L'enfant pourrait utiliser cette information à mauvais escient.
Il va sans dire que les parents peuvent raconter certaines situations qu’ils ont connues dans leur jeunesse, mais les échecs ne doivent pas être portés à leur connaissance.
Le fait de jouer « avec ses enfants » ou « en présence de ses enfants » est vivement recommandé.
Cependant, certains jeux et certaines attractions sont à éviter, car ils n’inspirent ni respect ni dignité.
Je suis à votre disposition, Bé’ézrat Hachem, pour toute question supplémentaire.
Qu’Hachem vous protège et vous bénisse.