Bonjour Rav,
Si une personne fait exprès de se tourner en ridicule juste pour rigoler, et que les autres rigolent aussi juste pour qu'il y ait de l'ambiance, comme disons un clown qui fait rire les gens, ne serait-ce pas une porte ouverte à la moquerie ou est-ce autorisé car l'intention n'est que de rire ?
Bonjour,
1. Il faut faire une différence entre "se tourner en dérision" : se moquer d'une manière méprisante et "faire le clown" : faire des choses inhabituelles : mimes, tours de magie, acrobaties, danse, jonglerie, port d'habits et de chaussures amusantes.
2. L'être humain est un "chef d'œuvre" divin ayant été créé à l'image de D.ieu, il n'est donc pas possible de s'en moquer d'une manière méprisante. Voir Rachi sur Dévarim 21, verset 23 [cas semblable].
3. C'est, d'ailleurs, l'une des raisons expliquant l'obligation de s'empresser pour enterrer le corps du défunt. Talmud Sanhédrin 46b et 47a, Choul'han 'Aroukh - Yoré Déa, chapitre 357, Halakha 1.
4. Dans certains cas bien précis, la Torah dispense une personne digne d'estime et de respect de l'obligation d'accomplir certaines Mitsvot afin de respecter sa dignité et de ne pas lui porter atteinte. Talmud Baba Métsia 30b.
5. Nous trouvons, certes, qu'il est permis de "se rabaisser" et de "rejeter les honneurs" mais attention ! 1. Il ne s'agit pas de se tourner en dérision d'une manière méprisante et 2. C'est uniquement lorsqu'il s'agit de montrer sa joie en l'honneur de la Torah. Voici ce qu'écrit le Rambam [Hilkhot Loulav, chapitre 8, Halakha 15] à ce sujet :
"La joie qui investit l'homme lorsqu'il accomplit des Mitsvot et lorsqu'il pense à l'amour d'Hachem Qui les a ordonné, est un grand service. Quiconque se prive de cette joie est digne d'être puni, ainsi qu'il est dit: “parce que tu n'as pas servi D. avec joie et un cœur réjoui”.
Quiconque se sent fier, se donne de l'honneur, et agit hautainement dans ces occasions [de sorte qu'il refuse d'exprimer cette joie], est un pécheur et un idiot. Et quiconque s'abaisse et se conduit humblement dans ces occasions, est [véritablement] un grand [homme], digne d'honneur et qui sert [D.ieu] par amour."
6. Nos Sages, les 'Hakhamim, affirment que nous sommes tous des Bné Melakhim - des princes. Talmud Chabbath 67a, 111a, 128a, Talmud Baba Métsia 113b.
Cette appellation a des incidences sur de nombreuses lois.
Nous devons, donc, éviter d'adopter un comportement déviant, et surtout, qui trahirait la nature et l'essence de l'âme si pure nous animant.
7. Tout n'a pas été dit à ce sujet.
Nous sommes à votre disposition, Bé’ézrat Hachem, pour toute question supplémentaire.
Qu’Hachem vous protège et vous bénisse.
