Sauter en disant "Kadoch, Kadoch Kadoch..."

Chalom,

Nous avons l’habitude d’élever les talons lorsqu’on dit la phrase « Kadoch, Kadoch, Kadoch… », en s’élevant une fois à chaque fois que l'on prononce le mot Kadoch. Le fait de s’élever un minimum est comparable au fait de s’élever vers le ciel, comme lorsqu’on élève les yeux vers le haut. C’est pour cela que l’on a l’usage de le faire lors de la Kédoucha.

Cet usage a de saints fondements et est répandu à travers toutes les communautés d’Israël. Il prend sa source dans un Midrach cité par le Beth Yossef :

« Qu’ils élèvent leurs talons avec leurs corps lorsqu’ils me sanctifient ». Le Méiri explique que nous avons cet usage car nous désirons nous comparer aux anges à propos desquels il est dit : « Les anges d’Hachem bougent… »

Quelle hauteur faut-il sauter ?

Le Ben Ich 'Haï écrit que chacun des 3 sauts doit être plus important que le précédent, ce qui signifie que l’on doit augmenter la hauteur de chaque saut après chaque Kadoch, car dans le domaine du sacré, nous allons en évoluant.

D’autres Kabbalistes et décisionnaires partagent l’opinion du Ben Ich 'Haï sur ce point, parmi eux Rabbi David Arama au nom de Rav Ménah’em Rékanati.

Mais le Kaf Ha'haïm écrit que malgré les propos des Kabbalistes, il ne faut pas agir ainsi, car selon l’enseignement du Ari zal, le premier Kadoch est le plus importants des 3 ; de ce fait, il est certain qu’il ne faut pas s’élever de façon plus importante lors du 2ème et 3ème Kadoch. Telle est la tradition de la plupart des communautés. Ainsi, à chacun des 3 Kadoch, nous nous élevons à la même hauteur.

Les personnes ayant l’usage de sauter de façon exagérée

Le Maharchal, Rav Chlomo Louria, écrit dans son livre Yam Chel Chlomo :

« Je suis très étonné de constater l’usage de certaines personnes qui font de véritables bonds vers le haut lors de la Kédoucha, et je ne sais pas d’où leur est venu cet usage. Selon mon avis, cet usage est un usage d’idiots, car on n’a pas trouvé dans le Sefer Hékhalot (qui est la source de l’usage de faire de petits sauts) le moindre usage de faire de véritables bonds lors de la Kédoucha, mais seulement une élévation du corps vers le haut, comparable à une élévation des yeux vers le haut. Il n’est pas question de danses ou de bonds vers le haut, ou bien d’élévation des pieds, mais seulement d’élévation des talons, ce qui signifie qu’il faut légèrement élever les talons en élevant le corps, et pas davantage ».

A partir de cela, nous constatons qu’il ne faut pas s’élever plus que nécessaire comme ceux qui ont cet usage.

Sauter lors de « Baroukh Kévod Hachem Mi-Mékomo »

Nous avons l’usage d’élever les talons également lorsqu’on répond « Baroukh Kévod Hachem Mi-Mékomo », ainsi que lorsqu’on répond « Yimlokh Hachem Léolam », comme l’écrit le Chla Hakadoch.

Il est vrai que selon certains Kabbalistes, il ne faut pas adopter cet usage, malgré tout, notre tradition est d’élever les talons même lors de ces versets, et il ne faut pas s’écarter de la tradition.

Telle était la tradition de notre maitre le Rav Ovadia Yossef. Dans son livre Halikhot Olam, le Rav ajoute qu’il est probable qu'il n’y ait pas de restriction à le faire même selon les Kabbalistes, mais que selon eux, il n’y a aucune nécessité à agir ainsi.

Conclusion :

Il faut élever les talons 3 fois lorsqu’on répond Kadoch lors de la Kédoucha. Il faut élever les talons de façon raisonnable, sans faire des bonds exagérés. Il faut également élever les talons de façon identique à chacune des 3 fois. Nous avons également l’usage d’élever les talons lorsqu’on répond Baroukh Kévod Hachem Mi-Mékomo, ainsi que pour Yimlokh Hachem Léolam.

Basé sur Halakha Yomit du Rav Ovadia Yossef.