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S'écarter d'une mauvaise personne sans la juger ?

Rédigé le Jeudi 22 Septembre 2022
La question de Lina S.

Bonjour,

J’ai une question qui me travaille, d’autant plus veille de Roch Hachana et Kippour.

Le 'Hafets 'Haïm nous explique et nous fait comprendre combien il est important de juger favorablement son prochain, et on comprend à travers son œuvre que nous ne sommes pas D.ieu, que nous ne connaissons pas le poids des Mitsvot, et que chacun peut faire certaines Mitsvot qui auront un poids plus important que ce que la personne peut paraître, mais aussi que nous ne connaissons pas réellement les gens et leur Téchouva personnelle et intérieure.

D’un autre côté, tous les matins dans les Brakhot, je demande à D.ieu de m’éloigner des mauvaises personnes, et donc, à un moment, je vais juger certaines personnes, faire un tri dans mes fréquentations ou entourage en jugeant l’autre nocif pour moi, ou tout simplement car un comportement ne m’aura pas plus (par exemple, un divorce causé par une autre femme, comment juger favorablement cette femme-là ?). On va donc, à un moment donné, avoir un jugement, même si, dans notre fort intérieur, on ne décidera d’aucun mal pour cette personne, seul Hakadoch Baroukh Hou juge !

Comment relier, à notre niveau humain, ces deux notions, s’écarter du mal et juger favorablement ?

Merci de votre éclairage.

La réponse de Rav Gabriel DAYAN
Rav Gabriel DAYAN
40102 réponses

Bonjour,

Excellente question !

1. S'éloigner d'une personne maléfique, reconnue comme étant malveillante, n'est pas une faute. Téhilim 1, verset 1, Pirké Avot, chapitre 1, Michna 7, Nega'im, chapitre 12, Michna 6, Rachi sur Bamidbar 3, verset 29.

2. La Torah n'exige pas que l'on se mente à soi-même. Si l'on se trouve face à une personne risquant de tuer avec préméditation, par exemple, il n'est absolument pas interdit de la considérer comme un tueur : il faut prendre ses jambes à son cou et s'enfuir. Quiconque chercherait à juger favorablement transgresserait une faute très grave. Ce n'est pas le moment !

3. Si l'on a un doute à propos de la personne en question, il est absolument permis de ne pas lui accorder le bénéfice du doute. Talmud Nidda 61a.

4. Il est certes "possible" de chercher des raisons pour innocenter, disculper ou justifier, mais dans un premier temps, il faut fuir le danger. Pirké Avot, chapitre 1, Michna 7 et chapitre 2, Michna 4.

5. D'une manière générale, il est parfaitement possible de prendre ses distances tout en conservant son "estime". L'essentiel étant de ne pas éprouver de la haine et d'être en mesure de prier pour le bien de la personne en question.

6. Lorsque la vérité éclatera au grand jour, il faudra s'adresser à un Rav pour être informé de la conduite à tenir.

7. Dans certains cas, cela peut aller plus loin. Cliquez sur ce lien :

https://www.torah-box.com/question/qui-sont-les-ennemis-d-hachem_7001.html

https://www.torah-box.com/question/significations-des-brakhot-lamalchinim-et-ete-tsema-h-david_66375.html

Nous sommes à votre disposition, Bé’ézrat Hachem, pour toute question supplémentaire.

Qu’Hachem vous protège et vous bénisse.

Rabbi 'Haïm Kanievsky

Rabbi 'Haïm Kanievsky

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