Chalom,
Voici une contradiction soulevée dans mon étude : d'un côté, le livre "Le jardin de la foi" du Rav Chalom Arouch nous dit de ne pas être triste après la faute, et d'un autre côté, le Or'hot Tsadikim nous dit de s'attrister quitte à pleurer après la faute...
Merci.
Bonjour,
Ce que dit le Rav Chalom Arouch n’est pas contradictoire avec ce qui est mentionné dans certains versets et avec ce que disent nos Sages, les ‘Hakhamim.
Ce que disent les versets et nos Sages, les ‘Hakhamim
1. « Heureux est celui qui est constamment apeuré et angoissé. » Voir Michlé 28, verset 14.
2. « Je me suis fatigué en exprimant ma douleur et ma peine par des gémissements; chaque nuit je baigne mon lit [de larmes]; de mes pleurs j’inonde là où je dors. » Voir Téhilim 6, verset 7.
3. « Les méchants sont effrayés à Tsion, l'angoisse a saisi les malfaiteurs. » Voir Isaïe 33, verset 14.
4. [Avant d’aller en guerre] « Les officiers adresseront, de nouveau, la parole au peuple, et diront: "S'il est un homme qui ait peur et dont le cœur soit lâche, qu'il se retire et retourne chez lui, pour que le cœur de ses frères ne défaille point comme le sien!" » Voir Dévarim 20, verset 8.
Rabbi Yossi dit qu’il s’agit de ceux n’ayant pas, suffisamment, de mérites et qui ont peur de leurs fautes.
Voir Talmud Sota 44a.
5. Rabbi Yichmaël Berabbi Yossi aperçut un homme qui était angoissé. Il s’adressa à lui : « Tu es un fauteur, toi, n’est-ce pas ?
L’homme rétorqua : « Mais n’est-il pas écrit : Heureux est celui qui est constamment apeuré et angoissé. Donc, comment déduisez-vous que je suis un fauteur ? »
Rabbi Yichmaël de conclure : « Ce verset traite de l’étude la Torah : Heureux est celui qui est constamment apeuré et angoissé d’oublier ce qu’il étudie. C’est pourquoi, il révise sans arrêt. »
Voir Talmud Brakhot 60a.
Rabbi Yichmaël nous enseigne : la tristesse et l’angoisse sont « naturelles » après avoir transgressé la parole du Maître du monde.
6. Dans Hilkhot Techouva, chapitre 2, Halakha 4, le Rambam, écrit :
« Parmi les chemins de la Techouva : que le fauteur ne cesse d’implorer Hachem DANS LES PLEURS ET LES SUPPLICATIONS, qu’il donne de la Tsédaka selon ses moyens, prenne ses distances de l’objet de la faute, […] qu’il rende meilleure et corrige sa conduite vers le bien et le droit chemin, et s’exile de son endroit. L’exil fait expiation des fautes, car il éveille [en l’homme] la soumission, et la modestie et l’humilité. »
Conclusion : la faute doit envahir celui qui a fauté de « tristesse » et de « chagrin » le poussant à regretter ses actions et à les améliorer. Cela fait partie du processus de Techouva.
Ce que dit le Rav Chalom Arouch
Rav Chalom Arouch dit que cette tristesse ne doit pas plonger le fauteur dans une déprime au point d’être abattu ou l’enfoncer dans une dépression mélancolique car, alors, il s’agira d’un désespoir qui l’empêchera de se relever afin d’aller de l’avant pour effacer ses fautes par la Techouva.
Voir Or’hot Tsadikim, Cha’ar Hadéaga.
Nous sommes à votre disposition, Bé’ézrat Hachem, pour toute question supplémentaire.
Qu’Hachem vous protège et vous bénisse.