Bonjour Rav,
En ce contexte particulier de pandémie, je souhaite savoir quelle est la meilleure solution en ces fêtes de Tichri.
Habitant à Paris, je ne sais quoi faire, à savoir entre me rendre à la synagogue pour les fêtes et préserver ma famille en faisant ma Tefila de Roch Hachana à la maison.
Ma femme étant enceinte de 2 mois n'est pas tranquille à l'idée de me laisser aller à la synagogue malgré les règles de distanciation qui peuvent être mises en place.
Je n'arrive pas à imaginer les fêtes de Roch Hachana à la maison sans entendre le Chofar.
Comment faire ?
Merci d'avance.
Bonjour à vous,
Tout d’abord, vous êtes dans le bon état d’esprit, prudence vis-à-vis de la crise sanitaire et conscience de l’importance du jour sacré. Nous devons donc faire preuve de poids et de mesure afin de mettre sur la balance les deux exigences.
Au niveau de la principale nécessité halakhique, Rocha Hachana, c’est avant tout le Chofar qui revêt une Mitsva Dérabbanane (des Sages) cette année, puisqu’elle ne s’appliquera que le deuxième jour de Roch Hachana. Ensuite, il y a la prière en Minyan qui revêt un caractère halakhique très important, surtout en ce jour-là, mais qui, néanmoins, est sujette à une discussion rabbinique.
A côté de cela, il y a votre femme que la Halakha requière de réjouir, tout du moins de ne pas affecter, et vous-même qui semblait être inquiet des potentiels risques encourus.
Par ordre de préséance :
- Il serait nécessaire d’aller à la synagogue équipé de votre masque, dans le respect des limites de distance sociale pour écouter le son du Chofar et prier en Minyan (concernant votre femme, elle n’a pas l’obligation d’écouter le Chofar, donc, dans le cas présent, elle pourra s’exempter de la coutume).
- Si cette solution ne calme pas vos inquiétudes, vous devrez faire appel à un sonneur à domicile (même rémunéré s’il le faut) et vous pourrez faire les prières chez vous (surtout si la synagogue est à plus d’une heure et quart de marche de chez vous).
Mais vous ne pouvez pas vous exempter d’écouter le son du Chofar, surtout qu’en s’équipant convenablement des masques protecteurs et en faisant preuve de vigilance vis-à-vis des distanciations sociales, le risque de contamination peut être endigué.
Pour le reste, sachez que c’est Hachem qui nous met dans les situations dans lesquelles nous nous trouvons à chaque instant, et c’est justement par elles que nous parviendrons au maximum de proximité avec Lui…
Kol Touv et Chana Tova.