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Respecter sa femme plus que soi-même ?!

Rédigé le Mercredi 1er Juin 2016
La question de Lea Z.

Chalom,

En quoi le mari doit-il respecter sa femme plus que son propre corps ?

Je comprends que "grâce à elle" il peut avoir une descendance, mais de là à l'aimer plus que personne et la respecter plus que lui-même ?

Pourtant, c'est elle qui lui doit tout; il est l'intermédiaire entre elle et Hachem, c'est grâce a lui qu'elle connait la Kédoucha, il la nourrit, la satisfait, l'habille...

Merci de votre réponse.

La réponse de Rav Gabriel DAYAN
Rav Gabriel DAYAN
40334 réponses

Bonjour,

Ce que vous rapportez dans votre question est absolument vrai, mais ce n’est qu’une vérité partielle car :

Nos Sages disent : « Un homme sans épouse n’est pas un homme. » Talmud Yébamot 62b.

Donc, l’homme est vraiment redevable du plus grand respect envers sa femme, et ce n’est pas une tâche facile.

D’autre part, l’enseignement que vous rapportez se trouve dans le Talmud Yébamot 62b. Je vous le retranscris d’une manière précise et complète :

« A qui aime sa femme comme lui-même et l’honore plus que lui-même […] s’applique le verset : Tu jouiras de la paix dans ta demeure ».

Le Maharal de Prague explique :

Logiquement et normalement, chacun s’aime. Donc, chacun doit, également, aimer sa femme, car c’est une ordonnance de la Torah : « Tu aimeras ton prochain comme toi-même ». Voir Vayikra, chapitre 19, verset 18.

Il n’est pas logique d’aimer l’autre plus que soit. Cela mérite un approfondissement, mais laissons cela pour une autre occasion.

Donc, il faut aimer sa femme comme soi-même.

Cependant, en ce qui concerne le respect, il faut que ce soit plus que pour soi-même.

Pourquoi ?

Car l’honneur et le respect ont été créés pour les autres [pas pour soi].

Chacun d’entre nous doit renoncer aux respects et fuir les honneurs. Voir Pirké Avot, Chapitre 4, Michna 21 et chapitre 6, Michna 6.

Mais attention : il ne faut pas se conduire de la sorte envers sa femme. Car elle mérite tous les honneurs [possibles] ! Voir Rambam dans Hilkhot Ichout, chapitre 15, Halakha 19.

Maharal dans ‘Hidouché Aggadot sur Talmud Yébamot 62b.

Il est à noter que c’est, également, une conduite à avoir envers les autres, et pas uniquement envers sa femme.

D’ailleurs, nos Sages dévoilent : l’une des premières questions que l’on posera à l’homme après 120 ans est : « As-tu considéré ton prochain comme un roi [et toi, comme son serviteur] ? »

Voir Torat Haadam Laadam, volume 3, pages 29-34.

Cette grande nécessité de l’honneur de la femme peut être expliquée par ce qui suit :

Le châtiment de la femme après avoir fauté fut entre autres « Ton désir te portera vers ton époux et lui [l’homme] te dominera ». Voir Béréchit, chapitre 3, verset 16.

Elle avait « ordonné » à son mari [Adam] de manger du fruit de l’arbre interdit; désormais, mesure pour mesure, elle serait soumise à sa volonté.

Les femmes sont, donc, tributaires des hommes.

La femme est dépendante de son mari.

Le Rav Hirsch écrit : « L’obéissance à la Torah réhabilite la femme et lui permet de retrouver son statut privilégié de "couronne de son mari" et de "perle précieuse". Voir Michlé chapitre 12, verset 4 et chapitre 31, verset 10. Rapporté dans Le ‘Houmach, édition Edmond. J. Safra, page 19.

Il lui est interdit de lui inspirer une peur et il doit s’adresser à elle avec le plus grand des respects.

Le but recherché à travers cela est, donc, de radoucir la sentence de la femme et de l’amadouer afin qu’elle ne croule pas sous l’autorité du mari insensible.

Qu’Hachem vous protège et vous bénisse.

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