Chalom Rav,
Dans le cours au sujet de répondre Amen à sa bénédiction, le Rav rapporte le Réa qui dit qu'il ne faut pas dire Amen avant de faire l'action, puisque cela constitue une interruption.
Or, lorsqu'on veut rendre quitte quelqu'un d'une bénédiction, il doit répondre Amen, et j'ai appris qu'il y a le principe de "Chomé'a Ké'oné", c'est donc comme s'il avait fait la Brakha et qu'il avait répondu Amen à sa Brakha, et pourtant il fait l'action juste derrière.
Par exemple, lorsqu'on écoute le Choffar, on dit Amen avant de l'écouter. Si le fait de répondre Amen constituait une interruption, on ne le dirait donc pas pour quelqu'un qui veut se rendre quitte (de la même façon qu'il ne dit pas "Baroukh Hou Oubaroukh Chémo").
De plus, peut-on rendre quitte quelqu'un en ne faisant qu'une seule Brakha (pas une série) ?
Si oui, d'après le principe de "Chomé'a Ké'oné", c'est comme s'il répondait à sa propre Brakha, et, d'après ce cours, la Guémara nous enseigne qu'il est vilain de répondre Amen à sa Brakha lorsqu'il s'agit d'une seule Brakha et non une série.
D'où ma double incompréhension.
Merci beaucoup pour vos éclaircissements.
Chalom Jonathan,
C'est une véritable question de 'Iyoun (profondeur) que vous posez là !
Pour répondre à votre question, je voudrais me servir d'un principe de la Guémara "Zil Batar Taama", c'est-à-dire "va d'après la raison".
La raison pour laquelle il est vilain de répondre Amen à sa propre bénédiction est que cela a l'air d'un manque d'assurance, comme quelqu'un qui témoignerait devant un tribunal et qui, à la fin de son témoignage dirait "c'est vrai ce que j'ai dit" (lorsqu'il s'agit d'une série de bénédictions, il n'y a pas ce problème car le Amen vient comme pour résumer et conclure, comme une personne qui déposerait plusieurs témoignages).
Il est juste que d'après la loi stricte "Chomé'a Ké'oné", comme vous l'avez bien expliqué, cependant, la coutume est de répondre Amen pour exprimer notre volonté d'être acquitté par celui qui a prononcé la bénédiction. C'est pourquoi ceci ne sera ni considéré comme "vilain", ni comme un arrêt entre la bénédiction et l'action, dans la mesure où nos Sages ont estimé qu'il est nécessaire d'exprimer sa volonté d'être acquitté en répondant Amen.
Kol Touv.