Chalom,
Si l'officiant est à la Kédoucha de Houva Létsion, mais qu'on n'y est pas encore arrivé et qu'on lit un autre passage, doit-on s'interrompre pour répondre à cette Kédoucha ?
Merci.
Chabbath Chalom.
Bonjour Kevin,
Comme toujours, tes questions sont intéressantes.
Il y a deux approches au sujet de Houva Letsion : ceux qui pensent qu'on ne peut le dire qu'avec Minyan, et ceux qui pensent qu'on peut le dire même sans Minyan.
Le Choul'han Aroukh (Ora'h 'Haïm 59, paragraphe 3) ramène les deux avis et conclue qu'il vaux mieux faire attention et dire Houva Letsion avec Minyan. Le Choul'han Aroukh n'a donc pas tranché explicitement comme l'un des avis, mais plutôt conseillé, a priori, de faire au mieux et de suivre l'avis qui exige un Minyan.
Cette approche influe sur ta question : s'il était impossible de dire Houva Letsion seul, on aurait été obligé de s'arrêter pour réciter Houva Letsion avec le Tsibour, même en plein Kriat Chéma'. Vu qu'à fortiori on permet de dire Houva Letsion seul, l'interdit de s'interrompre pendant le Kriat Chéma' est à appliquer, et il sera donc interdit de dire la Kédoucha avec le Minyan.
En clair : dans le cas où répondre à la Kédoucha d'Houva Letsion n'implique aucun "interdit", il faudra s'arrêter et réciter la Kédoucha avec le Minyan, comme la prescription du Choul'han Aroukh, qu'il faut, à priori, s'acquitter des avis que cette Kédoucha n'est récitable qu'avec un Minyan.
Par contre, dans le cas où répondre à la Kédoucha impliquera un "interdit", par exemple, quand on est au milieu de Kriat Chéma' ou des Pssoukei Dézimra (et qu'en général, on ne permet aucun Hefssek), pour ne pas enfreindre cet interdit, il vaudrait mieux attendre et dire Houva Letsion seul, en s'appuyant sur les avis qui permettent de réciter cette Kédoucha seul (Yabi'a Omer Ora'h 'Haïm, partie 5, Siman 7, lettre 2).
Qu'Hachem accepte nos prières et se dévoile rapidement, Amen.