Bonjour Rav,
Je voudrais vous parler d'un sujet qui me touche beaucoup.
Comment se fait-il que, lorsque des gens rendent un ou plusieurs service(s) à d'autres gens, ces derniers leur rendent un mal pour le bien qu'ils ont eu ?
Je vous pose cette question parce que je suis concerné par ce problème et que j'ai beaucoup de peine de réaliser que des gens auxquels j'ai rendu service(s), parfois un/des grand(s) service(s), me rendent du mal pour le(s) services rendu(s). C'est-à-dire que je leur ai fait du bien, et après, beaucoup d'entre eux m'ont fait du mal.
Je vous remercie beaucoup pour votre aide et pour votre disponibilité.
Bonjour
Lorsque Rabbi Moché Sopher [1762-1839] - le ‘Hatam Sopher - rendait service à certaines personnes, il leur donnait un sachet de petites pierres.
Il expliquait ainsi sa manière de faire :
« Assez souvent, ceux à qui nous rendons service, ne sont pas reconnaissants et sont même prêts à nous jeter des pierres. Je leur donne des petits cailloux afin de leur éviter d’aller chercher des gros pavés ».
Comme vous le faites remarquer, malheureusement, il est possible de rencontrer des personnes ingrates, qui n’éprouvent aucune reconnaissance pour les bienfaits reçus.
La reconnaissance cela s’apprend.
Si l’on n’étudie pas les textes sacrés traitant de ce sujet, on risque de ressembler à un animal.
Voir Midrash Rabba, chapitre 1, passage 15 sur Vayikra.
A propos de la première des dix plaies, Rachi dit : c’est Aharon qui a frappé le Nil pour le transformer en sang car ce fleuve a protégé Moché des égyptiens quand sa maman l’y avait déposé lors de sa naissance.
Il ne convient, donc, pas que cette plaie soit amenée par Moché. Voir Chémot, chapitre 7, verset 19.
Si la Torah juge incorrect de se montrer « ingrat » envers un fleuve, a fortiori il faudrait avoir soin d’être reconnaissant envers un être humain qui nous a rendu service.
Nos Sages disent qu’il est interdit de rendre service à une personne qui n’est pas reconnaissante car on l’entraîne à avoir de l’orgueil.
Voir Talmud Sanhédrin 92a, Bétsa 16a et ‘Houlin 133a [selon l’édition du Eïn Yaacov].
Ceux qui rendent du mal pour du bien agissent de la sorte soit par jalousie, soit par manque de réflexion.
Qu’Hachem les protège et les bénisse.
Vous avez l’obligation de prier pour eux afin qu’Hachem leur ouvre le cœur et les yeux.
