Chalom Rav,
Devrait-on faire "Chéhé'héyanou" à notre arrivée en Israël si on a rarement l'occasion d'y aller (une fois par an, par exemple) ?
Si on doit faire cette Brakha sur un fruit ou sur un vêtement, à plus forte raison sur notre terre, non ?
Merci beaucoup et Kol Touv.
Bonjour,
Lorsque l’on vient en Israël pour la première fois, pour la ‘Aliya, et à plus forte raison lorsque on y vient de temps à autres [même une fois par an], on ne récite pas la Brakha Chéhé’héyanou.
Cependant, il est bien d’avoir un nouvel habit sur lequel on récitera Chéhé’héyanou et l’on pensera à sa joie concernant la terre d’Israël.
Il est, également, possible de réciter la Brakha en pensée MAIS sans bouger les lèvres. Voir Rambam, Hilkhot Brakhot, chapitre 1, Halakha 7.
Explications :
Il est vrai que le fait de venir en Israël est une immense source de joie. Mais l’obligation, ou même, la possibilité, de réciter la Brakha Chéhé’héyanou en arrivant en Israël ne sont pas mentionnées dans les écrits de nos maîtres.
Pourquoi ?
Plusieurs raisons sont avancées :
1. La terre d’Israël ne s’acquiert pas facilement et sans difficultés. Donc, la joie n’est, donc, pas parfaite. Voir Talmud Brakhot 5a [bas de la page].
2. Le Beth Hamikdach est détruit. D’ailleurs, nous avons l’obligation de faire la Kria’ [déchirer son habit] lorsque nous y arrivons. La Terre d’Israël et surtout, Yérouchalayim, sont, encore, entre les mains de nos ennemis. Voir :
https://www.torah-box.com/question/brakha-a-la-vue-du-kotel_5171.html
https://www.torah-box.com/question/comment-faire-la-kri-a_26606.html
3. Lorsque l’on fait sa Aliya, on ne sait pas si ce sera une réussite d’un point de vue spirituel et d'un point de vue financier, etc.
4. Il s’agit d’une Mitsva que l’on peut faire à chaque instant. Elle ne se renouvelle pas à certains moments de l’année. Donc, la joie n’est pas celle qui est exigée par nos Sages. Pour des explications, voir :
https://www.torah-box.com/question/pourquoi-faire-chehe-heyanou-sur-un-nouveau-vetement_51420.html
Ci-dessous, quelques références à ce sujet :
Kaf Ha’haïm, chapitre 223, passage 27, Yefé Maré [Rav Chmouel Pin’hassi], volume 1, réponse 2, Choel Vénich’al [Rabbi Khalfon Moché Hacohen], volume 3, Yoré Déa, réponse 404, Torah Chébé’al Pé, volume 11, pages 55-60, Sia’h Cohen [Rav Eliézer Cohen], volume 2, Ora’h ‘Haïm, réponse 18, Bémaré Habazak, volume 7, réponse 20, Birkat Hachir Véhachéva’h, chapitre 14, Halakha 38, Divré Bénayahou, volume 19, réponse 20, Lev ‘Haïm, volume 3, réponse 33, Gam Ani Odékha [Techouvot Harav Dadon], volume 1, réponse 143, Haéchel, volume 95, page 27, Koum Hithalekh Baarets [Rav Mordékhaï Tsvi Halévi Tsion], pages 373-377, Hakhi Itmar [Rav Itamar Tepp]-Birkat Chéhé’héyanou, page 27, Halakha Bat Zemanénou [Rav Daniel Kind], page 40, Vayitsbor Yossef [Rav Yossef Barchalom], volume 1, Yoré Déa, réponse 69, Yisma’h Lévav [Rav Chimon ‘Hirari], réponse 16, Meïr ‘Oz, volume 10, page 454, Ma’adané Acher [Rav Anchel Schvarcz], année 5770, page 347, Michné Halakhot, volume 11, réponse 470.
Nous sommes à votre disposition, Bé’ézrat Hachem, pour toute question supplémentaire.
Qu’Hachem vous protège et vous bénisse.