Bonjour,
Je cite les paroles du Rav Steinman au sujet de la guerre. Il a demandé un renforcement "de la Tsniout, de la gravité pour les hommes, car lorsque les femmes ne sont pas habillées correctement, c’est une embûche pour faire fauter les hommes, et cela entraine ‘Hass Véchalom un Hester Panim".
Il est vraiment déplorable de voir que certains rabbins pensent que tous les malheurs du monde répondent sur les longueurs des jupes des femmes. Cela les décrédibilisent et réduit notre belle torah. C'est dommage et si triste pour le judaïsme.
Mais cela doit parler sûrement à certains, à des hommes faibles comme dit le Rav.
Réduire l'équilibre du monde aux longueurs des jupes de ces dames...
Chalom,
En guise d'introduction, je voudrais expliquer le concept de Gadol Hador (grand de la génération). Cette notion existe d'ailleurs depuis les débuts du peuple juif qui ne saurait se perpétuer sans guide selon le verset (Dévarim 17, 10 et 11) : "Et tu agiras selon leur déclaration, émanée de ce lieu choisi par l'Éternel, et tu auras soin de te conformer à toutes leurs instructions. Selon la doctrine qu'ils t'enseigneront, selon la règle qu'ils t'indiqueront, tu procéderas; ne t'écarte de ce qu'ils t'auront dit ni à droite ni à gauche". Ces derniers mots ont été interprétés ainsi : même si les Sages te disent au sujet de ta droite qu'elle est la gauche ou vice-versa, tu te dois de les croire. Chaque génération a eu son Gadol : Moché au moment de la sortie d'Egypte, Yéochoua lors de la conquête de la Terre, puis les rois, les Sages, etc.
A notre époque, le monde des étudiants en Torah est composé de plusieurs dizaines de milliers de personnes instruites de Torah, Talmud, pensée juive, etc. Parmi eux se distinguent des érudits de haut niveau, dont la conduite est irréprochable depuis leur jeunesse. Il est donc très difficile d'être reconnu comme sortant du lot... A moins d'être vraiment exceptionnel !
Rav Steinman n'est pas "un certain rabbin", il est considéré de façon incontestée comme le Gadol Hador par ce milieu très élitiste dont il est aussi le doyen. Quand bien même il dirait des choses surprenantes, que "notre droite est en réalité notre gauche", il faudrait le croire, à plus forte raison lorsqu'il dit des choses évidentes...
En effet, dans le livre de Dévarim dont nous allons débuter la lecture ce Chabbath, il est écrit (23, 10-15) : "Quand tu marcheras en corps d'armée contre tes ennemis, tu devras te garder de toute action mauvaise. S'il se trouve dans tes rangs un homme qui ne soit pas pur, par suite d'un accident nocturne, il se retirera du camp, où il ne rentrera pas. Aux approches du soir, il se baignera dans l'eau, et, une fois le soleil couché, il rentrera dans le camp. Tu réserveras un endroit en dehors du camp, où tu puisses aller à l'écart ; tu auras aussi une bêchette dans ton équipement, et quand tu iras t'asseoir à l'écart, tu creuseras la terre avec cet instrument et tu en recouvriras tes déjections. Car l'Éternel, ton D.ieu, marche au centre de ton camp pour te protéger et pour te livrer tes ennemis : ton camp doit donc être saint. Il ne faut pas que D.ieu voie chez toi une nudité, car il se retirerait d'avec toi". Ces derniers mots sont explicites : le manque de pudeur est synonyme de retrait de la Présence Divine du camp avec le manque de protection qui s'en suit.
Et je dois ajouter que ce verset se rapporte au camp militaire à composante exclusivement masculine, puisque pour la Torah, le port des armes est interdit aux femmes (sauf danger avéré) et il était inimaginable de former une "armée mixte". Cependant, la Torah met en garde le danger que constitue le manque de pudeur et la protection qu'elle apporte au contraire, d'une manière très générale. Si, de surcroit, elle entraine les hommes à fauter et à être victime d'accident nocturne (verset 11), cela est encore pire.
Les propos du Rav Steinman n'ont donc rien de surprenant, il avait juste besoin de nous rappeler l'importance de ce sujet.
Kol Touv.