Chalom,
Qu'en est-il des Rabbanim et Paetanim invités régulièrement à des Chabbath 'Hatan et autres soirées de donateurs dont les 3/4 des personnes présentes ne sont pas habillées de façon Tsanoua ?
Y a-t-il des permissions dans ces cas-là ?
Bizarre !
Chalom,
Le problème posé par le fait d'assister à des soirées, des réceptions ou des événements au cours desquels une grande partie du public féminin présent contrevient aux règles élémentaires de la pudeur juive enseignées par la Torah et codifiées par nos Maîtres en matière de tenue vestimentaire est double.
Premièrement, la présence d'hommes au sein de telles assemblées constitue pour eux un écueil en ce sens qu'elle les place en situation de transgresser l'interdit de la Torah nous mettant en garde de ne pas céder aux tentations auxquelles l'œil peut être exposé (Nombres 15, 39).
La Guémara (Baba Batra 57b) considère comme Racha' (impie) une personne traversant un chemin où se trouvent des lavandières (il s'agit de femmes qui autrefois faisaient leur lessive près de rivières et qui à cet effet soulevaient leur robe et retroussaient leurs manches), même en fermant les yeux, alors même qu'une autre route, même plus longue mais plus ''sûre'', pourrait le mener à destination.
Par ailleurs, et plus particulièrement s'agissant de Rabbanim ou de personnalités considérées comme des références sur le plan religieux, une telle présence peut être perçue comme cautionnant des comportements et des choix de vie contraires aux principes de la Halakha ("Méssayé'a Lidvar 'Avéra"). Certaines personnes peu scrupuleuses pourraient se sentir confortées dans leur manière de se vêtir - ou plutôt de se dévêtir - face à la présence silencieuse de gens censés ''prêcher la bonne parole''.
La difficulté pour des personnes fidèles aux enseignements de la Torah face à des situations de ce genre réside souvent dans le caractère plus ou moins prévisible d'un manquement ''éhonté'' aux règles de la Tsni'out lors de ces événements. En effet, il peut nous arriver d'être ''piégé'' lors d'une fête alors même que notre présence ne vise qu'à témoigner notre amitié à des familles dans la joie. Pour autant il ne s'agit pas de rester en toute circonstance ''les bras croisés''.
Maran Ovadia Yossef recommande de quitter de manière ostentatoire une réception au cours de laquelle des hommes et des femmes danseraient ensemble.
S'agissant des chanteurs ou des orchestres, le problème se pose de manière encore plus aigüe. Car outre l'écueil lié au fait de regarder des ''choses'' interdites et la caution morale apportée à des comportements contraires à la Halakha, s'ajoute l'encouragement à l'organisation de danses mixtes. Cet encouragement tombe sous le coup d'un interdit de la Torah consistant à placer un obstacle sur le chemin d'un aveugle, ou autrement dit à amener une personne ignorante de la Halakha à la transgresser à son insu. A ce titre, ce type de chanteurs ou d'orchestres ''touchent le gros lot'' en matière de 'Avérot.
Concrètement, et pour répondre plus directement à votre question, il n'y a aucune autorisation à assister délibérément, y compris et peut-être surtout pour des Rabbanim ou des Paytanim, à des soirées ou des réceptions au cours desquelles les règles de la Tsni'out sont bafouées.
Celà étant, dès lors que leur présence est ponctuelle et qu'une séparation entre hommes et femmes est mise en place afin de leur permettre de prononcer des paroles de Torah dans le but de raviver le lien des personnes présentes avec les valeurs juives, l'on peut peut-être comprendre que certains Rabbanim assistent de manière éphémère à ce type d'événements.
Kol Touv.