Bonjour Rav,
Quel comportement avoir vis-à-vis des juifs qui ne font pas Chabbath ou ne mangent pas Cachère, autrement dit qui ne sont pas observants ?
Je vois souvent des recommandations selon lesquelles il faudrait éviter de passer du temps avec ces personnes, de peur qu'elles nous influencent.
Mais pour le dire formuler autrement, comment peut-on montrer la lumière de la Torah aux autres si on ne les fréquente pas suffisamment ?
Je vois des personnes qui apprennent à leurs enfants à fuir leurs propres cousins s'ils ne sont pas très religieux, à se couper de leurs anciens amis s'ils sont moins ou pas pratiquants.
Et si c'était nous qui les influencions en les fréquentant et pas l'inverse ?
N'en va-t-il pas de la responsabilité des personnes dites religieuses de montrer leur mode de vie aux non-religieux ?
Merci pour votre réponse.
Chalom,
Vous posez une bonne question. La réponse va dépendre du niveau spirituel de la personne concernée. Je m'explique.
Prenons l'exemple d'une personne ayant fait Téchouva depuis quelques années. Elle vit bien son judaïsme et ses convictions, mais il arrive aussi parfois - et c'est tout à fait naturel - que ses anciens fantômes viennent la hanter. Cela peut être les films, la musique Goy, la littérature pas Cachère, le poker ou autre... Au jour le jour, elle n'y pense pas trop, car elle a la chance d'être affairée à l'étude de la Torah et aux Mitsvot. Mais imaginez que cette personne retrouve ses anciens amis qui, eux, n'ont pas encore eu la chance de goûter aux délices de la Torah et de la pratique des Mitsvot. Toute religieux qu'elle est, il n'en reste pas moins qu'elle risquera de se laisser influencer par eux et leur mode de vie...
C'est à ce propos que le Rambam nous met en garde lorsqu'il affirme que l'homme est influençable et que sa nature est d'imiter ses pairs (Hilkhot Dé'ot 1, 6) !
Prenons maintenant un autre exemple. Le fils d'un grand Tsadik qui a baigné dans la Torah depuis sa plus tendre enfance, pétri de Torah au point de faire corps avec elle ; lorsqu'il aperçoit des non-religieux, non seulement leur mode de vie ne l'attire pas, mais en plus il est empli de pitié pour ces personnes qui n'ont pas encore connu le bonheur de se délecter de la saveur de la Torah. Une telle personne, au contact de personnes non religieuses, non seulement ne se laissera pas influencer, mais aura en plus la force de les influencer dans le bon sens.
C'est la fameuse parabole employée par le 'Hazon Ich au sujet d'un verre tellement plein qu'il déborde et se répand naturellement à l'extérieur...
A chacun de se poser la question de savoir à quelle catégorie il appartient.
Concernant le fait de couper les ponts avec sa famille : il va de soi que se protéger ne signifie pas manquer de respect et de délicatesse. Il convient donc de faire preuve de finesse dans le comportement afin de ne pas vexer autrui. Mais le monde spirituel d'une personne a bien trop de valeur pour ne pas en prendre le plus grand soin. De même avec les enfants : il relève de la responsabilité des parents de veiller aux fréquentations de leurs enfants et de redoubler d'attention lors de rencontres familiales avec des cousins non religieux par exemple. Mais là encore, on fera preuve de finesse.
Kol Touv.