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Quelle est la place de la femme juive ?

Rédigé le Lundi 00 Novembre
La question de Anonyme

Cher Rav,

J'ai bientôt 19 ans, je fais des études et je me pose beaucoup de questions sur la place de la femme juive dans la religion et dans la société.

Je sais qu'allier vie religieuse et vie professionnelle est tout à fait possible, même en étant une femme, mais je ne peux m'empêcher de me poser des questions.

Je sais que la femme est le pilier du foyer dans la religion juive. J'ai voulu me renseigner sur comment le Tanakh décrit la place de la femme, ses obligations, et je n'ai pas réussi à trouver un livre qui ne réponde à ce que je recherche.

(J'ai lu dans un livre d'une Rabbanite les propos d'un Rav ; ses propos m'avaient énormément choquée par leur misogynie. Pour aller au centre de son propos, il affirmait que la femme devait être dans la cuisine et s'occuper des enfants - autant dire tout de suite que cette description de la femme m'avait tellement choquée de la part d'un Rav que je n'ai pas continué de lire ce livre plus longtemps.)

J'en viens presque à me demander s'il a jamais été écrit un livre pareil, ce qui m'étonne énormément. Je m'en remets donc auprès de vous pour vous demander si vous connaissiez un livre qui parle de la place de la femme dans la société - en réalité, ma requête ne porte pas principalement sur les Mitsvot que la femme doit effectuer, en comparaison avec l'homme, mais plutôt sur le regard de la religion sur la femme - ou si vous pouviez m'éclairer sur la question.

Cela m'aiderait énormément à savoir ce que je veux pour mon foyer futur Bé'ézrat Hachem, et ce que j'aspire à être dans ma vie professionnelle.

Merci beaucoup.

La réponse de Rav Emmanuel BOUKOBZA
Rav Emmanuel BOUKOBZA
350 réponses

Chalom,

Vous posez une excellente question. Pour aller directement au vif du sujet, autant vous dire tout de suite que la place de la femme juive dans le judaïsme est essentielle. La misogynie est un concept d'origine grecque (le mot lui-même est fait du nom « misos » qui veut dire haine et de « gyné » qui veut dire femme).

Nos maîtres ont toujours considéré leur épouse avec le plus grand respect. On raconte à propos de Rabbi Chlomo Zalman Auerbach, un des plus grands Sages de la Torah du siècle dernier, qu'avant d'entrer chez lui, il ajustait sa tenue, comme s'il allait rencontrer un personnage important. En effet, il considérait sa femme comme la Chekhina (la Présence Divine) elle-même !

Dans le même ordre d'idées, on rapporte une discussion entre de grands Sages de la Torah du siècle dernier, où ils se demandaient quelle avait été la figure rabbinique la plus marquante de leur génération. Contre toute attente, ils furent tous d'accord que la figure dominante n'était autre que Sarah Schnierer qui avait grandement innové en mettant en place des écoles religieuses pour les filles, répondant au nom symbolique de Beth Ya'acov ! (Vous pouvez consulter ce texte : https://www.torah-box.com/femmes/femmes-celebres/ein-beh-israel-sarah-schnierer_8193.html)

Lorsqu'Hachem créa l'être humain, il est dit dans la Torah : "Mâle et femelle il les créa. Il les appela du nom d'Adam" (Béréchit 5,2). On peut voir clairement de ce verset qu’Adam est une entité formée de manière égale, d'un homme et d'une femme. Ainsi, il n'existe pas dans le judaïsme de mépris de la femme en tant que telle. Contrairement à ce qui se passe dans la société occidentale où la femme est un objet de désir, objet de commerces en tous genres, dans le judaïsme, la femme a un rôle de premier plan et rien ne peut se faire sans elle.

Quant à votre question concernant l'équilibre entre vie familiale et professionnelle, il n'existe pas de réponse stéréotypée. La Rabbanite américaine Esther Jungreis, qui était une conférencière réputée aux Etats-Unis, affirmait avoir toujours travaillé, mais sans avoir délaissé en quoi que ce soit son mari ou l'éducation de ses enfants. D'après elle, c'était une question de priorité.

Il doit être clair à vos yeux qu'une fois mariée, votre époux et vos enfants seront votre priorité. Mais cela ne vous empêchera pas, si vous le désirez, de vous réaliser sur le plan civique ou professionnel.

Cela implique également que l'importance de fonder un foyer passe avant la nécessité de faire des études, au cas où il y aurait conflit d'intérêt entre ces deux objectifs. Mais, quoi qu'il en soit, il est bon de se clarifier les idées et d'acquérir des connaissances plus vastes avant de vous lancer dans l'arène de la vie. Pour cela, il existe des structures adaptées aux jeunes filles, que l'on dénomme les séminaires. Pour vous faire une idée sur le sujet, vous pouvez consulter le lien suivant : https://www.torah-box.com/news/actualite-juive/le-seminaire-pour-filles-une-invention-geniale_2630.html

En d’autres termes, votre épanouissement en tant que femme doit être votre priorité. Cet épanouissement passe bien évidemment par l’union maritale avec ce qu’elle implique, à savoir la mise au monde d’enfants, avec l’aide de D.ieu, et leur éducation dans les chemins de la Torah. Cela ne vous empêchera pas de vous réaliser sur le plan professionnel ou intellectuel si vous en ressentez le désir ou le besoin.

En vous souhaitant une étude de la Torah qui vous apportera la lumière et le bonheur et vous ouvrira les portes du mariage !

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