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Quel enseignement du récit de la fille malade de Rabbi Akiva Eiger ?

Rédigé le Jeudi 8 Octobre 2015
La question de Tamar C.

Bonjour Rav,

J'ai du mal à tirer un enseignement du récit au cours duquel Rabbi Akiva Eiger va rendre visite à sa fille gravement malade, que j'ai lu dans "Limoud au féminin".

Je trouve que pour une étude proposée aux femmes qui manquent souvent d'outils, l'intention n'est pas évidente. De plus, elle se termine mal...

La réponse de Arié HADDAD
Arié HADDAD
752 réponses

Bonjour,

C'est effectivement un récit qui n'est pas réjouissant. Mais il nous a semblé important de le faire connaitre car il est riche d'enseignements.

D'une part, il nous montre la grandeur des ces personnages hors du commun que l'on qualifie de "Guedolé Israël", les maitres du Peuple Juif, pour qui la Torah n'est pas une simple science à acquérir mais une véritable passion, qui les fait oublier toutes les réalités du monde, dès lors qu'ils se plongent dans son étude.

Mais d'autre part, ce récit nous montre qu'ils n'en sont pas pour autant des être insensibles, puisque le Rav Eiger a fait le voyage pour rendre visite à sa fille et que le Rav 'Hatam Sofer craignait de lui annoncer la mauvaise nouvelle (ce qui est d'ailleurs toujours une chose qui demande beaucoup de tact).

Enfin, il faut distinguer quelle nouvelle annoncer, et pour laquelle il convient de s'abstenir. Lui annoncer que sa fille était malade était nécessaire et souhaitable pour qu'il prie pour sa guérison, accomplisse la Mitsva de rendre visite à un malade, et éventuellement être à ses côtés pour ses deniers instants. Mais dès lors qu'elle n'était plus en vie, l'annonce de son décès n'avait aucune "utilité" et n'aurait eu pour conséquence que de causer une peine immense, ce que le Rav 'Hatam Sofer cherchait à éviter à tout prix.

Il faut en effet préciser que si le respect des lois du deuil incombe aux proches parents qui ont connaissance de la mauvaise nouvelle, il n'y a pas de Mitsva de les en informer afin qu'ils respectent ces lois. Dans certains cas, il n'y a aucun nécessité d'informer, et parfois même, il ne faut pas informer.

Pour exemple, la famille du Rav Elyashiv - alors âgé de 101 - avait décidé (sur avis médical) de ne pas lui annoncer le décès de sa fille, la Rabbanite Kanievsky, craignant que la peine que cette nouvelle lui causerait ne le mette en danger. Il n'a donc pas pris le deuil pour sa fille jusqu'à son propre décès l'année suivante et cela n'est pas considéré comme ayant "raté" une Mitsva.

Kol Touv.

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