Bonjour,
Qu'est-ce qu'un 'Erouv ?
Bonjour,
Il y a cinq catégories de Erouv.
1. Erouv [tout court].
2. Erouv ‘Hatsérot. Cet Erouv est semblable à celui qui précède.
3. Chitoufé Mévoot.
4. Erouv Té’houmine.
5. Erouv Tavchiline.
Ci-dessous, quelques détails.
1. Le Erouv
Durant Chabbath, il est interdit de transporter quoi que ce soit du domaine privé vers le domaine publique ou vice versa.
S’il s’agit d’une ville : il est possible de l’entourer avec des poteaux au dessus desquels sont tendus des fils ou des barres métalliques « Tsourat Hapéta’h ».
De cette manière, le statut du domaine publique change et devient domaine « privé » puisqu’il est entouré de « barrières ». Ainsi, il sera permis, durant Chabbath, de porter dans les rues de la ville à condition de réaliser également, un « Erouv ‘Hatsérot » [voir plus bas] et un « Chitoufé Mévoot » [voir plus bas]. D’après certains, il suffit d’un Chitouf Mévoot. Voir Or’hot Chabbath, volume 3, chapitre 28, Halakha 89.
Cette procédure est appelé le Erouv.
Erouv signifie mélange.
En agissant comme susmentionné, les différents domaines se confondent et sont comme mélangés pour devenir un seul grand domaine « privé ».
D’après certains décisionnaires, le Erouv décrit ci-dessus, ne permet pas de porter dans les villes où il y a des rues ayant une largeur supérieure à 8 mètres ou certaines rues fréquentées par plus de 600.000 personnes.
Voir Choul’han ‘Aroukh - Ora’h ‘Haïm, chapitre 345, Halakha 7, Michna Broura, chapitre 345, passage 23 et chapitre 364, passage 8, ‘Hazon Ich, Ora’h ‘Haïm, chapitre 107, passages 7-8, Menou’hat Ahava, volume 3, page 370, Menou’hat Ahava, volume 3, pages 360-375, Yalkout Yossef, - Chabbath, volume 2, pages 16-19, Igrot Moché, Ora’h ‘Haïm, volume 1, questions 138-140.
2. Erouv ‘Hatsérot
A l’époque, les maisons individuelles se trouvaient autour d’un espace découvert - une cour intérieure. Ces cours donnaient sur des impasses. Ces impasses donnaient sur les rues principales.
Bien que la cour soit un domaine privé mais il est interdit de porter des maisons vers la cour ou vice versa car finalement, chaque maison appartient à un particulier alors que la cour est une partie commune - un domaine public. Rachi, passage « Lo Irvou, Assourine » sur Talmud Chabbath 6a.
Cette instauration date de l’époque de Chlomo Hamélekh. Talmud Erouvin 21b.
Pour permettre cela, il faut que tous les copropriétaires s’associent pour acheter une quantité de pain et la posent dans l’une des maisons. Ainsi, on « considère » qu’il y a une seule maison, habitée par tous les copropriétaires et les autres maisons sont regardées comme étant des annexes de la maison principale. Voir Talmud Erouvin 49a.
Donc, en faisant cet Erouv, toutes les maisons sont confondues et deviennent une seule grande maison.
Il faut réciter un passage bien précis et une Brakha spéciale.
3. Chitoufé Mévoot
De la même façon que le Erouv ‘Hatsérot permet de transporter des maisons vers la cour et vice versa, le Chitoufé Mévoot permet de transporter des différentes cours vers l'impasse, à condition qu’il y ait un Erouv autour de la ville.
Il faut réciter un passage bien précis et une Brakha spéciale. Choul’han ‘Aroukh - Ora’h ‘Haïm, chapitre 395, Halakha 1, Nétivot Chabbath [Rav Yaacov Yésha’ya Bloï], chapitre 26, Halakha 2.
4. Erouv Té’houmine
Durant Chabbath et Yom Tov, il est interdit de sortir de la ville où l’on se trouve, à plus de 2000 Amot [environ 960 mètres] même si l’on ne porte rien en poche ou dans ses mains.
Voir Talmud Chabbath 69a, Talmud Sota 27b, Choul’han ‘Aroukh - Ora’h ‘Haïm, chapitre 404, Halakha 7 et Michna Broura, passage 7.
Celui, qui durant Chabbath, doit se rendre à 4000 Amot au nord de la ville, doit, avant Chabbath, poser une quantité de pain ou d’autres aliments, à 2000 Amot de la ville, au nord, afin de pouvoir bénéficier de 2000 Amot supplémentaires, dans cette direction.
Il faut réciter un passage bien précis et une Brakha spéciale. Choul’han ‘Aroukh - Ora’h ‘Haïm, chapitre 415, Halakha 4.
Le Erouv ne permet pas de se rendre à plus de 4000 Amot [en tout].
Il est possible de faire cet Erouv en se rendant au bout des 2000 Amot et en y restant durant toute la durée séparant le coucher du soleil de la tombée de la nuit. Dans ce cas, on ne récite pas de Brakha mais on récite la phrase.
Voir Choul’han ‘Aroukh - Ora’h ‘Haïm, chapitre 409, Halakha 7, Pri Mégadim, Michbetsot Zahav, chapitre 409, passage 7.
5. Erouv Tavchiline
Lorsqu’un jour de Yom Tov tombe un vendredi, il est interdit de cuire et de faire certains autres travaux pour le Chabbath [bien que la cuisson pour le Yom-Tov soit permise].
Tous les travaux nécessaires pour la préparation du Chabbat doivent être réalisés avant l'arrivée de Yom Tov.
Si l’on veut cuire et faire certains travaux pour le Chabbath, il faut faire un Erouv Tavchiline.
Le Erouv Tavchiline permet uniquement certains travaux pour les préparatifs du Chabbat durant Yom-Tov et non durant Chabbat.
Il y a deux explications essentielles permettant de comprendre en quoi consiste la Mitsva du Erouv. La première met en valeur l'honneur et la sainteté du Yom-Tov, alors que la seconde met en valeur l'honneur et la sainteté du Chabbat.
Première explication :
D'après la Torah, durant Yom-Tov, il est permis de faire certains travaux, nécessaires pour la préparation des repas du Chabbat.
En effet, le verset dit : "Le premier jour sera pour vous saint ainsi que le septième jour. Aucun travail ne pourra être fait ces jours-là, toutefois, ce qui sert à la nourriture de chacun, cela seul vous pourrez le faire" (Chémot 12/16).
Nos Sages déduisent de ce verset que pendant la fête, il est non seulement permis de faire certains travaux pour les repas de la fête, mais également pour ceux du Chabbat.
Le Yom-Tov est également appelé Chabbat (voir Vayikra 23/15 et 23/39) ce qui prouve que sa sainteté a des points communs avec celle du Chabbat [en d'autres termes : les travaux réalisés durant Yom-Tov pour le Chabbat, ne sont pas considérés comme une atteinte à sa sainteté].
Cependant, nos Sages ont interdit la préparation des repas du Chabbat durant la fête, car on pourrait penser qu'il est également permis d'agir de la sorte si le lendemain est un jour de semaine ordinaire, ce qui est strictement interdit.
Afin de ne pas être induit en erreur, il a été exigé de commencer la cuisson des plats du Chabbat depuis la veille de Yom-Tov afin que les préparatifs du Chabbat durant la fête soient regardés comme étant un achèvement des préparatifs.
En d'autres termes, la préparation des plats du Chabbat durant Yom-Tov est uniquement une suite et un prolongement de celle qui a été commencée avant l'arrivée de ce Yom-Tov.
Cette disposition est un moyen de se rappeler que la permission de préparer les repas pour le lendemain d'une fête est une permission limitée : elle est en vigueur uniquement lorsque le lendemain est un jour saint tel que Chabbat et non pas un jour de semaine ordinaire.
En effet, on se dira :
"Si déjà le repas du Chabbat [qui est un jour saint] ne peut pas être préparé durant Yom-Tov sans une disposition particulière [le Erouv], à plus forte raison celui d'un jour ordinaire."
Ainsi, on ne risque pas de cuire [pendant la fête] pour un jour de semaine, étant donné que le Erouv pour un jour de semaine ordinaire n'existe pas.
Seconde explication :
Lorsqu'un Yom-Tov tombe vendredi, il y a un risque que l'essentiel des efforts déployés [le jour même ou la veille] soient dirigés vers les préparatifs de ce Yom-Tov. Le Chabbat risquerait d'être relégué au second plan ou délaissé. [Lorsqu'un Yom-Tov tombe le vendredi on risquerait fort de s'adonner aux préparatifs des repas de la fête pendant le jour même afin que les plats aient un meilleur goût. Ainsi, le Chabbat pourrait être oublié. Nos sages ont, donc, frappé d'interdit les préparatifs du Chabbat pendant Yom-Tov, afin que l'on s'en souvienne dans la journée qui précède la fête et que l'on dirige une partie de nos efforts pour ce grand jour].
Il a donc été exigé de commencer la préparation des repas du Chabbat, au moment où celles du Yom-Tov peuvent être réalisées.
Ainsi, on est assuré que le Chabbat ne sera pas oublié ou "désavantagé".
Il suffit de réserver à cet effet un pain ou une Matsa [à Pessah] et un aliment cuit [poisson, viande, œuf, etc.] en tant que Erouv Tavchiline.
Je suis à votre disposition, Bé’ézrat Hachem, pour toute question supplémentaire.
Qu’Hachem vous protège et vous bénisse.