Kvod Harav bonjour,
Comment prononce-t-on un 'Ayin final vocalisé ?
Je détaille ma question sur un exemple :
Prononce-t-on le mot "Yéhochou'a" :
1) yé / ho / chou / A / 'Ayin (à l'instar de PotéA'h)
ou alors
2) yé / ho / chou / 'Ayin / A (à l'instar de Péti'hA) ?
Merci.
Bonjour,
Vous posez une excellente question.
C'est votre première solution qu'il faut retenir.
Explications :
Il est indispensable de lire correctement chaque mot de la prière, du Chéma' et de la Paracha dans le Séfer Torah. Voir Choul'han 'Aroukh, chapitre 61 et chapitre 51, Halakha 8 ainsi que Michna Broura, chapitre 51, passage 20.
En fait, votre question concerne la prononciation du "Pata'h Gnouva".
C'est la voyelle Pata'h qui accompagne certaines lettres en fin de mot mais qui se prononce d'une manière quelque peu spéciale.
Cela touche la prononciation de plusieurs mots que nous rencontrons très souvent tout au long de la journée :
- Véyadou'a [dans la Brakha "Acher Yatsar" : "Galouy Véyadou'a..."],
- Chamo'a [dans "Véhaya Im Chamo'a Tichmé'ou..."]
- Chomé'a [dans la 'Amida : "Ki Èle Chomé'a Téfilot Véta'hanounim Ata..."],
- Yodé'a [dans les Ta'hanounim du lundi et du jeudi : "Ata Yodé'a Razé 'Olam..."],
- Yagui'a [dans "Ya'alé Véyavo Véyagui'a"],
- Chavou'a [la semaine],
- Yéhochou'a [comme vous le mentionnez dans votre question]
- Etc.
L'auteur du "Min'hat Chay" [Rabbi Yédidya Chlomo Nortsi] traite de cette question dans Béréchit, chapitre 1, verset 6 sur la prononciation du mot "...Yéhi Raki'a Bétokh Hamayim...."
Voici quelques détails :
1. La voyelle Pata'h Gnouva se trouve en fin de mot et accompagne généralement les lettres Hé, 'Hète, et 'Ayin.
2. Lorsque le Pata'h se trouve sous l'une de ces trois lettres en fin de mot et qu'elle est précédée d'une lettre sous laquelle il y a les voyelles "Tséré", "Hirik", "Chourouk" ou "Holam", la dernière lettre du mot ne se lit pas accompagnée du Pata'h. Le Pata'h est placé sous une lettre Alef imaginaire placée avant cette lettre.
Exemples :
- Chomé'a se lira : שוֹמֵאַע
- Chamo'a se lira : שָמוֹאַע
- Yéhochou'a se lira : יְהוֹשוּאַע
- Véyadou'a se lira : וְיָדוּאַע
- Yodé'a se lira : יוֹדֵאַע
- Etc.
Le Pata'h est appelé Gnouva [volé] car on déplace sa prononciation sous une autre lettre [comme si on volait le Pata'h à sa lettre initiale pour le prononcer avec une autre lettre - le Alef imaginaire].
Dans l'introduction au Siddour Ich Matslia'h, est rapportée une autre opinion.
Lorsque le Pata'h Gnouva est précédé d'une lettre accompagnée de "Tséré" ou "Hirik", on ajoute un Youd imaginaire [avant la dernière lettre], sous lequel se trouvera le Pata'h.
Exemples :
Chomé'a. Sous le Mème, il y a Tséré.
On lira : Choméya' - שוֹמֵיַע
Léhania'h. Sous le Noun, il y a 'Hirik.
On lira : Léhaniya'h - לְהָנִייַח
Matsli'ah. Sous le Lamèd, il y a 'Hirik.
On lira : Matsliya'h - מַצְלִייַח
Lorsque le Pata'h Gnouva est précédé d'une lettre accompagnée de "Holam" ou "Chourouk", on ajoute un Vav imaginaire [avant la dernière lettre] sous lequel se trouvera le Pata'h.
Exemples :
Gavoah. Avant le Pata'h, il y a un 'Holam.
On lira : Gavo-woih. Cette coutume est plus appropriée aux tunisiens qui prononcent le Vav : Ouaw.
Tapoua'h. Avant le Pata'h, il y a un Chourouk.
On lira : Tapou-woi'h. Cette coutume est plus appropriée aux tunisiens qui prononcent le Vav : Ouaw.
Qu'Hachem vous protège et vous bénisse.