Logo Torah-Box

Promettre la Tsédaka "en échange" d'un "miracle"

Rédigé le Mardi 8 Mai 2018
La question de Anonyme

Bonjour Rav,

J'ai entendu beaucoup d'histoires sur des personnes qui promettaient de faire un don si telle ou telle chose se passait comme elles le voulaient (que ce soit si elles retrouvaient leurs clés ou si une personne proche guérissait).

Je me demande s'il est permis d'agir ainsi ? Cela semble comme si on faisait une sorte de chantage avec Hachem : je donne de la Tsédaka si telle chose se déroule comme cela.

Comment peut-on avoir le droit de faire cela ?

Merci.

La réponse de Rav Gabriel DAYAN
Rav Gabriel DAYAN
40078 réponses

Bonjour,

La réponse à votre question est mentionnée dans le Talmud Pessa’him 8a-8b [Ha'omer Séla Zo Litsdaka…], Talmud 'Avoda Zara 19a [Rachi, passage ‘Al Ménat] et Talmud Baba Batra 10b [voir Rachi, passage Haré Zé Tsadik].

Même lorsqu’une personne accomplit une Mitsva « à condition » d’obtenir gain de cause - guérison d’un membre de la famille, etc. - ou pour que le mérite de cette Mitsva apporte une certaine délivrance, nos maîtres la qualifient d’action méritoire.

Pourquoi ?

Car, après tout, « l’arrière pensée » n’influe en rien sur la Mitsva accomplie.

La personne est heureuse d’accomplir une Mitsva et, en plus, elle souhaite en tirer un certain profit.

Ceci ne contredit pas ce qui est enseigné dans les Pirké Avot [1, Michna 3] : « Ne soyez pas pareils à ses serviteurs qui servent le Maître dans l’intention d’en recevoir le salaire… », car, ici, il s’agit du cas où l’obtention du salaire est la condition essentielle pour « se mettre au travail », alors que dans les références précitées, la personne ne regrettera pas d’avoir accompli la Mitsva si sa demande n’est pas exaucée.

A ce sujet, voir encore Rambam Hilkhot Techouva, chapitre 10, Halakha 4-5 et Talmud Pessa’him 8b, édition Schottensteïn, notes 2-3.

N.B.

Le fait d’accomplir une Mitsva [non obligatoire de toute façon, comme un don à la Tsédaka] suite à une délivrance ne doit pas être vu d’un mauvais œil étant donné que cette notion existe dans la Torah, comme par exemple, l’accomplissement d’une Mitsva ou l’offrande d’un sacrifice suite à un heureux évènement.

David Hamélèkh écrit bien, dans Téhilim [118, verset 17] : « Je ne mourrai point, mais je vivrai, pour proclamer les œuvres du Seigneur ».

Voir explications de ce verset dans Midrash Tan’houma, Parachat Vaét’hanan, passage 6, Midrash Rabba, Parachat Vaét’hanan, passage Zé Chéamar Iyov Im Yaalé Lachamayim Sio, ainsi que dans l’ouvrage Mikdach Mé’at.

L’une des explications données pour cette manière de faire, est la suivante :

Parfois, l’homme, bien que convaincu de la grandeur d’Hachem, a besoin de manifestations flagrantes lui permettant de mieux se sentir afin d’accomplir des actions en l’honneur d’Hachem.

La Mitsva n’influe en rien sur Hachem, mais dans de telles conditions, elle doit être considérée comme une amélioration de soi, ce qui est bien méritoire.

Il est vrai que ce procédé rappelle une négociation, mais, comme mentionné précédemment, l’homme a besoin de certains moyens lui permettant d’atteindre un but ou de réaliser ses objectifs [accomplissement de Mitsvot].

Je suis à votre disposition, Bé’ézrat Hachem, pour toute question supplémentaire.

Qu’Hachem vous protège et vous bénisse.

Michna : Baba Metsia (expliquée par Kéhati)

Michna : Baba Metsia (expliquée par Kéhati)

Commentaire de Kehati dans un langage simple et clair sur la Michna Baba Metsia. 

acheter ce livre

Avez-vous aimé ?
Soyez le premier à commenter cette réponse Rav Gabriel DAYAN