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Pourquoi un père de famille meurt jeune ?

Rédigé le Dimanche 25 Décembre 2022
La question de Yohan B.

Bonjour Rav,

J’ai perdu mon père à l’âge de 4 ans.

A chaque fois que j’étudie la Guemara, Michna Beroura, je me pose la question : pourquoi D.ieu a enlevé mon père alors qu'Il voudrait voir chez tout le monde son père étudier avec son fils ; n'est-ce pas la chose la plus extraordinaire que l'on puisse voir ?

La réponse de Rav Aharon SABBAH
Rav Aharon SABBAH
419 réponses

Bonjour,

Je m’associe à votre lourde peine et je comprends votre terrible situation tout en étant bien conscient qu’aucun mot au monde ne pourrait combler ce grand manque que vous vivez. Je me permets cependant de vous écrire quelques lignes, qui, je l’espère, pourront vous accompagner dans votre épreuve.

Nous ne pouvons pas comprendre les desseins de D.ieu, mais sachez que le livre des Psaumes (68, 6) décrit le Maître du monde comme le "Père des orphelins", et le Radak d’expliquer qu’Il les soutient et les protège en Personne. Aussi, le Psaume 146 (verset 9) nous enseigne que le Maître du monde encourage et renforce particulièrement les orphelins. Ce n’est pas une simple parabole, mais une réalité ; Hachem ne les abandonne jamais et ils bénéficient tous d’un soutien particulier qui les accompagne au jour le jour.

Le peuple juif a connu de grands Maîtres qui révolutionnèrent le monde de la Torah ; leur point commun est qu’ils fussent malheureusement tous orphelins depuis leur tendre enfance : Rabbi Yossef Karo, l'auteur du Choul'han Arou'h, le Ari zal, le Ba'al Chem Tov, le 'Hafets 'Haïm, Rav Chakh, Rav Mordékhaï Charabi, Rav Mordékhaï Eliaou, et la liste n’est pas exhaustive.

Rav Chakh raconta que lui aussi perdit son père très jeune, et lorsque il était au ‘Heder, il ne pouvait pas se faire aider pour réviser, au point que l’on se "moquait" de ses questions et le surnommaient la "tête de bois" ; Rav Chakh affirma qu’il ne prit pas considération du "qu'en dira-t-on" et persévéra dans son étude jusqu’à devenir le Gadol Hador, le Grand de la génération, tandis que les élèves qui se moquaient de lui sont aujourd’hui inconnus au bataillon (Dorech Tov - ‘Hanouka).

Le 'Hafets 'Haïm perdit son papa alors qu’il était tout jeune, et cela ne l’empêcha pas de persévérer jusqu’à rédiger une œuvre monumentale qui révolutionna le monde de la Halakha : le fameux "Michna Beroura". C’est un livre qui est étudié dans le monde entier, et on ne peut aujourd’hui comprendre une Halakha sans étudier ce livre sérieusement !

De même, Rav Mordékhaï Charabi perdit ses parents à l’âge de deux ans ; il grandit jusqu’à devenir le maître incontesté des grands Mékoubalim que le peuple juif a connu au 20ème siècle ; il en fut de même pour Rav Mordékhaï Eliaou, malgré qu’il perdît son père très jeune, il deviendra l’un des plus grands décisionnaires que le monde Séfarade ait connu.

Que serait aujourd’hui le judaïsme sans le Choul'han Arou'h de Rabbi Yossef Karo, les enseignements Kabalistiques du Ari zal, sans la ‘Hassidout du Ba'al Chem Tov, sans les ouvrages du ‘Hafets 'Haïm, sans la guidée du Rav Chakh, sans les décisions Halakhiques du Rav Mordékhaï Eliaou !

Le secret de cette réussite provient du fait qu’ils ont su préserver dans leurs études et ainsi profiter de ce soutien particulier qu’Hachem octroie spécialement aux orphelins.

J’imagine bien que ce ne sont pas ces quelques lignes qui vous réconforteront, mais j’espère qu’elles pourraient être une direction et un espoir pour la suite. Si vous avez besoin d'aide, n'hésitez pas à nous contacter de nouveau.

Kol Touv.

Mékorot / Sources : Rav David Kim’hi (Radak).
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