Chalom,
C'est une excellente question.
La Guémara (Nedarim 47b, Tossefot 'Haguiga 16a) nous enseigne que les Ma'hlokèt sont apparues lorsque les orgueilleux sont devenus légions dans le peuple d'Israël.
Par ailleurs, à ces deux références, il est expliqué que les élèves de Beh Chammaï et Beth Hillel ont insuffisamment "servi leurs maîtres". C'est une expression qui signifie qu'ils ont certes étudié, mais qu'ils ont insuffisamment cherché à pénétrer le sens profond des enseignements de leurs maîtres, en passant notamment du temps à leurs côtés, en négligeant de leur faire répéter ce qu'ils enseignaient.
Nous voyons donc que la source de ces différents se trouvent dans un problème lié, non pas à la transmission (les maîtres ont fait leur travail), mais à la réception (les élèves ne se préparaient pas suffisamment à comprendre leurs maîtres).
De plus, les orgueilleux dont il s'agit dans Nedarim sont les sadducéens et les baïtossim qui étaient des sectes qui voulaient détruire l'influence des Sages d'Israël. Ces groupes ont tenté, par tous les moyens, d'introduire la confusion dans l'esprit des gens (que ce soit pour la fixation du calendrier lunaire, pour la cérémonie des encens pendant Kippour, pour les règles de Cacheroute etc. etc.); ce sont ces groupes, relayés par les juifs hellénisants, qui ont saboté le travail de transmission des Sages.
En outre, les grecs, en interdisant l'étude de la Torah, notamment pour les enfants, durant plusieurs décennies, ont créé "l'oubli". Une brisure s'est introduite dans la connaissance de la Torah.
La première Ma'hlokèt porte sur la règle de "Semikha" (imposition des mais sur la tête de l'animal sacrifié) durant les jours de fête. Elle est rapportée dans 'Haguiga (vers 16a ou b), et elle date de l'époque des grecs.
Les Ma'hlokèt rapportées dans le Talmud, et plus tard chez les décisionnaires, sont donc la démonstration de la recherche de la vérité, entre des Sages qui s'opposent au nom de la recherche de la vérité.
Cependant, la règle selon laquelle chacun des avis est une "expression de la parole du D.ieu Vivant" se justifie par le fait que chacun des Sages va révéler une parcelle de la vérité éclatée. C'est un peu comme si chacun ramassait les morceaux brisés d'un diamant. Le mot "Ma'hlokèt" fait référence à ce qui est découpé. C'est un peu comme si chacun amenait un bout d'une feuille découpée en plusieurs morceaux. Du point de vue divin, ces avis, ces paroles, sont un éclat de la lumière originelle.
Chaque sage d'Israël nous éclaire et l'ensemble des Sages nous redonne une vision plus globale de la vérité absolue représentée par la Torah.
Kol Touv.