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Pourquoi reprocher à Eli le comportement de ses fils ?

Rédigé le Vendredi 30 Juin 2017
La question de Myriam T.

Bonjour et merci pour vos cours intéressants,

Les fils d'Eli étaient des adultes, comment était-il donc possible que l'on reproche à leur père leur comportement ? Pourquoi va-t-il aussi être sanctionné, parce qu'il ne leur a pas assez fait de remontrances ?

Cela veut-il dire que toute la vie le parent a une responsabilité dans le comportement de l'enfant ?

Merci beaucoup et Kol Touv.

La réponse de Rav Gabriel DAYAN
Rav Gabriel DAYAN
38908 réponses

Bonjour,

Votre première question est :

« Les fils d'Eli étaient des adultes, comment était-il donc possible que l'on reproche à leur père leur comportement ? »

Réponse :

Les fautes des enfants d’Elie étaient d’une extrême gravité. Elles sont mentionnées dans Chmouel [Samuel] 1, chapitre 2, versets 12-17, versets 22-24 et expliquées par nos Sages dans le Midrash et le Talmud [Voir Yalkout Chimoni et Talmud Chabbath 55b].

Même s’il ne s’agissait pas de ses enfants, Elie avaient l’obligation absolue de leur faire des remontrances afin qu’ils corrigent leurs mauvaises actions indignes [à plus forte raison, s’il s’agit de ses propres enfants et à plus forte raison, s’il s’agit de l’endroit le plus saint qui puisse exister : le Michkan - Temple].

Le verset dit :

« Tu réprimanderas ton prochain et ne porteras pas de faute à cause de lui ». Vayikra, chapitre 19, verset 17.

C’est l’une des 613 Mitsvot e la Torah.

Nos sages expliquent :

« Bien que tu aies l'obligation de réprimander ceux qui commettent de mauvaises actions, tu seras considéré comme fautif si tu [t’empêches de le réprimander et si tu] ne t'y prends pas correctement : veille donc à ne pas lui causer de gêne ».

La Mitsva consistant à réprimander l’autre lorsqu’il ignore l’importance d’une Mitsva ou la gravité d’une faute [ou pire que cela], est en vigueur même si l’on est certain que l’effet désiré ne sera pas obtenu.

Voir : Choul’han ‘Aroukh - Ora’h ‘Haïm, chapitre 608, Halakha 2, Michepeté Hachalom, chapitre 9, Halakha 22-23.

Même en cas de doute, il est obligatoire de faire la réprimande. Qu’il s’agisse d’une Mitsva ou d’une faute d’ordre toraïque ou rabbinique.

Voir : Michna Broura, chapitre 608, passage 3, Michepeté Hachalom, chapitre 9, Halakha 24.

Votre seconde question est :

« Pourquoi va-t-il aussi être sanctionné, parce qu'il ne leur a pas assez fait de remontrances ? »

Réponse :

Oui, comme cela est mentionné dans les références qui précèdent et dans les références qui suivent.

Voir Rambam Hilkhot Déot, chapitre 6, Halakha 7 et 8, Rachi sur Bamidbar, chapitre 31, verset 14, Talmud Chabbath 54b, Talmud Sanhédrin 27b, Talmud Chvouot 39b.

De nos jours, les lois des remontrances doivent être étudiées sérieusement afin d’être accomplies le plus scrupuleusement possible. Parfois, il faut parler, mais parfois, il faut garder le silence.

Votre remarque :

« Cela veut-il dire que toute la vie le parent a une responsabilité dans le comportement de l'enfant ? »

Réponse :

Non, lorsque les enfants sont mariés, cela n’est plus pareil. Mais il faut prier pour eux et, dans la mesure du possible, leur faire des remarques, s’il s’agit de choses graves. Il faut contacter un Rav, au préalable, car parfois le silence est d’or.

Attention, il ne sert à rien d'exposer crûment ses torts à celui qui a mal agi. Cela l'humilie, il se révolte et on obtient assez souvent le contraire de l'effet désiré. Il vaut mieux exprimer progressivement ses critiques pour amener en douceur le fautif à reconnaître la vérité.

Tout n’a pas été dit à ce sujet.

Je suis à votre disposition, Bé’ézrat Hachem, pour toute question supplémentaire.

Qu’Hachem vous protège et vous bénisse.

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