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Pourquoi permettre un interdit sous prétexte de "grande perte" ?

Rédigé le Mercredi 20 Mai 2020
La question de Anonyme

Bonjour,

J'aimerais comprendre sur quoi se basent les décisionnaires pour permettre quelque chose qui serait interdit, sous prétexte de "Hefsèd Méroubé" (grande perte) ?

De deux choses l'une, si c'est interdit, ça l'est jusqu'au bout, non ? On ne pourrait pas permettre de manger du porc ou d'autres graves 'Avérot sous prétexte que de l'argent est en jeu... Alors pourquoi, dans certains cas, oui ?

En deux mots, pouvez-vous m'indiquer quelle en est la source et quelle est la Svara sous-jacente ?

Merci beaucoup par avance et un grand bravo à Torah-box et aux équipes de Question au Rav.

Kol Touv.

La réponse de Rav Gabriel DAYAN
Rav Gabriel DAYAN
40350 réponses

Bonjour,

Dans la Torah, il y a, au moins, sept références où l’on voit qu’Hachem, Lui-même, prend en considération la « perte » d’argent !

Donc, lorsque les ‘Hakhamim ont instauré une Mitsva, ils ont suivi Son exemple et ne l’ont pas étendu à tous les cas ; ils l’ont limité aux situations courantes où il n’y a pas une « lourde » perte d’argent.

Voir Rachi, passage ‘Hassa sur Talmud, Yoma 44b.

Les décisionnaires de toutes les époques suivent, donc, cet exemple en se conformant à des règles strictes et bien précises !

Première référence - Vayikra, chapitre 14, verset 36

La Torah permet au propriétaire d’une maison atteinte de Tsara’at, de la vider avant que le Cohen vienne analyser les plaies. Hachem veut lui éviter une perte d’argent. En effet, si la maison est déclarée « impure » par le Cohen, tout ce qui s’y trouve sera atteint d’une impureté et certains ustensiles [ceux qui sont en argile] devront être brisés car non cachérisables. Voir Rachi sur Vayikra 14, verset 36. Nous voyons, donc, que la Torah souhaite épargner la moindre perte.

Seconde référence - Vayikra, chapitre 20, verset 8

Dans le désert, lorsqu’Hachem annonce à Moché Rabbénou que de l’eau jaillira du rocher, il ajoute : « Et tu feras boire l’assemblée et leur animaux ».

On voit, donc, qu’Hachem fait preuve d’égard,  même envers les animaux »

Voir Talmud, Mena’hot 76b et Rachi, passage Véèt Bé’iram sur Bamidbar 20, verset 8.

Troisième référence - Chémot, chapitre 12, verset 4

Pour le Korban Pessa'h, la Torah conseille de s’associer à plusieurs afin qu’il ne reste pas de viande. Ce qui obligerait de brûler les restes [le Notar].

Voir commentaire de Rabbénou Be’hayé sur ce verset.

Quatrième référence - Vayikra, chapitre 7, verset 24

La Torah interdit, doublement, de consommer certaines parties de l’animal. Elle conseille de les utiliser pour toutes sortes de travaux.

Cinquième référence - Devarim, chapitre 14, verset 21

La Torah interdit de consommer la Nevéla - animal pur, mort sans Ché’hita. Mais elle nous dit qu’il est possible de la vendre au non-juif.

Voir commentaire de Rabbénou Be’hayé sur Chémot, chapitre 12, verset 4.

Sixième référence - Bamidbar, chapitre 10, verset 2

Hachem demande à Moché Rabbénou de fabriquer deux trompettes en argent qu’il utilisera pour : 1. Convoquer auprès de lui, le peuple, 2. Convoquer, uniquement, les chefs, 3. Prévenir le peuple qu’il faut quitter le campement.

Hachem ne demande pas qu’elles soient en or.

Voir commentaire de Rabbénou Guerchom Méor Haguola sur Talmud, ‘Houlin 49b.

Septième référence - Chémot, chapitre 9, verset 19

Hachem demande à Moché Rabbénou de conseiller à Paro de ne pas laisser le bétail [des égyptiens] dans les champs afin qu’il ne soit pas atteint par la plaie.

Voir Midrash Rabba, chapitre 11, passage 3 sur Chémot, Torah Chléma, Parachat Vaéra, chapitre 9, passage 56.

Tout n’a pas été dit à ce sujet.

Nous sommes à votre disposition, Bé’ézrat Hachem, pour toute question supplémentaire.

Qu’Hachem vous protège et vous bénisse.

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