Bonjour Rav,
Pourquoi donne-t-on un salaire aux enseignants en Torah ? La Parole de D.ieu ne devrait-elle pas être propagée gratuitement ?
Bonjour,
Il est vrai que normalement, tout le monde est tenu d’apprendre la Torah et de l’enseigner à autrui gratuitement. ‘Hazal l’apprennent des mots de Moché Rabbénou au Peuple juif : « Voyez, je vous ai enseigné des lois et des statuts, selon ce que m’a ordonné l’Éternel, mon D.ieu » (Dévarim, 4 : 5), que ‘Hazal expliquent ainsi : « De même que je vous ai enseigné gratuitement, ainsi vous devez enseigner gratuitement ».
Comment alors permettre à un enseignant de Torah de percevoir un salaire ? Il y a quatre raisons principales pour cela :
1) Lorsque l’enseignant n’a pas d’autres sources de revenus, il est permis d’accepter un paiement.
2) Le paiement n’est pas en fait, perçu pour l’enseignement, mais pour le Sakhar Batala (compensation pour le temps pendant lequel il n’a pas pu engager des transactions commerciales).
3) Lorsque des enfants sont impliqués, le salaire est considéré comme un Sakhar Chmira (paiement pour les garder).
4) Lorsqu’on enseigne la Torah Écrite, le salaire peut être considéré comme le paiement pour enseigner les Psouké Ta’amim (cantillation des versets de la Torah). En pratique, le Choul’han Aroukh statue que l'habitude est de payer un salaire même à un professeur de Torah Orale et même aux adultes. De même pour les autres Mitsvot, on ne peut pas percevoir de salaire pour la Mitsva en tant que telle. Si un Dayan prend de l’argent pour juger une affaire ou qu’un témoin prend de l’argent pour déposer son témoignage, le jugement et le témoignage sont invalidés. Cependant, si le juge ou le témoin subissent une perte ou engagent des dépenses, ils doivent être remboursés.
De même, s’il s’est absenté de son travail à ce moment-là, on doit le payer au tarif du travailleur au chômage.
De même, puisque c’est une Mitsva pour un médecin, de rendre visite à son patient, il ne peut pas prendre d’honoraires pour son expertise médicale ou ses connaissances. Cependant, il peut percevoir des honoraires pour sa Tirkha (fatigue) comme pour ses dépenses et son Sakhar Batala.
Kol Touv.