Bonjour Rav,
Vu que le fait de ne pas se prosterner devant Haman était visiblement passible de mort, ne valait-il pas mieux que Mordékhaï accepte de se prosterner, en vertu du principe que toutes les Mitsvot s'annulent face à un danger de mort ?
Bonjour,
Rachi (Esther 3, 2) rapporte les propos du Talmud (Méguila 10b. et 19a), qu'Haman s'était approprié le titre d'idole et divinité. Ainsi, le fait de se prosterner devant lui s'apparentait à se prosterner envers une idole, chose prohibée par la Torah, même face à un danger de mort, et, ce, en vertu du principe "Yéharèg Véal Ya'avor", à savoir que, face à l'idolâtrie, le meurtre, ou la débauche, on doit se laisser tuer plutôt que de les transgresser (voir Choul'han 'Aroukh Yoré Déa chap. 157).
A noter que dans une autre source (Esther Rabba 6, 2), il est rapporté qu'Haman ne se considérait pas comme idole, mais s'était plutôt entaillé d'une idole, afin que l'on se prosterne envers elle.
Le Torah Temima (Esther chap. 3, remarque 4) souligne cette nuance entre les deux enseignements, et d'expliquer qu'Haman voulait faire savoir que l'idole lui avait transmis les forces divinatoires, et, pour preuve, il l'avait entaillé en lui pour ainsi insinuer qu'il possédait le même titre que l'idole.
Nous sommes à votre disposition, Bé'ézrat Hachem, pour toute question supplémentaire.
Cordialement.