Chalom Alékhèm Rabbanim,
Le Divré Hayamim I (7, 25-17) informe, grâce à la précision de Rachi, que Yéhochou'a n'eut point d'enfant.
Le Gaon Rav Haim Chmoulevitch dit que c'est à cause qu'il ait dit à Moise : "Mon Maître Moché empêche les (de prophétiser à propos de Eldad et Medad les demi frères de Moïse)" Bamidbar 11, 28.
Du fait d'avoir décidé une attitude ou d'avoir pris un tant soit peu pour soi-même une certaine gloire en se faisant le conseiller de Moïse, il n'eut point de descendance.
Or Yéhochou'a n'a été mu que pour défendre l'honneur dû à son maître.
De plus, Tossefot énoncent la Halakha dans Ketouvot 60b : "Si le maître renonce à son respect, il est permis à l'élève d'enseigner une loi devant son maître."
Qui plus est, la réponse que Moché donne à son serviteur se veut des plus nobles qui soit !
Il ne manifeste aucune jalousie ni aucune crainte de se faire égaler ou dépasser par autrui, on ne peut qu'admirer sa majesté.
Il n'est pas courroucé le moins du monde.
Ce que je ne saisis pas est la chose suivante :
Moché avait un intérêt personnel à lui pardonner, Yéhochou'a est son élève le plus fidèle et le futur dirigeant de tout Israël, si déjà Moché ne lui a pas tenu rigueur plus que ça lors de son erreur de perception lors du veau d'or (c'est un bruit de guerre dit-il au lieu de plainte) ou quand Yéhochou'a juste avant le départ de Moché refusa de lui révéler ce que D.ieu lui a dit sous la tente par cette phrase "quand j'étais sous ta tutelle m'informais-tu de ce que te disais L'Eternel ?", pourquoi Moïse ne pria-t-il pas en sa faveur afin d'empêcher Yéhochou'a de finir sans descendance, comme il l'eut déjà fait lors des explorateurs en lui rajoutant le Youd pour le sauver de leur complot ?
Qu'Hachem vous comble de Brakhot.
Bonjour,
Vous posez une excellente question.
Ci-dessous, certains éléments de réponses :
1. Dans le Talmud Méguila 14b, nos sages disent que Yéhochou’a avait des filles.
2. Dans le Talmud Erouvin 63a, nos sages rapportent deux avis différents à propos de la "peine" infligée à Yéhochou’a :
Selon Rabbi Lévi, Yéhochou’a n'a pas eu d'enfants, comme vous le rapportez, "du fait d'avoir décidé une attitude ou d'avoir pris un tant soit peu pour soi-même une certaine gloire en se faisant le conseiller de Moïse".
Mais selon Rabbi Abba Bar Papa, c'est du fait qu'il a empêché les Bné Israël de se retrouver avec leur femme. Voir Josué, chapitre 5, verset 13 et Talmud Erouvin 63b.
Votre question se pose uniquement selon le premier avis.
La réponse est la suivante :
Il est vrai que Moché Rabbénou était considéré le Rav de Yéhochou’a, mais il était également le roi du peuple juif. Il avait un statut de roi.
Voir Dévarim, chapitre 33, verset 5, Talmud Chvou’ot 14a, Talmud Zva'him 102a, Rambam, Hilkhot Beth Habé'hira, chapitre 6, Halakha 11.
A propos du roi, il est enseigné : "Il est permis de manquer au respect du Chef [Nassi] si celui-ci l'admet; mais il n'en est pas ainsi pour un roi".
Voir Talmud Kétoubot 17a, Talmud Sota 41b, et Talmud Kiddouchine 32b.
Le roi n'est pas maître du respect que le peuple doit lui témoigner. Il ne peut donc pas pardonner le moindre manquement.
Comme vous le dites si bien :
Moché Rabbénou n'a pas été atteint ou offensé par les paroles de son élève.
D'autre part, il aurait pu prier en faveur de son élève.
Mais l'agissement de Yéhochou’a n'est pas resté sans traces...
Il est à noter que selon certains de nos sages, ce qui vient d'être dit à propos du roi est valable également s'il s'agit du Rav. Voir Talmud Kiddouchine 32a.
Qu'Hachem vous protège et vous bénisse.