Bonjour Rav,
Voilà, depuis ma plus jeune enfance, je sentais être éduquée différemment, ma mère me parlait souvent de la Shoa, les camps etc., et mon père évitait le sujet. Je n'ai pas eu de religion, mes parents me disaient que je la choisirai plus tard.
Il y a 15 ans de cela, je me sentais proche de la religion juive.
J'ai retrouvé le livret de famille paternel, et je me suis aperçue que mes arrière grands-parents et grands-parents portaient un nom juif. Toutes les femmes portaient le prénom Elisabetha, et moi Isabelle.
Je suis fière de ça, mais ne comprends pas la raison pour laquelle cela m'a été caché...
Si vous pouviez avoir une réponse à cette question.
Merci Rav.
Chalom,
Les survivants de la Shoa ont souvent choisi de fuir ce qu'ils vivaient comme étant la source de leurs souffrances; ils auront donc préféré cacher leur judéité. C'est une dénégation courante chez les gens qui souffrent de porter une identité qui leur procure des souffrances alors qu'ils refusent d'en porter l'héritage. Combien de fois est-il arrivé à des juifs allemands de vivre ce syndrome ?
Ils ne sont pas les premiers. Regardez donc ce qu'écrivait Mendelssohn Bartholdi pour justifier sa conversion au christianisme :
"On peut rester fidèle à une religion opprimée et persécutée, on peut l'imposer à ses enfants en qualité de couronne d'un martyre qui durera toute la vie tant qu'on la tient pour la seule vraie. Mais si on n'y croit plus, cela devient un acte de pure barbarie..."
Ils ont donc accompli une "grande Mitsva" : vous épargner de porter la couronne d'un martyre etc. etc. etc. etc. etc. etc.
Dites merci à Hachem, car il devait bien se trouver un ancêtre là-haut qui a pleuré pour qu'ils ne cachent pas complètement cette identité qu'ils avaient peut-être envie de vous révéler sans vraiment savoir comment s'y prendre.
Tournez-vous vers l'avenir. Maintenant que tout est clair, travaillez à réaliser de belles tables de Chabbath, et invitez-les à la table du roi, ces descendants d'Avraham, d'Its'hak et de Ya'acov.
L'aventure continue.